I.1.2. Les indicateurs de l'assouplissement des
conditions d'intégration financière
Trois indicateurs sont à la planche dans la mise en
oeuvre de l'assouplissement des conditions d'intégration
financière, chacune contribuant à éclaircir de
façon adéquate le processus d'assouplissement pour qu'elle soit
efficace. Il s'agit notamment de la transparence des opérations
financières, l'amélioration de la corporate governance
et la disposition d'une supervision bancaire adéquate.
I.1.2.1. La transparence des opérations
financières
En accroissant l'efficience microéconomique, la
libéralisation financière accroît paradoxalement les
risques macroéconomiques (Samuelson, 1994). C'est le paradoxe de la
liquidité souligné par Orléan (1999). Pour ces raisons,
les institutions internationales ont précisé que la
libéralisation financière pour qu'elle ne mette pas en cause la
stabilité du système économique devait s'accompagner d'un
accroissement de la transparence des opérations financières.
Mehrez et Kaufmann (2000) expliquaient que la stabilité
macroéconomique devait être une condition sine qua none de la
libéralisation financière par le contrôle de la
transparence dans l'évolution des opérations financières.
Pour les partisans de cette approche, l'accent est davantage porté sur
le rythme ou le délai de mise en oeuvre « le timing » et
l'ordre de priorité « le sequencing » des réformes qui
doivent consacrer la libéralisation de l'environnement financier. On
voit bien que la transparence dans l'aménagement des conditions
d'intégration financière constitue la conduite la plus
essentielle des pratiques financières de l'Etat. D'autres auteurs par
ailleurs insistent sur les mesures d'amélioration de la corporate
governance.
I.1.2.2. L'amélioration de la corporate
governance
Certains analystes ont souligné l'importance de la
mise en place de la corporate governance et des règles
prudentielles de supervision au sein du système bancaire et financier
pour juger de la pertinence des actions effectuées dans
l'assouplissement des conditions d'intégration financière (Rossi,
1999 et Eichengreen, 2001). McKinnon et pill (1997) quant à eux
soulignent l'importance de la réglementation prudentielle peut qui
empêcher la concentration des prêts pour un petit nombre de client,
surveiller l'accès au secteur bancaire. Elle peut, aussi, exiger aux
banques de diversifier leurs portefeuilles et sauver celles qui sont en
difficulté. Lorsque les systèmes bancaires sont mal
régulés et sous capitalisés, les afflux de capitaux seront
utilisés dans des projets peu rentables, inefficaces ou corrompus, ce
qui n'est pas favorable au maintien de la stabilité du système
économique et financier et aussi au libre accès des agents
financiers et des ménages à l'achat d'actifs financiers.
I.1.2.3. La disposition d'une supervision bancaire
adéquate
Depuis les travaux de McKinnon et Shaw (1973), la
libéralisation par l'assouplissement des conditions d'intégration
financière apparaît comme une étape intermédiaire
pour quitter le régime de répression financière et un
point de départ pour le développement durable de
l'économie. A la suite de ces auteurs, plusieurs autres études
mettent en évidence l'importance d'une supervision accrue et
adéquate pour mieux accompagner la politique de facilitation de
l'accès aux opérations financières nationales
qu'internationale (Harris et al., 1992 ; Caprico et al.,
1994 ; Sancak, 2002 et Butkiewicz et Yanikkaya, 2008). Pour ces
auteurs, une politique d'assouplissement des conditions de financement et
d'intégration ne va aboutir à une meilleure incitation
économique que lorsque les établissements bancaires et financiers
assurent un contrôle adéquat des interactions des agents
financiers qui interviennent dans le système.
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