I.2. Mise en évidence de l'effet de
l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la
croissance économique
Comme dans le chapitre précédent, cette section
sera consacrée à la mise en évidence de l'effet
théorique de l'assouplissement des conditions d'intégration
financière sur la croissance économique à travers
différents indicateurs retenus que sont : le doute lié
à l'investissement international, le risque lié à
l'investissement international et le conditionnement des flux de croissance de
l'Etat.
I.2.1. Assouplissement des conditions
d'intégration financière et doute lié à
l'investissement international
L'examen de la littérature démontre avec
véhémence l'intérêt que peut avoir un Etat dans
lequel les conditions d'intégration financières sont
facilitées. Le principal effet de cette politique d'assouplissement a
trait à la réduction du doute lié à
l'investissement international. Plusieurs études ont été
menées dans ce cadre pour donner une vision essentielle de la
contribution du système financier à la croissance
économique.
Selon Fuchs-Schundeln et Funke (2001), les systèmes
qui reposent sur la facilitation d'accès des intermédiaires
financiers à l'intégration financière sont plus favorables
à la croissance que les systèmes fondés sur les
marchés. La raison principale en serait que les rapports étroits
entre les intermédiaires financiers et les entreprises dans un
système financier souple contribuent à réduire les
coûts d'acquisition de l'information et imposent moins de contraintes
financières aux entreprises, ce qui a des retombées
bénéfiques sur l'investissement et la croissance
économique. Puisque à ce niveau, les risques
d'ambigüité et d'incertitude par rapport aux flux monétaire
qui découleraient des projets à hauts risques seront bannis.
D'autres auteurs ont également cadré leurs analyses dans ce sens
à l'instar de Bauer et Rudebusch (2011)pour quila question n'est pas de
déterminer lesquels, des marchés ou des intermédiaires
financiers, favorisent le plus la croissance, mais plutôt de créer
un environnement qui assure un fonctionnement optimal des deux groupes
d'agents, ou une prestation efficiente des services financiers en
général, et ce, quel que soit l'apport respectif des
marchés et des intermédiaires financiers. Ils continuent en
disant que le libre accès aux actifs est un signal favorable à la
réduction du doute qu'on les agents financiers dans leurs projets
d'investissement. Pour eux, les achats d'actifs signalent aux participants de
marché que la banque centrale désire maintenir ses taux
d'intérêt à un faible niveau pour une période
prolongée. Puisqu'en procédant à de tels achats la banque
centrale s'expose à d'éventuelles pertes, ils signalent son
engagement à ne pas relever ses taux prochainement. En anticipant de
faibles taux d'intérêt de court terme à l'avenir, les
participants de marché réduisent les taux d'intérêt
de long terme qu'ils exigent, ce qui stimule à nouveau l'investissement
d'autant plus que l'incertitude est éliminée.
Bien que l'assouplissement des conditions
d'intégration financière a des incidences sur le doute lié
à l'investissement, d'autres auteurs l'appréhendent plus dans la
réduction du risque lé à cet investissement international.
Les lignes qui suivent vont faire un point sur cet aspect.
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