Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des
conditions climatiques sur les activités économiques
L'agriculture, l'élevage, l'écotourisme et la
pêche constituent les principales activités économiques de
la Commune de Diossong. Ces activités subissent aujourd'hui des
difficultés de plusieurs ordres au regard des manifestations
étranges qui s'observent sur les sols. Si ces difficultés sont
spectaculaires pour l'agriculture et l'élevage étroitement
liés à la terre, ils n'en sont pas moins pour la pêche ou
l'écotourisme pourtant moins dépendante de l'état des
sols.
1. L'impact sur l'agriculture
L'agriculture de Diossong souffre actuellement de la
dégradation avancée des terres cultivables. Notons que le
processus de salinisation en cours a entrainé d'énormes
conséquences en matière de disponibilité des surfaces
cultivables. Dans la Commune de Diossong les vieux savent indiquer les limites
des terres autrefois cultivées par leurs ancêtres. Aujourd'hui ces
limites ont connu un recul sans précédent.
De nombreux sols sont maintenant impropres aux
activités agricoles dans ce milieu où la vie tient pour une
grande partie des ressources produites par l'agriculture. Cette
réduction des terres cultivables combinées à la baisse de
la fertilité des sols sont responsables de la baisse de la
productivité.
La production d'arachide d'huilerie durant la période
1996 à 2014 a connu cinq (5) tendances d'évolutions :
- une première à la hausse entre 1996 et 1998
où la production est passée de 4 934 T à 13 900 T
enregistrant une croissance de 182 % ;
- une deuxième à la baisse entre 1998 et 2002
où elle a décru régulièrement pour atteindre 3 026
T, soit une chute alarmante de 78%, malgré une moyenne
pluviométrique sur cette période qui a permis des productions au
moins 03 fois plus importantes sur d'autres périodes ;
- une troisième où on assiste à une
évolution positive de la production qui passe de 3026 T en 2002 à
8 550 T en 2005, soit une croissance de 183 %.
- une quatrième à la baisse entre 2005 et 2010
où elle chute pour atteindre 7650T, soit une baisse de 10.52%.
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- une cinquième avec une évolution positive de
la production qui passe de 7650 T pour atteindre 8710 T en 2014, soit une
croissance de 13.85%.
Ces tendances d'évolution, fortement marquée par
la chute drastique de la production arachidière s'expliquent par les
effets combinés de plusieurs facteurs :
- déficit pluviométrique de plus de 50% sur la
période 1999 - 2014, la pluviométrie est passée de 946,2
mm en 1999-2000 à 459,9 mm en 2013-2014 ;
- difficultés d'accès aux facteurs de production
(semences, engrais, produits phytosanitaires et matériel agricole) ;
- baisse relative de près de 50% des superficies
emblavées en arachide, elles passent de 11047 ha en 1998-1999 à
552 ha en 2013 -2014 ;
- et des dysfonctionnements graves dans le système de
commercialisation de l'arachide. Ces contraintes qui ont surtout pesé
sur l'arachide ont fait que les producteurs se sont un peu
détournés de cette culture au profit des céréales,
le rapport qui était en 98 -99 de 6 ha d'arachide pour 4 ha de
céréales s'est complètement inversé en 2013 -2014
pour devenir 7ha de céréales pour 3 ha d'arachide.
Concernant les céréales, le mil souna a
enregistré, comme l'arachide, cinq (05) tendances d'évolution
mais avec des pentes relativement plus douces.
- La première tendance négative est connue
durant la période 1996-2000 où la production est progressivement
passée de 5 170 T à 3 277 T, soit une baisse de 36,61 %.
- La deuxième positive, est survenue et n'a duré
que la saison suivante (2001) où elle passée de 3 277 T à
7 200 T, soit une forte progression de 119,90 %. Durant cette année, les
superficies emblavées sont passées de 4 782 ha à 7 743
ha.
- La troisième tendance, sur la période
2001-2005, a connu une baisse relative à la réduction progressive
des superficies cultivées ayant porté la production à 3
689 T en 2005, soit à 48,81 %.
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- la quatrième tendance, à une connue une
augmentation de 3689 T à 6170 T soit 67.25 % allant de la période
de 2005 à 2010.
- une cinquième à la baisse entre 2010 et 2014
où elle chute pour atteindre 4368 T, soit une baisse de 29.20%.
Sur la période considérée, le mil souna
a connu des rendements variés compris entre 1 140
kg/ha en 1996 et 685 kg/ha en 2014, avec une moyenne de 800
kg/ha. La production moyenne quinquennale est de 4 602 T/an.
Par ailleurs, signalons que le maïs a connu entre 1996 et
2000 une progression correcte de sa production qui est partie de 187 T à
709 T. A partir de 2001, celle-ci a fortement évoluée allant
jusqu'à 5 560 T en 2003.
Le programme maïs survenu à cette période
et ayant permis d'augmenter les superficies affectées à cette
variété (de 690 ha en 2000 à 2 492 ha en 2003) explique
cette importante tendance.
Depuis, on assiste à une baisse progressive de la
production qui est de 2 238 T en 2005, soit un recul 59,79 % par rapport
à 2004. La tendance positive enregistrée entre 1996 et 2003 a vu
la production passée de 187 tonnes à 5 566 T, soit près de
30 fois la production initiale. D'où en 2003, le maïs a
enregistré un excellent taux de rendement de 3 016 T/ha.
Pour ce qui de l'intervalle 2005 à 2010, le maïs a
connu une augmentation de 2742T soit une progression de 23.41%. Quant à
l'intervalle 2010 et 2014, le maïs a connu une légère baisse
pour atteindre 2544 T soit une chute de 07.89%.
La moyenne pluviométrique durant cette période
est de 684,57 mm avec un maxima de 951,7 mm enregistre en 2012 et un minima de
459,9 en 2003.
Outre l'analyse de l'évolution de la production, le
diagnostic de l'agriculture sous pluie a porté sur :
- les sols ;
- les intrants ;
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- le matériel et les équipements agricoles ; - la
main d'oeuvre ;
- la commercialisation des récoltes.
Si on jette un regard sur la qualité des sols, nous
remarquons que leur degré de fertilité baisse souvent et ceux-ci
est dû à la disparition des jachères de longues
durées, à la monoculture, aux feux de brousse, etc.
Les intrants: concernent les semences, les engrais, les produits
phytosanitaires. Pour ce qui est des semences il y'a : une mauvaise
qualité, faibles quantités octroyées, retard dans la
distribution.
Concernant les engrais nous pouvons noter : difficulté
d'accès, qualité décriée.
Pour les produits phytosanitaires : difficulté
d'accès et prix souvent chères.
Les matériels agricoles marqué par leur :
vétusté, insuffisance et faible renouvellement.
Ces aspects sus évoqués sont communs à
presque toutes les localités et leurs conséquences sur
l'agriculture est la baisse constante des rendements.
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Figure 17: Evolution des rendements en tonnes de
l'arachide, du mil et du mais dans la commune de Diossong de 1996 à
2014.
Source PLD : Diossong, 2015.
En analysant ces courbes nous pouvons dire que l'arachide de
même que le mil souna et le maïs ont connu des phases
d'évolutions de même que des chutes de leurs rendements. Ceci est
dû en quelque sorte à des contraintes financières mais
à la dégradation des sols résultant de la baisse de la
pluviométrie de l'érosion, de la réduction des
jachères de longues durées
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Carte 3: répartition des zones
agro-écologique au Sénégal
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