1.4.2.3 Les antihistaminiques :
Si l'implication de l'histamine dans la pathogenèse de
l'asthme bronchique ne fait aucun doute, la complexité du
mécanisme pathologique de cette affection, ainsi que la
multiplicité des interactions entre les médiateurs les plus
variés, s'opposent à ce qu'un antagoniste unique réussisse
à exercer une action décisive. C'est ce qui explique que
l'intérêt thérapeutique des antihistaminiques classiques
soit longtemps resté discuté. Il a fallu attendre la mise au
point de nouvelles substances au spectre d'action élargi pour que leur
rôle dans l'arsenal thérapeutique antihistaminique puisse
être considéré (43).
Les antihistaminiques bloquent par compétition les
récepteurs à l'histamine et inhibent la libération des
médiateurs inflammatoires. Ils sont indiqués dans le traitement
prophylactique de l'asthme bronchique allergique ou à composante
allergique.
65
1.4.2.4 Autres mesures thérapeutiques :
a) 66
L'oxygénothérapie :
L'oxygène nasal est toujours indiqué en cas
d'asthme aigu grave quel que soit le niveau de la capnie. Un débit de 3
à 4 l/min est habituellement suffisant.
b) L'apport hydroélectrolytique :
Une hypovolémie doit être corrigée, ce
qui permet une fluidification des sécrétions bronchiques mais
l'hyperhydratation n'a pas d'intérêt. L'hypokaliémie
constitue un risque important dans l'asthme aigu grave. Elle est
favorisée par les corticoïdes et les bêta-2 agonistes. Elle
doit être prévenue par l'administration de 4 à 6 g de
chlorure de potassium pendant les 24 premières heures
(34).
c) Les antibiotiques :
Leur emploi n'est pas systématique, en raison de la
diversité des facteurs déclenchants. Ils sont indiqués en
cas d'infection bactérienne oto-rhino-laryngologique (sinusite), de
foyer radiologique ou de surinfection bronchique évidente (expectoration
muco-purulente). Les bêtalactamines, en l'absence d'allergie, ou les
macrolides sont généralement utilisés.
d) L'éviction allergénique :
67
Des essais indiquent actuellement que l'éviction de
l'allergène, selon diverses stratégies, peut avoir pour
résultat une réduction de l'exposition à
l'allergène avec de réductions consécutives de
l'hyperréactivité bronchique, des symptômes de l'asthme et
des besoins en médicaments antiasthmatiques (31, 44).
Le facteur déclenchant doit être systématiquement
recherché au prix d'un interrogatoire minutieux. Il peut s'agir d'une
exposition à des allergènes ou à des vapeurs toxiques, de
la prise de médicaments contre-indiqués ou d'une infection
à traiter. Cette éviction préventive parait possible quand
il y a un seul facteur déclenchant mais quasi difficile voire impossible
en cas de facteurs intriqués.
e) L'immunothérapie spécifique
:
La place de la désensibilisation dans les traitements
de l'asthme allergique a été discutée. On ne doit y avoir
recours que rarement avant l'âge de 5 ans. De plus, ses indications sont
limitées chez l'enfant plus grand. Elle est plus efficace lorsqu'on
utilise des traitements à doses élevées d'un
allergène unique et elle devrait seulement être pratiquée
lorsqu'un allergène peut être identifié comme ayant une
responsabilité majeure dans l'asthme. Elle semble être plus
efficace chez l'enfant que chez l'adulte et ne peut pas se substituer au
contrôle approprié de l'environnement ou à la
pharmacothérapie (31, 45). Les voies sublinguale et
nasale sont conseillées. L'efficacité des voies bronchique et
orale
68
n'a pu être prouvée (46, 47).
Certains points nécessitent encore une recherche, en
particulier la durée optimale du traitement, l'efficacité
résiduelle après arrêt, l'effet préventif
éventuel de l'apparition d'un asthme chez les patients souffrant de
rhinite, etc. L'application récente des méthodes du génie
génétique à l'étude des allergènes et la
production d'allergènes recombinants représentent une
avancée décisive en immuno-allergologie et une note d'espoir dans
la thérapeutique antiasthmatique (48).
f) L'éducation du patient et de son entourage
:
L'éducation du patient est un processus par
étapes, intégré dans la démarche de soins,
comprenant un ensemble d'activités organisées de sensibilisation,
d'information, d'apprentissage et d'aide psychologique et sociale, concernant
la maladie, les traitements, les soins, l'organisation et les procédures
hospitalières, les comportements de santé et ceux liés
à la maladie, et destinées à aider le patient (et/ou sa
famille) à comprendre la maladie et les traitements, à collaborer
aux soins, à prendre en charge son état de santé, et
à favoriser un retour aux activités « normales »
(43). Ces dernières années, de nombreuses
études ont démontré le bénéfice de
méthodes d'éducation de patients asthmatiques au sujet de leur
maladie. Cette amélioration se démontre tant en terme de
qualité de vie, qu'en terme de coût de santé.
L'éducation est donc l'une des pierres angulaires du traitement de
l'asthme (49, 50, 51).
g)
69
La kinésithérapie.
h) La psychothérapie.
i) Les anxiolytiques à petites doses. 1.4.3 Les
voies d'administration :
L'asthme est une affection des voies aériennes. En
dehors des situations exceptionnelles (crises) nécessitant un traitement
par voie générale, la préférence est pour le
traitement par voie locale (inhalation).
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