1.1.7 Facteurs de risque :
L'asthme est une maladie multifactorielle où
interviennent à des degrés divers une prédisposition
génétique et des facteurs environnementaux (polluants).
1.1.7.1 Facteurs génétiques :
L'expression familiale de l'asthme et de l'atopie indique
l'existence d'une forte composante génétique. Les études
épidémiologiques montrant l'augmentation de fréquence des
allergies respiratoires ces dernières années, ont stimulé
la recherche fondamentale en matière génétique. Plus de
dix régions géniques ont été récemment
considérées à partir de plusieurs approches (14,
17, 18).
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Une première approche, logique, de recherche des
gènes candidats a permis de localiser cinq régions
géniques : 5q31.1-q33.1, 6p21.3, 11q13, 12q15-q24.1, 14q11.1.
Une seconde approche, complémentaire, de criblage de
l'ensemble du génome humain par des marqueurs, a considérablement
étendu le nombre de ces régions, dites de susceptibilité,
avec des nouvelles possibilités sur les chromosomes 4, 5p, 7, 11p, 13,
16.
Une troisième approche enfin, recherche des mutations
sur des gènes candidats.
1.1.7.2 Rôle de l'environnement :
L'environnement peut intervenir de façon
spécifique par ses allergènes, ou non spécifique par ses
co-facteurs.
a) Exposition allergénique :
Les allergènes interviennent lors de la
sensibilisation, lors du développement de l'asthme ou dans la
sévérité de l'asthme. On note les acariens, les
phanères d'animaux, les pollens, les moisissures, les spores des
champignons, les allergènes alimentaires (19), les
allergènes professionnels (20), etc.
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b) Facteurs non spécifiques ou co-facteurs
:
Il s'agit des facteurs irritatifs représentés
par le tabagisme actif et passif, la pollution atmosphérique, la
poussière, l'air froid, les odeurs fortes, l'exercice physique,
l'humidité, la plénitude gastrique, le syndrome
prémenstruel, les perturbations émotionnelles, les
médicaments, les infections virales, etc (2, 21, 22, 23, 24, 25,
26, 27). On peut envisager le rôle de certains de ces facteurs
à de degrés variables dans la sensibilisation, le
développement et la sévérité de l'asthme. Le
passage systémique de certains parasites peut être aussi à
l'origine de la décompensation de l'asthme (28).
1.1.7.3 L'asthme intrinsèque :
L'asthme non allergique ou « intrinsèque »
n'est pas rare. Il apparaît souvent à un âge plus
avancé que l'asthme allergique ou « extrinsèque ». Une
prédominance féminine est classique, ainsi que l'association
à une polypose naso sinusienne, une intolérance à
l'aspirine et une moindre corticosensibilité imposant le plus souvent le
recours à une corticothérapie orale. Par définition ces
patients n'ont pas d'antécédents personnels d'allergie, les tests
cutanés sont négatifs pour les aéroallergènes
testés et les concentrations d'Ig E sériques totales et
spécifiques sont basses. Selon les séries, 10 à 40 % des
asthmes sont « intrinsèques ».
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En pratique clinique, il est intéressant
d'individualiser les variantes allergiques et non allergiques de la maladie
afin de proposer des mesures d'éviction adéquates chez les
allergiques. L'absence d'allergie chez un asthmatique imposera les mesures
habituelles d'éviction des irritants non spécifiques au premier
rang desquels le tabac, et, en cas d'intolérance, la contre indication
à la prise d'aspirine et d'anti-inflammatoires non
stéroïdiens (29).
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