II.2. Mise en évidence de l'effet du
développement du système financier sur la croissance
économique
Après avoir analysé le concept
de développement du système financier dans son ensemble et
préciser ses indicateurs de mesure, nous allons maintenant passer en
revue les différents effets de concept sur la croissance
économique d'un Etat. Nous notons déjà que ces effets ne
sont pas directs par l'intermédiaire d'autres variables clés.
L'analyse va se baser premièrement sur la facilitation de l'affectation
de l'épargne aux firmes, deuxièmement sur l'amélioration
de l'allocation du capital et troisièmement sur l'amélioration de
la gestion du risque.
II.2.1. Développement du système
financier et facilitation de l'affectation de l'épargne aux firmes
D'après Mendoza et al. (2009), le
sous-développement du système financier se traduit donc par une
difficulté des résidents à assurer la consommation future
contre le risque que les intermédiaires financiers nationaux
détournent une partie des revenus d'investissement, à l'insu des
bailleurs de fonds. Pour un niveau d'investissement interne donné, les
flux de capitaux sortant des pays en développement seraient
expliqués par l'excès d'offre d'épargne résultant
de l'incomplétude de leurs marchés financiers. L'idée
d'une épargne de précaution, expliquant le surplus courant des
pays qui ont un développement du système financier plus faible,
est également avancée par Hubbard (2006) et Prasad et
al. (2006).
Levine (1997) quant à lui, précise l'importance
de la présence des intermédiaires financiers dans
l'évolution des transactions financières pour, dans un
système financier développé, les intermédiaires
financiers collectent l'épargne des ménages en leur offrant des
possibilités de dépôts, de diversification de leurs
portefeuilles et d'investissements rentables tout en assurant la
liquidité de leur placement. La mobilisation de l'épargne a donc
un impact positif sur le volume de l'accumulation du capital et améliore
à cet effet l'allocation des ressources et l'innovation technologique.
Cette analyse de Levine (1997) est également partagée par Noland
(2005) qui pense, par leur fonction de mobilisation de l'épargne, les
intermédiaires financiers favorisent l'accès des
épargnants au financement des grands projets dans les systèmes
financiers développés. Les épargnants pris
individuellement ne peuvent pas acquérir un actif émis par une
entreprise, surtout s cet objectif n'est pas visible en petites unités.
En mettant en commun les épargnes de chaque individu, les
intermédiaires financiers peuvent surmonter l'indivisibilité des
actifs émis par l'entreprise et réaliser des économies
d'échelle. C'est à ce niveau qu'on peut conclure que les
intermédiaires financiers améliorent l'efficacité de
l'économie et stimulent la croissance économique en permettant
aux individus d'investir dans des projets et en permettant à ces projets
de se réaliser.
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