Source : Réalisée par l'auteur à
partir des données de la BCEAO
Sur la période sous revue, deux régimes peuvent
être distingués : une situation d'absence de réserves et
une situation de réserves en excès. De 1985 à 1993,le
système bancaire de l'UEMOA est marqué par une absence de
réserve même si on assiste à des tentatives de constitution
de réserves en 1987 et 1988(5,276 et 25,242 milliards de FCFA).Cette
première situation s'explique par le comportement opportuniste de
certain emprunteurs non crédibles et au financement des projets
d'investissements non productifs. Lesquels ont exposés le système
bancaire aux crises et faillites des années 80.A partir de 1994,
l'année qui est marquée par la dévaluation du FCFA, on
assiste à une constitution des réserves excédentaires par
les banques de l'Union. Ces réserves ont connues un pic en 2004 avec un
montant de 908,213 milliards de FCFA avant de connaitre une tendance à
la baisse jusqu'en 2006(873,767 milliards de FCFA).A partir de 2007, on note
une progression constante de ces réserves excédentaires qui ont
atteint les 1595,951 et 1683,077 milliards de FCFA en 2011 et en 2012.
Il y a surliquidité lorsque la banque accumule des
réserves au-delà du ratio obligatoire, lesquelles elle peut
exploiter sous forme de prêts à la clientèle, sous forme de
dépôts auprès de
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
la banque centrale ou sous forme d'encaisse. Alors que dans
les deux dernières options, la banque est véritablement en
position de surliquidité, elle ne l'est dans la première option
que lorsque la totalité des réserves excédentaires n'est
pas recyclée en crédit. Dans la pratique, la stratégie des
banques en quête de rentabilité est de combiner les
différentes options et il peut se dégager une surliquidité
ou non. C'est pourquoi, l'analyse comparée des dynamiques des
dépôts et des crédits constitue une approche
d'appréciation de cette problématique afin d'identifier les
causes et les implications sur la politique monétaire.
Figure 2: Evolution comparée des
crédits et dépôts bancaires dans l'UEMOA
![](Analyse-des-determinants-de-la-sur-liquidite-bancaire-dans-l-UEMOA5.png)
12000
Chiffres en milliazrds de FCFA
10000
8000
6000
4000
2000
0
Chiffres en milliazrds de FCFA
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
Figure 2. a: Evolution comparée
des
crédits et dépôts bancaires (hors Etats)
dans
l'UEMOA
Crédits Dépôts
1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012
Figure 2. b: Evolution comparée
des
crédits et dépôts bancaires (avec Etats)
dans
l'UEMOA
Crédits totaux Dépôts totaux
1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012
Source : Réalisées par l'auteur à
partir des données de la BCEAO
Deux régimes de transformation des dépôts
bancaires peuvent être distingués dans les deux cas de figures :
produits bancaires hors Etats (figure 2a) et produits bancaires avec Etats
(figure 2b). De 1985 à 1993, les crédits ont été
plus massifs que les dépôts collectés avec en 1993, un
ratio Crédits/Dépôts de 131, 7% pour les produits hors
Etats et 104,3% lorsque les dépôts et crédits
gouvernementaux sont considérés. Le faible degré de
réglementation bancaire et le financement bancaire des projets
gouvernementaux expliqueraient cette situation, laquelle a exposé le
système bancaire de la zone aux crises et faillites des années
80. A partir de 1994, c'est-à-dire l'année de la
dévaluation du FCFA et cinq ans après les réformes de
politique monétaire et financière de la BCEAO, la tendance est
inversée avec des dépôts supérieurs aux
crédits ; les crédits rapportés aux dépôts
donnent alors 88,4% sans les Etats et 70,4%, lorsque les opérations avec
les Etats sont prises en compte.
Réalisé par OUONOGO Souleymane 26
Réalisé par OUONOGO Souleymane 27
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
Figure 3: Evolution du taux de transformation dans
l'UEMOA de 1985 à 2012
![](Analyse-des-determinants-de-la-sur-liquidite-bancaire-dans-l-UEMOA6.png)
1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Taux de transformation (%)
160 140 120 100
80
60
40
20
0
Source : Réalisée par l'auteur à
partir des données de la BCEAO
La figure 3 montre l'évolution du taux de
transformation des dépôts dans l'UEMOA. Demeuré
inférieur à 100%, le taux de transformation des banques a
progressé très lentement depuis 1993, induisant un excès
de liquidité en augmentation dans le temps (Figure 1). Cet excès
de liquidité du système bancaire de la zone justifie-t-elle une
surliquidité bancaire ? La réponse doit être
recherchée dans l'évolution des réserves
excédentaires en rapport avec le taux de couverture réglementaire
fixé par l'autorité monétaire, la surliquidité
étant l'excès de liquidité au-delà du seuil
obligatoire.