2.1.3 La croissance urbaine
La croissance urbaine se définit comme la croissance de
la ville sur le plan démographique et sur le plan spatial.
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2.1.3.1. La croissance démographique
Selon la Banque Mondiale, les villes nigériennes
croissent de façon accélérée. La population urbaine
au Niger représentait 5 % de la population nationale en 1960, 12% en
1977, 16% en 1988 et de 26% en 2005. Elles augmentent actuellement au rythme de
4 à 5% par an et elle double tous les 15 ans. Ce qui représente
un rythme d'accroissement environ deux fois plus rapide que celui de la
population totale de l'ensemble du pays (Motcho, 2005).
Zinder, deuxième ville du pays en terme de poids
démographique, connaît une croissance démographique sans
précèdent. En effet, de 1960 à 2010, la ville a presque
quadruplé sa population, passant ainsi de 61 000 à 265 628
habitants. Cette croissance s'est effectuée de façon
régulière dans l'ensemble.
Cependant, de 1936 à 1951, la décroissance du
nombre d'habitants qui fut observée peut avoir plusieurs causes : une
forte mortalité, des périodes de sècheresses qui avaient
provoqué des famines, la fuite des hommes valides pour échapper
à l'imposition coloniale. Ce recul pourrait être occasionné
dans les années 1920 par la perte du statut de capitale au profit de
Niamey.
A partir des années 1950, la croissance a repris de
façon spectaculaire. Cette reprise peut être expliquée par
la mise en place des institutions qui entraîneraient sans doute
l'arrivée de fonctionnaires. L'exode rural et le progrès
sanitaire ont joué un rôle non négligeable dans cette
croissance car la ville donnait plus opportunités aux jeunes ruraux.
Au recensement de 1977, plus de 28 villages proches de Zinder
ont été rattachés à la commune de Zinder. Ces
villages qui comptaient 8 336 habitants ont augmenté la population de la
commune.
Au recensement de 2001, la population de la ville est
estimée à 206 000habitants. Selon l'institut national de la
statique la population de la ville est de 265 628 habitants en 2010 avec un
taux d'accroissement de 3 %. Tous ces chiffres, bien qu'ils soient officiels,
ne reflètent pas la réalité, car beaucoup des personnes ne
se font pas recenser, et après la récolte la ville reçoit
des ruraux qui ne sont pas pris en compte dans le recensement de la population
de la ville et donc dans la disponibilité en l'eau potable.
La croissance démographique a un impact réel sur
la disponibilité en eau potable. En effet, chaque année la
population de la ville augmente mais la production en eau reste
stationnaire,
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depuis 2005 date de la mise en service de Aroungouza la
production n'a guère dépassé 11 500 mètres cubes
par jour.
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