2.1.2.3 Hydrogéologie
Il s'agit ici pour nous de faire un diagnostic de ressources
en eau de Zinder pour montrer leur impact sur l'alimentation en eau de la
ville.
2.1.2.3.1 Les nappes souterraines
La nappe du socle
Le Damagaram monio, secteur dans lequel se trouve la ville de
Zinder, repose sur le substratum granitique. Il correspond au socle
précambrien constitué de schistes, de quartz et de granite. La
conséquence fondamentale est la réduction du potentiel
hydrogéologique. En effet, les roches du substratum, ne favorisant
aucune infiltration, provoquent de ce fait des aquifères discontinues.
On ne peut, dans ce cas, parler des formations d'aquifères que dans les
zones d'altérations de fracturations de la roche saine. C'est dans ces
dernières que certains forages urbains avec de très faibles
débits ont été installés. Les prospections des
fractures qui constituent le mur des nappes captives s'avèrent
difficiles et onéreuses. Les résultats sont
généralement négatifs. C'est pourquoi un captage à
Gogo à 25 km de Zinder, région des nappes alluviales, fut
préféré pour alimenter la ville.
25
Nappes du recouvrement du socle
Malgré, l'insuffisance des ressources hydrologiques aux
alentours de Zinder, des prospections pour l'approvisionnement en eau potable
furent effectuées à Gogo et Machaya à une vingtaine de
kilomètres au sud de la ville. Ces cites reposent sur des
aquifères des massifs dunaires et leurs nappes sont classées dans
la nomenclature des nappes phréatiques (Lalo, 1987). Ces deux
vallées du quaternaire font partie des aquifères isolés
associés au socle. Le mur de l'aquifère est constitué du
socle altéré ou fissuré
La nappe du continental intercalaire
Cet aquifère est représenté par des
grès plus ou moins argileux. Il est composé des formations du
Crétacé inférieur (Farak et Tégama) et
supérieur (formations du Continental Hamadien) du bassin des
Iullemenden. Du point de vue hydrogéologique ces deux formations
constituent une seule unité. Cet aquifère est phréatique
sauf dans le Damergou, où il est rendu captif par une couverture
argileuse du Crétacé marin des séries du Damergou (les
argiles de Gangara, Béréré et Dan Banza). La coupe Tanout
- Zinder ne montre aucune discontinuité de cet aquifère, mais on
constate un biseau presque sec au contact du socle du Damagaram-Mounio
(Aroungouza n'est pas loin du lieu de contact). Les débits des forages
vont de 4 à 40 m3/h et les profondeurs varient entre 120 et 972 m. Le
plus profond est situé dans la ville de Tanout où il traverse une
épaisse couche de formations argileuses du Damergou sur plus de 300m.
Les ouvrages à faible profondeur (100 m) et qui captent la nappe des
grès argileux du Farak ont généralement des débits
très faibles. La frange aquifère de cette province est d'environ
100 m. La profondeur moyenne du niveau piézométrique est de 50,35
m. On enregistre seulement 5 villages où il dépasse les 100 m
(Goundawa 106, Dan-Azoumi 101, Gamdou 102m, Tanout-Ville 102m, Zidiram II 102
m). La nappe des grès de Tégama à un niveau d'eau plus
élevé que celui du Farak bien que cet aquifère soit en
dessous de celui du Farak. Son écoulement est Nord -Sud avec une
déviation au contact du socle du Damagaram-Mounio (vers le fleuve Niger
et le Lac Tchad). Cette déviation est-ouest est due à la ligne
Nord-Sud de partage des eaux (Ibrahim Adedé, 2010). Les eaux du
Continental Intercalaire sont de très bonne qualité. Plus de 329
ouvrages exploitent ce système aquifère et la ville de Zinder est
connectée à ce grand aquifère pour une production
d'environ 4 500m3/jour au niveau des champs de captage de Aroungouza.
26
2.1.2.3.2 Les eaux de surface
La ville de Zinder se caractérise par une carence en
grands cours d'eau (fleuve, mare, rivière) susceptibles de
l'approvisionner en permanence. Elle possède tout de même de cours
d'eau temporaires (ruisseau, mares interurbaines).
Le ruisseau de Gogo
Ce ruisseau nait sous les collines de Dadin sarki près
de l'aéroport. Il a une longueur de plus d'un kilomètre, et est
entouré de dunes. Son fond est couvert d'une couche continue de sables
éoliens. Le sable dunaire de ce ruisseau repose directement sur les
arènes granitiques entrainant une forte infiltration et un
assèchement précoce du ruisseau en début de saison
sèche. Ce ruisseau charrie les eaux de pluie de la ville de Zinder, du
village de Babantapki... pour les acheminer vers la station de Gogo. Au niveau
de la station trois cuvettes ont été aménagées pour
retenir ces eaux. Celles-ci ainsi retenues s'infiltrent peu à peu pour
renforcer la nappe.
Les mares intraurbaines
La ville de Zinder possède quelques mares
situées dans des dépressions naturelles ou des carrières.
La faible capacité de rétention de ces mares est liée
à la faiblesse à la structure lithologique du terrain,
phénomène qui explique l'infiltration. C'est pourquoi, la mare
« Dankaro », « Kagna », à fond argileux, ne gardent
pas l'eau toute l'année. Mais celles de Tchakoua et Meladouaram sont
semi- permanentes par le fait qu'elles sont situées dans des
dépressions naturelles assez profondes; elles sont constituées de
grès compact à gros grain, ce qui explique leur faible
imperméabilité.
Les eaux de ces mares ne sont pas utilisées pour la
boisson. Elles le sont pour servir dans les constructions ou pour les cultures
maraîchères.
|