2.4. L'effet splash: une résultante de la faiblesse
du couvert végétal
C'est un mécanisme qui rend les sols très
sensibles à l'érosion hydrique. La destruction de couvert
végétal et le brûlis par les feux de la biomasse
sèche réduisent considérablement la protection du
substrat. Le caractère ouvert des formations ligneuses et la non
abondance de l'appareil foliaire n'atténuent pas la force des eaux en
provenance de l'atmosphère. Les
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gouttelettes d'eau précipitées arrivent
directement au sol sans aucune réduction de leur force et au contact de
ce dernier, elles entraînent un ameublissement de sa couche
superficielle. C'est un mécanisme qui se produit
généralement lors des toutes premières pluies (mi-juillet)
et est plus actif sur les parcelles déjà défrichées
pour la mise en culture. L'effet splash favorise la mobilisation du sol
dès l'entame des précipitations. D'où le décapage
de la couche pédologique superficielle par les eaux de ruissellement.
Leur action est aggravée par le type de substrat et le degré de
la pente (Tamba, 2009).
Figure 5 : Mécanisme de l'effet splash qui se
traduit par la modification de la surface du sol sous l'action de la
pluie
Source : BEAUCHAMP J. (2006), d'après BUSSIERE M.
(1996).
Cette figure montre que l'effet splash a eu lieu au moment
où, les gouttes de pluies frappent le sol et en détruisent la
structure par déplacement de grains agglomérés (Wade,
1997). En plus, une goutte de pluie tropicale frappe le sol non
protégé avec beaucoup plus de force (FAQ, 1960) et déloge
les particules aussitôt prises en charge par le ruissellement.
Nous pouvons renchérir que ce phénomène
d'effet splash est aussi expliqué par le mécanisme de
l'érosion pluviale (figure 5).
Figure 6: Le mécanisme de l'érosion
pluvial
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Source : Verniers G. (1995).
Cette figure montre lorsqu'une goutte d'eau tombe du ciel,
elle acquiert une énergie cinétique proportionnelle à son
diamètre et à la hauteur de sa chute. Cette énergie est
transférée au sol au moment du contact : c'est ce qu'on appelle
effet splash, qui constitue la première étape de l'érosion
pluviale (hydrique). Les débits arrachés sont
entraînés le long de la pente par les eaux de
ruissellement.
Ainsi, la pluviométrie connait depuis quelques
décennies une variabilité dans le temps avec une évolution
irrégulière.
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