Contribution à l'étude de l'asthme bronchique en milieu hospitalier à N'Djamena.( Télécharger le fichier original )par KARBET DJEDOUBOUM Universite de Nà¢â‚¬â„¢Djamena - Doctorat dà¢â‚¬â„¢Etat en Medecine 2004 |
d) Le terrainNous avons observé que 10,35% des crises sont survenues sur un terrain tabagique actif. Ce résultat est semblable à ceux observés par d'autres auteurs. BÂ et coll. (5) en 1998 au Sénégal ont trouvé une fréquence de 10,3% et CAMARA et coll. (54) au Guinée en 1998 ont trouvé un taux de 7%. e) La professionL'exposition professionnelle a été retrouvée chez 9,20% de nos patients. Les professions incriminées ont été la maçonnerie (37,5%), la menuiserie (25%), la boulangerie (25%) et la peinture (12,5%). Ces professions ont été décrites aussi par d'autres auteurs (11, 19, 20, 27, 61) mais dans notre étude un certain nombre d'ambiguïtés persiste quant aux critères permettant de les définir et le manque des outils objectifs du diagnostic immunologique. f) Le mois de l'annéeDans notre série, 66,66% des patients sont recrutés en saison sèche. KAYANTAO et coll. (4) ont observé en 1998 au Mali une prédominance des crises durant la saison pêche de 65,5%. Par contre CAMARA et coll. (54) en 1998 au Guinée ont observé une prédominance pendant la saison des pluies. La raison de cette 105 prédominance en saison sèche peut être liée au fait que cette saison correspond à la floraison de nombreuses espèces végétales incriminées dans le déclenchement des crises d'asthme. C'est aussi la période ou l'harmattan soulève beaucoup de poussière. Cette prédominance permet d'évoquer une origine allergique de la maladie dans notre série. g) les facteurs déclenchantLa poussière La poussière comme facteur déclenchant de l'asthme a été retrouvée chez 79 patients soit 90,80%. Cette fréquence de grande pollution rejoint certaines données de la littérature. En effet, KEITA et coll. (63) ont retrouvé à Bamako la poussière comme premier facteur déclenchant avec une fréquence de 66,90%. La même observation a été faite par KAYANTAO et coll.(4) en 1998 au Mali qui ont trouvé que la poussière a déclenché la crise chez l'ensemble des patients étudiés et DJIBO (24) en 1998 au Niger qui a trouvé que la poussière de maison représente 73,49% des facteurs déclenchant. Pour PAULI G. et BESSOT J.C. (64), cette grande fréquence de la poussière comme facteur déclenchant pourrait s'expliquer par le fait qu'au cours de sa vie, un citadin passe en moyenne plus de 75% de son temps à l'intérieur des locaux. Cette prédominance de la poussière a été signalée par divers auteurs africains qui ont montré que la poussière semble être le pneumallergène le plus sensibilisant (4, 56, 64, 65, 66, 67, 68, 69). La fumée La fumée déclenche la crise d'asthme chez 36 patients, soit 41,38% de notre échantillon. Ce constat a été fait par KEITA et coll. à Bamako (63) où la fumée représente un facteur déclenchant chez 56,33% d'un échantillon de 142 asthmatiques. DJIBO, en 1998 au Niger (24) a trouvé que l'encens, les gaz polluants et la cigarette déclenchaient la crise d'asthme dans 65,04% des cas. Tandis que KOFFI et coll. (52) ont trouvé en 2000 en Côte d'Ivoire que la fumée déclenchait la crise d'asthme que dans 3,62%. Dans cette dernière étude, 36,2% des facteurs n'ont pas été déterminés. L'influence du froid Dans notre série, l'exposition au froid a déclenché la crise chez 37,93% des patients. Ce résultat est en deçà de celui trouvé par DJIBO en 1998 au Niger (24) qui est de 66,26% mais il est supérieur à celui trouvé par KOFFI et coll. en 2000 (52) en Côte d'Ivoire qui est de 7,24%. Ces écarts pourraient s'expliquer par les différences climatiques. 