On appelle réserves bancaires, la partie des
dépôts constitués auprès des banques que celles-ci
ne prêtent pas. Une fraction de ces réserves se trouve dans les
coffres-forts de chaque banque, mais la majeure partie en est détenue
par la banque centrale (Mankiw, 2001). Cette définition fait
apparaître implicitement les notions de réserves libres et de
réserves obligatoires.
Les réserves libres sont considérées
comme l'écart entre l'excès de réserves statutaires
(réserves obligatoires) et les emprunts de la banque à la banque
centrale (Poole, 1968). Les
13 Nous notons que la norme de ce ratio est
fixée à 75% dans l'UEMOA
Réalisé par OUONOGO Souleymane 16
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
réserves obligatoires désignent les
réglementations par lesquelles les banques centrales obligent les
banques commerciales à respecter un coefficient de réserves
minimal (Mankiw, 2001). Les réserves obligatoires sont donc comparables
à une taxe sur une activité particulière qui est la
production des comptes de dépôts (Baltensperger, 1980).
La constitution des réserves obligatoires pour le
contrôle de la liquidité bancaire induit une distinction entre
système bancaire avec réserves intégrales et
système bancaire avec réserves fractionnaires. En effet, dans un
système bancaire avec réserves intégrales, tous les
dépôts que reçoit la banque sont constitués en
réserves obligatoires. On parle dans ce cas d'un système bancaire
avec 100% de réserves obligatoires (Baltensperger, 1980). En revanche,
dans un système bancaire avec réserves fractionnaires, la banque
ne peut conserver en réserves qu'une partie de la totalité des
dépôts (Mankiw, 2001). On note en outre qu'un système
bancaire avec réserves intégrales n'affecte pas l'offre de
monnaie, alors qu'un système avec réserves fractionnaires
crée de la monnaie.
Comme instrument de contrôle de la liquidité
bancaire, les réserves obligatoires jouent un rôle important dans
l'analyse de la surliquidité des banques. Par rapport à cette
approche, la surliquidité est donc une situation de réserves
excédentaires qui est l'écart entre les réserves bancaires
et les réserves obligatoires.
De même, Agénor et al (2004), en
s'inspirant des travaux de Baltensperger (1980) sur le modèle de gestion
des réserves bancaires, montrent que l'excès de liquidité,
qui est l'écart entre les réserves non
rémunérées des banques et les réserves
obligatoires, est une fonction croissante du taux de pénalité des
banques, décroissante du coefficient des réserves obligatoires et
décroissante de la volatilité du PIB. Ce modèle de gestion
des réserves bancaires de Baltensperger (1980), s'inspire des travaux de
Poole (1968), qui propose un modèle stochastique de gestion des
réserves bancaires. Poole justifie la prise en compte du modèle
stochastique par le caractère aléatoire du montant des
réserves de la banque à la banque centrale et des
dépôts des banques.
Vue ces définitions il est nécessaire de se
pencher sur les méthodes d'estimation de la surliquidité.
Une mesure couramment utilisée pour appréhender
l'ampleur de ce phénomène consiste à rapporter les
réserves excédentaires des banques commerciales du pays
considéré à la masse monétaire en circulation ou au
total des dépôts bancaires, les réserves
excédentaires correspondant à la différence entre les
réserves constituées auprès de la banque centrale et les
réserves obligatoires (les réserves réglementaires
imposées par l'autorité monétaire).
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