3. L'irrégularité de la
pluviométrie
La période des précipitations connait depuis bon
nombre de décennies une réduction marquée. Elle se
manifeste par un retard au début et une interruption
prématurée à la fin. Autrement dit l'hivernage
débute maintenant au mois de juillet et dès fois même au
mois d'août pour s'arrêter au mois d'octobre. Ceci a fait que
beaucoup d'espèces de plantes aquatiques qui ne résistent pas
à cette rareté des pluies sont disparues. D'où ils ne
restent que les plantes hélophiles qui résistent bien à la
sécheresse. C'est ce phénomène qui explique un peu la
disparition de
45
certaines espèces d'arbres et d'arbustes dans cette
zone. En marge de cela, le nombre de mois et particulièrement celui des
jours pluvieux diminuent de façon remarquable. Depuis quelques
décennies le nombre de mois pluvieux dépassent rarement deux(2)
mois et les pluies peuvent parfois être rares pendant trois (3) semaines
ou plus sans tomber. Selon l'avis des vieux qui sont interrogés
l'hivernage commencé dans cette zone au mois de Mai pour terminer au
mois de Novembre. En dehors de cela, ils affirment que presque chaque jour
durant l'hivernage il pleuvait cause pour laquelle cette zone était
entouré de forêts luxuriante et les sols avaient la
capacité de se fertiliser du fait de cette fréquence d'humus.
Mais dès l'instant qu'on a commencé à remarquer la
durée de la saison pluvieuse en baisse les paysans ont abandonnés
beaucoup de spéculations dont leur maturité est assez longue pour
les remplacer par d'autres précoces. En plus, ce déficit
pluviométrique a fait que la strate herbacée n'a plus
suffisamment d'eau pour pouvoir se régénérer pour donner
des matières organiques qui participent à la fertilité des
sols. Dès lors il faut noter que la végétation qui servait
de protection est détruite et l'élément ligneux qui est
indispensable à l'équilibre de l'écosystème devient
particulièrement fragile et ne résiste pas à l'abaissement
à plus forte raison à la baisse des niveaux
piézométriques, or leur reconstitution en période de
retour des pluies demande plusieurs années.
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Figure 6 : Courbe d'évolution de la
pluviométrie dans la commune de Diossong de 1990 à
2015
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette courbe qui évolue en dent de scie montre que
la pluviométrie est irrégulière dans la commune de
Diossong dans les dernières années. La conséquence qui en
résulte en est que beaucoup d'espèces d'arbres sont disparus
accompagné par l'abandon de certain type de culture du fait de cette
rareté d'eau. Pour pallier ce fléau les paysans adoptent d'autres
types de culture comme l'anacarde qui n'exige pas une très forte
pluviométrie.
En plus de sa grande variabilité interannuelle, la
pluviométrie est marquée mensuellement, par une mauvaise
répartition dans le temps et dans l'espace, avec l'existence de
fréquentes pauses pluviométriques (ou poches de
sécheresse).
47
Figure 7: Evolution des précipitations moyennes
mensuelles de 1990 à 2015 dans la commune de Diossong
Source : station météorologique de
Kaolack.
En analysant cette courbe nous remarquons que l'hivernage
commence dans la zone de Diossong en mi- juin ou bien au mois de juillet pour
se terminer au mois d'octobre. Il est à noter que plus de 85% des pluies
tombent durant les mois de juillet, août et septembre mais leur
irrégularité rende précaire l'élevage et la culture
sous pluie. Ceci étant dit nous pouvons déduire que la saison
sèche est plus longue que celle de la saison pluvieuse qui connait des
dés fois des jours de la rareté des pluies.
De plus, ce phénomène de
l'irrégularité de la pluie est expliqué par l'analyse du
nombre de jours pluvieux dans commune de Diossong entre 1990 et 2015.
48
Figure 8: Evolution annuelle du nombre total de jours
pluvieux dans la commune de Diossong de 1990 à 2015
Source : station météorologique de
Kaolack.
Cette figure montre que depuis quelques décennies
le nombre de jours pluvieux par an dépasse rarement deux mois.
L'évolution annuelle des journées pluvieuses montre quelques
irrégularités. La lecture des valeurs de l'évolution
annuelle des jours pluvieux met en relief les oscillations marquées
entre les années. Les années 1998 (34 jours) , 2002 (33 jours),
et 2014 (32 jours) sont caractérisées par la très faible
fréquence de précipitations pour une zone aux isohyètes
comprises entre 700 et 1000mm. Toutefois, nous pouvons constater que la somme
annuelle des jours pluvieux de 1980 à 2015 est, dans de nombreux cas,
inférieure à 60 jours. La somme annuelle maximale avoisine les 70
jours mais n'atteint pas les 80 jours. Ce qui correspond à une faible
durée d'arrosage des ligneux sur l'ensemble de la zone. La
conséquence qui en résulte est la disparition de beaucoup
d'espèces qui exigent une pluviométrie abondante.
Par ailleurs, les phénomènes d'années
déficitaires et excédentaires qui sont connues dans la zone nous
ont permis de tracer la figure ci-dessous pour mieux illustrer
l'irrégularité de la pluie.
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Figure 9: Histogramme des années
déficitaires et excédentaires par rapport à la moyenne de
la normale pluviométrique dans la commune de Diossong de 1990 à
2015
|
1200 1000 800 600 400 200
0
|
|
|
Hauteur d'eau en millimètre
|
|
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Années
Années déficitaires / normale Années
excédentaires / normale
|
|
Source : station météorologique de
Kaolack.
En analysant ce diagramme , nous pouvons noter que la
figure 7 traduit les années déficitaires et excédentaires
par rapport à la moyenne de la normale pluviométrique
étudiée. Nous faisons ressortir en rouge, les années
sèches et en bleu, les années de pluviosité
supérieure à la moyenne. Il révèle que 55% des
années de cette dernière sont déficitaires ce qui accentue
la fréquence des pauses pluviométriques ou poches de
sécheresses et augmente le risque d'aridité. Ces poches de
sécheresses prolongées dans le delta du Saloum ont amorcé
la dégradation des sols. La figure 7 révèle aussi que le
secteur de la commune de Diossong a été frappé par une
baisse notoire de la pluviométrie notamment dans les années 1990,
1991, 1995, 1998, 2002, 2009 et 2014. Ces pauses pluviométriques ont en
général pour effet d'accroître la température de
l'air au sol tout en réduisant le bilan radiatif en surface et aggravant
le déficit du bilan radiatif des systèmes
surface-atmosphère locaux. Cela entraîne une augmentation de la
subsidence atmosphérique et, partant, une diminution des
précipitations (OMM, 2005).
En plus de cela, la variation de la température agisse sur
l'évolution du couvert végétal.
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