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La culture de l'anacarde. Une stratégie adaptative des paysans de la commune de Diossong face à  la dynamique de dégradation des conditions climatiques ( département de Foundiougne).

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par Mamadou NDIAYE
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master 2 Géographie 2014
  

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Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des conditions climatiques sur les activités économiques

L'agriculture, l'élevage, l'écotourisme et la pêche constituent les principales activités économiques de la Commune de Diossong. Ces activités subissent aujourd'hui des difficultés de plusieurs ordres au regard des manifestations étranges qui s'observent sur les sols. Si ces difficultés sont spectaculaires pour l'agriculture et l'élevage étroitement liés à la terre, ils n'en sont pas moins pour la pêche ou l'écotourisme pourtant moins dépendante de l'état des sols.

1. L'impact sur l'agriculture

L'agriculture de Diossong souffre actuellement de la dégradation avancée des terres cultivables. Notons que le processus de salinisation en cours a entrainé d'énormes conséquences en matière de disponibilité des surfaces cultivables. Dans la Commune de Diossong les vieux savent indiquer les limites des terres autrefois cultivées par leurs ancêtres. Aujourd'hui ces limites ont connu un recul sans précédent.

De nombreux sols sont maintenant impropres aux activités agricoles dans ce milieu où la vie tient pour une grande partie des ressources produites par l'agriculture. Cette réduction des terres cultivables combinées à la baisse de la fertilité des sols sont responsables de la baisse de la productivité.

La production d'arachide d'huilerie durant la période 1996 à 2014 a connu cinq (5) tendances d'évolutions :

- une première à la hausse entre 1996 et 1998 où la production est passée de 4 934 T à 13 900 T enregistrant une croissance de 182 % ;

- une deuxième à la baisse entre 1998 et 2002 où elle a décru régulièrement pour atteindre 3 026 T, soit une chute alarmante de 78%, malgré une moyenne pluviométrique sur cette période qui a permis des productions au moins 03 fois plus importantes sur d'autres périodes ;

- une troisième où on assiste à une évolution positive de la production qui passe de 3026 T en 2002 à 8 550 T en 2005, soit une croissance de 183 %.

- une quatrième à la baisse entre 2005 et 2010 où elle chute pour atteindre 7650T, soit une baisse de 10.52%.

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- une cinquième avec une évolution positive de la production qui passe de 7650 T pour atteindre 8710 T en 2014, soit une croissance de 13.85%.

Ces tendances d'évolution, fortement marquée par la chute drastique de la production arachidière s'expliquent par les effets combinés de plusieurs facteurs :

- déficit pluviométrique de plus de 50% sur la période 1999 - 2014, la pluviométrie est passée de 946,2 mm en 1999-2000 à 459,9 mm en 2013-2014 ;

- difficultés d'accès aux facteurs de production (semences, engrais, produits phytosanitaires et matériel agricole) ;

- baisse relative de près de 50% des superficies emblavées en arachide, elles passent de 11047 ha en 1998-1999 à 552 ha en 2013 -2014 ;

- et des dysfonctionnements graves dans le système de commercialisation de l'arachide. Ces contraintes qui ont surtout pesé sur l'arachide ont fait que les producteurs se sont un peu détournés de cette culture au profit des céréales, le rapport qui était en 98 -99 de 6 ha d'arachide pour 4 ha de céréales s'est complètement inversé en 2013 -2014 pour devenir 7ha de céréales pour 3 ha d'arachide.

Concernant les céréales, le mil souna a enregistré, comme l'arachide, cinq (05) tendances d'évolution mais avec des pentes relativement plus douces.

- La première tendance négative est connue durant la période 1996-2000 où la production est progressivement passée de 5 170 T à 3 277 T, soit une baisse de 36,61 %.

- La deuxième positive, est survenue et n'a duré que la saison suivante (2001) où elle passée de 3 277 T à 7 200 T, soit une forte progression de 119,90 %. Durant cette année, les superficies emblavées sont passées de 4 782 ha à 7 743 ha.

- La troisième tendance, sur la période 2001-2005, a connu une baisse relative à la réduction progressive des superficies cultivées ayant porté la production à 3 689 T en 2005, soit à 48,81 %.

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- la quatrième tendance, à une connue une augmentation de 3689 T à 6170 T soit 67.25 % allant de la période de 2005 à 2010.

- une cinquième à la baisse entre 2010 et 2014 où elle chute pour atteindre 4368 T, soit une baisse de 29.20%.

Sur la période considérée, le mil souna a connu des rendements variés compris entre 1 140

kg/ha en 1996 et 685 kg/ha en 2014, avec une moyenne de 800 kg/ha. La production moyenne quinquennale est de 4 602 T/an.

Par ailleurs, signalons que le maïs a connu entre 1996 et 2000 une progression correcte de sa production qui est partie de 187 T à 709 T. A partir de 2001, celle-ci a fortement évoluée allant jusqu'à 5 560 T en 2003.

Le programme maïs survenu à cette période et ayant permis d'augmenter les superficies affectées à cette variété (de 690 ha en 2000 à 2 492 ha en 2003) explique cette importante tendance.

Depuis, on assiste à une baisse progressive de la production qui est de 2 238 T en 2005, soit un recul 59,79 % par rapport à 2004. La tendance positive enregistrée entre 1996 et 2003 a vu la production passée de 187 tonnes à 5 566 T, soit près de 30 fois la production initiale. D'où en 2003, le maïs a enregistré un excellent taux de rendement de 3 016 T/ha.

Pour ce qui de l'intervalle 2005 à 2010, le maïs a connu une augmentation de 2742T soit une progression de 23.41%. Quant à l'intervalle 2010 et 2014, le maïs a connu une légère baisse pour atteindre 2544 T soit une chute de 07.89%.

La moyenne pluviométrique durant cette période est de 684,57 mm avec un maxima de 951,7 mm enregistre en 2012 et un minima de 459,9 en 2003.

Outre l'analyse de l'évolution de la production, le diagnostic de l'agriculture sous pluie a porté sur :

- les sols ;

- les intrants ;

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- le matériel et les équipements agricoles ; - la main d'oeuvre ;

- la commercialisation des récoltes.

Si on jette un regard sur la qualité des sols, nous remarquons que leur degré de fertilité baisse souvent et ceux-ci est dû à la disparition des jachères de longues durées, à la monoculture, aux feux de brousse, etc.

Les intrants: concernent les semences, les engrais, les produits phytosanitaires. Pour ce qui est des semences il y'a : une mauvaise qualité, faibles quantités octroyées, retard dans la distribution.

Concernant les engrais nous pouvons noter : difficulté d'accès, qualité décriée.

Pour les produits phytosanitaires : difficulté d'accès et prix souvent chères.

Les matériels agricoles marqué par leur : vétusté, insuffisance et faible renouvellement.

Ces aspects sus évoqués sont communs à presque toutes les localités et leurs conséquences sur l'agriculture est la baisse constante des rendements.

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Figure 17: Evolution des rendements en tonnes de l'arachide, du mil et du mais dans la commune de Diossong de 1996 à 2014.

Source PLD : Diossong, 2015.

En analysant ces courbes nous pouvons dire que l'arachide de même que le mil souna et le maïs ont connu des phases d'évolutions de même que des chutes de leurs rendements. Ceci est dû en quelque sorte à des contraintes financières mais à la dégradation des sols résultant de la baisse de la pluviométrie de l'érosion, de la réduction des jachères de longues durées

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Carte 3: répartition des zones agro-écologique au Sénégal

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon