II.1.2. Les indicateurs du développement du
système financier
Rechercher les facteurs déterminants du
développement du système financier relève d'une importance
capitale, en ce sens que cela peut aider les décideurs politiques
à mettre en place des réformes pour promouvoir un système
financier porteur de croissance économique. L'accent sera la
théorie du droit et de la finance, sur la part du crédit
bancaire accordé au secteur privé et sur la capitalisation
boursière de l'Etat.
II.1.2.1. Les règles de droit et
l'efficacité de l'application de la loi
Défini de manière sommaire, un
contrat financier n'est rien d'autre que l'échange d'une somme d'argent
contre la promesse de recevoir dans le futur une somme d'argent plus importante
ou au moins égale à la valeur de la mise. Pour que cet
échange ait lieu, cette promesse doit être suffisamment
crédible aux yeux des créanciers car ses droits sont
rattachés à la possession de l'actif financier. Hart (1995)
souligne l'importance primordiale des droits que confère la possession
des différents actifs financiers. En effet, les droits des investisseurs
leurs donnent la possibilité de sécuriser la rentabilité
de leurs investissements. Ainsi, les actions d'une entreprise donnent aux
actionnaires le droit de révoquer les gérants de l'entreprise si
les dividendes ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Il ressort
dès lors le besoin de mettre en place un système juridique
crédible.
Le facteur principal qui engendre la
crédibilité d'une transaction financière est la
possibilité en cas de défaillance d'un des contractants de
pouvoir porter l'affaire devant une cour de justice afin d'obtenir
réparation. Ce sont donc les règles de droits qui
déterminent les droits et obligations des créanciers et des
emprunteurs. Cependant, l'existence de ces règles de droit est une
condition nécessaire mais non suffisante. Il faut que ces règles
soient vraiment appliquées, d'où la notion d'effectivité
des règles de droit. La loi et la qualité de son application sont
des déterminants majeurs des droits des investisseurs et de la
façon dont ces droits sont protégés et constituent un
facteur déterminant du niveau de développement du système
financier d'un pays (La porta et al., 1998).
II.1.2.2. La part du crédit bancaire
accordé au secteur privé
Pour Beck et al. (2011), les crédits
accordés au secteur privé (par les banques et institutions non
bancaires) par rapport au PIB du pays mesurent l'activité des
intermédiaires financiers sous l'aspect de l'une de leurs principales
fonctions qui celle de canaliser l'épargne vers les investisseurs
les plus productifs. Cet indicateur isole les crédits au secteur
privé des crédits alloués au gouvernement et aux
entreprises publiques, ainsi que des crédits de la Banque Centrale.
C'est donc un indicateur central pour pouvoir juger du degré de
développement du système financier dans un Etat donné.
II.1.2.3. La capitalisation
boursière
A s'en tenir à la pensée de Reenwood et
al. (2010), la capitalisation boursière mesure la taille du
marché boursier. Elle est égale au rapport entre la valeur des
actions des entreprises cotées en bourse et le PIB. L'utilisation de cet
indicateur présuppose une corrélation positive entre la taille du
marché boursier et sa capacité à mobiliser le capital et
à la diversification des risques. Ces deux indicateurs de
développement du système financier sont directement obtenus de la
base de données des établissements de crédits tels la
banque mondiale, le fonds monétaire international (FMI), la banque
centrale pour ne citer que ceux-ci.
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