I.4.5. Les facteurs déterminants le
développement de la mécanisation
Le développement de la mécanisation est sans
doute lié aux facteurs microéconomiques et sociaux ainsi qu'aux
facteurs macroéconomiques et politiques. Il ressort ainsi dans le
rapport d'étude du CTA (1997) que le manque de ressources
financières de la majorité des exploitations africaines est
évident, mais est dû à des causes qui sont liées aux
politiques macroéconomiques et d'infrastructures : l'accès
limité aux marchés, l'instabilité des prix qui
découragent ceux qui souhaiteraient produire pour vendre des surplus et
les prix des produits agricoles trop bas pour autoriser l'épargne.
Ainsi la politique économique et la dynamique globale
des systèmes de production agricole à l'échelle d'une
province ou d'un pays sont des facteurs qui peuvent permettre de justifier le
faible niveau de mécanisation. En effet, les agriculteurs mais aussi les
autres acteurs du développement de la mécanisation n'investiront
dans leur propre formation comme dans les équipements coûteux que
s'ils trouvent dans leur environnement direct une bonne raison de le faire. Ces
raisons peuvent être entre autre la sécurité de leurs
investissements, des marchés organisés de produits agricoles
facilitant les échanges commerciaux, des prix de vente de leurs produits
attrayant ainsi que des prix d'achat des équipements relativement bas.
Toujours est-il que ces paramètres dépendent de la politique
douanière sur les produits agricoles mais aussi sur les intrants, et
partant, de la politique économique.
Toutefois, les facteurs micro sont les plus facilement
invoqués pour expliquer le faible niveau de la mécanisation en
Afrique. Il s'agit entre autre :
> du manque de ressources financières ;
> de l'absence de crédit,
> du manque de technicité et d'éducation des
producteurs,
> de la petite taille et de la dispersion des
exploitations,
> de l'excès de main d'oeuvre ou de son faible
coût.
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I.4.6. Les facteurs et les conditions de choix
d'équipements motorisés
Havard (2002) dans ses recherches a trouvé que les
économies d'échelle favorisaient autrefois le choix de gros
matériel. Seules les grandes exploitations pouvaient en acquérir.
Actuellement, en raison d'innovations techniques et des possibilités de
location, la motorisation peut s'appliquer aussi aux petites exploitations,
partiellement ou quasi totalement. Les choix adaptés techniquement
doivent être rentables. Trois éléments économiques
sont fondamentaux : La valeur marchande des produits, le coût des
opérations motorisées et celui de la main d'oeuvre. En
général, la motorisation se développe avec les hausses du
coût de la main d'oeuvre. Mais il est nécessaire que le
marché soit favorable et que le prix de vente de la production soit
suffisamment élevé pour permettre l'investissement et couvrir les
différentes charges d'exploitation à surface cultivée
égale. La diffusion de la motorisation, freinée
généralement dans les pays en développement par la
faiblesse des revenus des exploitants, doit viser la réduction des
coûts de production, l'amélioration de la productivité du
travail et bien d'autres aspects.
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