2. L'érosion hydrique
2-1. Généralités
L'érosion est un phénomène naturel
complexe. Elle débite dès qu'une terre émerge de
l'océan « elle tend à raboter toute dénivellation et
à réduire le paysage à l'état planétaire
» (Tricart et Cailleux, 1960).
Elle comprend trois phases, arrachement, transport et
sédimentation qui peuvent se développer simultanément
selon les sites d'un paysage. L'érosion hydrique s'exerce sur toutes les
terres dès que la pluviométrie dépasse 300 à 400mm
par an.
2.2. La pluviosité
L'impact de la hauteur et de la durée de la pluie sur
l'érosion hydrique se manifeste dans cette partie du delta du Saloum
pendant les premières averses de l'année. Lorsqu'il n y a plus
d'écran végétal et que parfois le tapis herbacé est
complètement desséché ou brûlé, les pluies
importantes et violentes causent des dégâts importantes sur les
sols nus fragilisés.
Une hauteur d'eau importante reçue pendant une courte
durée entraine une intensité forte (supérieur ou
égal 2mm/mn) qui déclenche l'érosion dès que les
autres facteurs du milieu sont déstabilisés. Au niveau du bassin
arachidier les fortes pluies de l'année enregistrées sur les sols
secs et dépourvus de protection sont de nature à engendrer le
phénomène
2.3. Le ruissellement
A côté de ce facteur principal qu'est la
pluviosité, d'autres facteurs du milieu contribuent à empirer
l'agressivité climatique.
D'abord c'est la nature des sols Diatta (1994) cité par
(WADE, 2003) a montré dans sa thèse que le ruissellement
dépend fortement de l'état physique du sol superficiel et du
sous-sol au moment où intervient, la pluie et de la modification au
cours de l'averse, de l'état de surface et de l'humidité du sol.
Ainsi, il n'y a érosion que si le refus d'infiltration déclenche
au détachement des éléments de la terre et un
ruissellement, les endroits les plus exposés à l'érosion
hydrique sont les dépressions aux sols argileux.
Ensuite c'est la pente et que plusieurs auteurs ont
montré que généralement, l'inclinaison de la pente diminue
le volume ruisselé. Sur une forte pente, on observe un meilleur drainage
interne et une formation plus lente des pellicules de battance, lesquelles sont
détruites au fur et à mesure par l'énergie de
ruissellement. Le facteur longueur de pente intervient également sur le
volume ruisselé : « si théoriquement, ce volume
exprimé en pourcentage reste constant le long de la pente, il apparait
dans de nombreux cas, lorsque les sols sont dénudés, que le
coefficient de ruissellement diminue lorsque la pente augmente (Roose, 1973 et
Valentin ,1979) ».
Enfin le couvert végétal et les techniques
culturales peuvent augmenter de façon considérable l'infiltration
et ceci est plus manifeste dans la zone de Diossong. La comparaison de
l'infiltration sur un sol nu non travaillé, sur les mêmes pioches
avec résidus de culture ou en billonnage cloisonné aboutit aux
résultats suivants : « l'infiltration d'une pluie de 120mm passe de
35mm à plus de 104mm d'infiltration ».Le couvert
végétal peut être considéré comme le meilleur
protecteur du sol. Les paramètres à prendre en compte ici sont le
recouvrement total de la végétation mais aussi et surtout le
recouvrement de la végétation herbacée proche de la
surface du sol (Wade ,2003).
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