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Le rôle disciplinaire des OPA durant la vague de rachats des années 80 aux USA.

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par Antoine SUZZONI
Université de Nice Sophia Antipolis - DEA MASTER 2 2004
  

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§2 Le problème de la responsabilité des managers et des administrateurs

D'après la loi américaine, en l'absence de mauvaise foi ou de corruption, les administrateurs ne peuvent être tenus pour responsables vis à vis de l'entreprise pour des erreurs de jugement si ces erreurs sont considérées comme des erreurs de fait ou des erreurs de droit (Gilson 1986 cité par Shleifer et Vishny 1988).

En fait les administrateurs ne risquent quasiment rien s'ils avalisent de mauvaises décisions, cela ne les incite pas à approfondir l'étude des projets du PDG !

Il existe tout de même une procédure qui permet aux actionnaires de se porter partie civile ; cette procédure est souvent déclenchée en cas de chute des cours inattendue . Cependant ces contraintes légales incitent plus les administrateurs à minimiser les risques qu'à maximiser la valeur pour l'actionnaire. Les conseils peuvent aussi être motivés par la menace d'une mauvaise publicité émanent des autorités de régulation ou de la presse,  mais cette menace incite plus les administrateurs à se couvrir personnellement plutôt qu'à prendre des décision susceptibles de maximiser la valeur de la firme (Jensen 1993) .

La question de la responsabilité des managers et des administrateurs correspond à un problème épineux . Si leur responsabilité est trop facilement engageable, on risque de se retrouver avec des managers frileux et un conseil d'administration qui, de toute façon, s'opposera systématiquement aux projets d'investissements audacieux .

La prise de risque participe du fonctionnement des marchés financiers (la gestion n'est pas une science exacte) ; une responsabilité managériale trop facilement engageable serait de nature à freiner l'activité économique dans le pays. D'un autre coté il faut que la protection des investisseurs soit suffisante pour d'une part, attirer les capitaux étrangers dans le pays et d'autre part éviter la fuite des capitaux nationaux vers des pays où les investisseurs seraient mieux protégés. Il faut donc trouver un juste milieu, ce qui n'est pas simple.

A ce stade, nous ne pouvons occulter la question centrale du mode de rémunération des dirigeants et administrateurs .

§3 La rémunération des managers et administrateurs

Quelle part du capital les managers et administrateurs doivent ils détenir ? Dans quelle mesure les contrats d'incitation permettent ils d'aligner les intérêts des dirigeants avec ceux des actionnaires ?

A) La part du capital détenue par les managers et les administrateurs

Lorsqu'il s'est agi d'expliquer l'inefficacité des conseils d'administration, avant et durant les années 80 , on a évoqué le fait que les managers et les administrateurs détenaient une part du capital qui n'était pas suffisamment importante. En moyenne les PDG des mille plus grandes entreprises américaines détenaient en 1991  2.7% du capital de leur entreprise,  75% des PDG détenaient moins de 1.2% du capital de leur entreprise (Murphy 1992 cité par Jensen 1993).

Lorsque Jensen (1993) préconise d'obliger les administrateurs à investir dans le capital de l'entreprise à concurrence de 100 000 dollars , son idée est de forcer les administrateurs à reconnaître que leurs décisions affectent leur richesse personnelle comme elle affecte celle des petits porteurs.

Intuitivement, on comprend que plus les dirigeants et administrateurs détiennent une part importante du capital, plus les coûts d'agence sont réduits. Cependant on trouve des études empiriques qui mettent en évidence un enracinement managérial lorsque les dirigeants détiennent une part importante du capital. Cela peut être préjudiciable aux autres actionnaires  dans la mesure où si l'entreprise a besoin d'évoluer, de changer de métier, le manager en place n'aura peut être pas les compétences nécessaires . D'autre part, plus le manager détient une part importante du capital plus il est isolé de la discipline imposée par le marché (voir le chapitre 4) .

L'autre problème est lié au fait que le cours de bourse d'une entreprise n'évolue pas uniquement en fonction des efforts et de la qualité du travail des managers.  Ainsi ces derniers vont pouvoir réaliser des plus values parce que le ou les marchés sur lesquels l'entreprise est positionnée sont en croissance, ou parce la tendance générale est à la hausse . Inversement, ils peuvent être victime de l'éclatement d'une bulle spéculative. Tout dépend du moment où le manager achète ses actions et des conditions dans lesquelles il a le droit de s'en séparer.

Evoquons maintenant la question des stock options et autres contrats d'incitation.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery