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Le rôle disciplinaire des OPA durant la vague de rachats des années 80 aux USA.

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par Antoine SUZZONI
Université de Nice Sophia Antipolis - DEA MASTER 2 2004
  

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§2 La théorie des cibles sous évaluées

Les managers des cibles et autres opposants aux rachats affirment que les cibles sont sous évaluées par le marché . Ainsi un offreur peut verser une prime importante aux actionnaires tout en payant un prix bien inférieur à la valeur véritable de l'entreprise. Cette théorie a pour but de justifier les stratégies de défense mises en oeuvre par les managers des cibles, même lorsque les primes sont élevées. Selon cette théorie les actionnaires des cibles seront récompensés sur le long terme (si ils ne vendent pas) au delà de la prime proposée par l'offreur qui recherche les gains à court terme.

Cependant les travaux empiriques montrent que lorsqu'une cible échappe à une offre hostile son cours revient au niveau qui prévalait avant l'offre (Bradley, Desai et Kim 1983 ;  Eastbrook et Jarell 1984 ;  Jarell 1985 ;  Ruback 1986 ; cités par Jarell, Brickley, Netter 1988). Cette théorie a donc été invalidée empiriquement.

§3 Les économies d'impôts sont elles à l'origine des rachats ?

Les économies d'impôts ont longtemps été considérées comme un élément d'explication important des fusions acquisitions. En effet la réforme fiscale de 1986 aux Etats Unis avait pour but de réduire les économies d'impôts permises par les fusions. Cependant, la plupart des études plus récentes trouvent que les économies d'impôts jouent un rôle mineur dans l'explication des fusions acquisitions.

Auerbach et Reishus (1987) cités par Jarrell, Brickley et Netter (1988) ont étudié les économies d'impôts permises par 318 fusions et acquisitions entre 1968 et 1983. Ils trouvent qu'elles étaient suffisamment importantes pour affecter la décision de fusionner dans seulement 20% des cas .

Lehn et Poulsen (1987) cités par Jarrell, Brickley et Netter (1988) trouvent, dans leur étude réalisée sur les LBO entre 1980 et 1984, que le montant des primes payées aux actionnaires sortants dépendait directement des économies d'impôts associées à ces transactions. Ce qui suggère qu'en partie ces LBO furent motivés par des considérations fiscales.

Ce qu'on peut dire c'est que les économies d'impôts semblent avoir eu un impact sur les fusions. Cependant, les études suggèrent que la plupart des rachats ayant eu lieu ces vingt dernières années n'étaient pas motivés par des économies d'impôts (Jarrell, Brickley ,Netter 1988) .

§4 Est ce que les rachats sont préjudiciables aux détenteurs d'obligations ?

Certains critiques suggèrent que les primes payées par les offreurs ne sont pas financées par une création de richesse mais par une redistribution . Par exemple, les obligations émises par la firme acheteuse peuvent perdre de la valeur si elle achète une firme cible risquée . Etant donné que la valeur combinée des deux firmes reste inchangée , les gains des actionnaires de la cible seraient compensés par les pertes subies par les détenteurs des obligations émises par la firme acheteuse .

Cette théorie a été invalidée par les études empiriques ( Jarrell , Brickley et Netter 1988)

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