I.4.7.Mécanisation agricole et foncier
Le foncier influence le niveau de mécanisation agricole
et vice versa. En effet, selon Gifford (1985), en l'absence de contraintes
agro-écologiques, la taille de l'exploitation et la forme des parcelles
influencent peu le modèle de mécanisation quand celui-ci est
manuel ou animal. Les outils manuels et la traction animale permettant de
mettre en valeur des superficies assez réduites avec un rendement
acceptable. Par contre, le type de motorisation pouvant être
employé de façon rentable dépend de la forme et de la
taille de l'exploitation.
Paradoxalement, l'économiste Faure (2007)
démontre à l'issu des enquêtes qu'il a
réalisé à l'ouest du Burkina que le passage à la
mécanisation permet une augmentation forte des surfaces
cultivées. Mais cela correspond à une progression plus modeste de
la superficie par personne et des rendements des cultures.
I.4.8. Impacts de la mécanisation
Faure dans ses recherches révèle en 2007 que la
mécanisation, dans les situations où le foncier n'est pas
limitant, induit une augmentation du travail. Selon le même auteur, le
revenu monétaire agricole s'accroît fortement avec le niveau de
mécanisation, justifiant l'engouement pour la traction animale ou la
motorisation. Dans ce même sens, Ouédraogo (2012) a
révélé à l'issue de
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ses études que les rendements des cultures
motorisées sont en général plus élevés que
les rendements en cultures attelée et manuelle. Cependant, selon Faure
(2007) et CIRAD (1998), force est de constater, d'une part, que si le revenu
monétaire par personne s'accroît à partir du moment
où le paysan dispose d'une paire de boeufs, il n'évolue
guère quand l'exploitation possède plusieurs attelages en ce sens
qu'il y a une absence d'économie d'échelle. C'est
également le cas quand celle-ci est motorisée : difficulté
à rentabiliser les équipements lourds. La documentation fait
ressortir aussi que le phénomène de mécanisation confronte
les producteurs à des difficultés tant techniques que
financières. Toutefois, les difficultés rencontrées par
les producteurs sont plus techniques que financières (Ouédraogo,
2002).
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