106 L'odeur forte 107 La fréquence des crises d'asthme liées à l'odeur forte est de 17,24% dans notre série, ce qui est inférieure à celles trouvées par DJIBO en 1998 au Niger (24) et KOFFI et coll. en 2000 (52) en Côte d'Ivoire qui sont respectivement de 4,81% et 4,07%. L'insecticide L'insecticide est incriminé dans le déclenchement de la crise d'asthme chez 15 de nos patients, soit une fréquence de 17,24%. Notre résultat dépasse largement celui des autres auteurs. En effet, DJIBO en 1998 au Niger (24) a observé que les produits phytosanitaires déclenchaient la crise dans 4,81% des cas. Quant à KOFFI et coll. en 2000 (52) en Côte d'Ivoire, ils ont observé que l'insecticide a été incriminée dans 1,81% des cas. Il faut noter que dans cette dernière étude, dans 36,2% des cas les facteurs déclenchant n'ont pas été signalés par les patients. L'humidité L'humidité a été évoquée comme facteur déclenchant la crise d'asthme dans 9,20% des cas. CAMARA et coll. ont trouvé en 1998 à Conakry (54) que les facteurs déclenchant sont multiples et sont dominés par l'humidité qui représente 79%. Quant à KOFFI et coll. en 2000 (52) en Côte d'Ivoire, ils ont observé que l'humidité est signalée dans 1,81% des cas. 108 La chaleur Dans notre série, la chaleur a été évoquée dans 8,04% des cas comme pourvoyeur de crise d'asthme. Dans l'étude réalisée par KOFFI et coll. en 2000 (52) en Côte d'Ivoire, ils ont trouvé que la chaleur représentait 1,81% des facteurs déclenchant la crise d'asthme. Les médicaments Au cours de notre étude, nous avons trouvé 3 patients de l'échantillon qui ont fait une crise d'asthme suite à la prise d'aspirine et 1 patient qui a fait des crises suite à la prise des dérivés de sels de quinine. Pour WINTER et coll. (69), la prévalence de l'intolérance aux antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) et surtout à l'acide acétylsalicylique est estimée entre 10 à 30%. Chez ces patients, selon ces auteurs, on suspecte une modification du métabolisme de l'acide arachidonique en faveur d'une augmentation de production de leucotriènes. KOFFI et coll. en 2000 (52) en Côte d'Ivoire ont observé que les médicaments déclenchant la crise d'asthme sont essentiellement les antiinflammatoires non stéroïdiens. En 1998, sur une étude de 83 asthmatiques à Niamey, DJIBO (24) a observé que 2 patients déclenchaient une crise sévère suite à la prise d'aspirine. Quant aux sels de quinine, BAKONDE et coll. et d'autres auteurs ont montré leur incrimination dans le déclenchement de la crise d'asthme. Cette allergie, quoique rare, constitue une difficulté supplémentaire en zone d'endémie palustre, dans la prise en charge du paludisme chez l'asthmatique (26, 70, 71). L'influence des facteurs hormonaux La fréquence des crises d'asthme liées aux menstruations et à la grossesse est de 3,45% dans notre étude. Les résultats retrouvés par KEITA et coll. à Bamako (63) et DJIBO à Niamey (24) qui sont respectivement de 6,33% et de 9,63% sont supérieurs au nôtre. Cette différence pourrait s'expliquer par la forte représentation masculine de notre échantillon. Selon AIT KHALED et coll. et d'autres auteurs (72, 73), la grossesse apparaît à la fois comme facteur déclenchant et aggravant de l'asthme; ce qui souligne le rôle probable des facteurs hormonaux dans le déclenchement des crises d'asthme chez ces sujets, sans preuves objectives, et pose en même temps un problème des conséquences éventuelles d'un asthme mal contrôlé en cas de grossesse sur le foetus (prématurité, faible poids de naissance, ...). 109 Les aliments 110 L'incrimination des facteurs alimentaires dans le déclenchement de la crise d'asthme a représenté 6,90% dans notre série. Les aliments les plus incriminés sont les criquets (83,44%), l'arachide (50%) et les produits laitiers (16,66%). Ce résultat corrobore ceux de la littérature (74) mais l'implication de ces facteurs dans notre série est très fortuite et a tout le mérite d'être élargie au diagnostic immunologique de l'allergène. |
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