I.2.3. La libéralisation du compte de capital
et le réajustement de la volatilité du taux de croissance
économique
La volatilité du taux de croissance économique
a trait aux fluctuations enregistrées dans l'évolution de
l'indicateur central de la croissance économique qu'est le PIB par
tête de la population. Dans le domaine financier, de nombreuses
études ont montré l'importance de la libéralisation du
compte de capital dans le réajustement de la volatilité de ce
taux de croissance économique par des axes divers, mais nous n'allons
retenir que les plus intéressantes.
Les travaux pionniers et fondateurs de la
libéralisation du compte de capital, analysée ici en terme de
libéralisation financière, sont ceux de McKinnon (1973) et Shaw
(1973) qui ont défendu cette notion et l'ont présenté
comme un moyen d'assurer la croissance économique des pays en
développement. Ils ont démontré la nécessité
de supprimer les restrictions sur les taux d'intérêts officiels et
de l'augmentation de leur niveau et/ou d'une réduction du taux
d'inflations, de sorte à hausser les taux d'intérêts
réels. Cette augmentation des taux d'intérêts réels
provoquera selon eux un accroissement de l'épargne, ce qui
améliorera en retour le volume des ressources financières
disponibles à l'investissement et éventuellement le taux de
croissance économique. Au terme de leurs analyses, McKinnon (1973) et
Shaw (1973) ont conclu que l'effet de la libéralisation du compte de
capital sur la volatilité du taux de croissance économique n'est
pas direct, mais il se manifeste à travers un réajustement
positif du taux d'intérêt réel des actifs financiers et un
réajustement de la volatilité du taux d'inflation
monétaire.
Toujours dans la même lignée, Klein (2005) a
trouvé que la libéralisation du compte capital, dans des pays
dotés d'une meilleure qualité institutionnelle et d'une politique
favorable de réduction du taux d'inflation, contribue à
l'ajustement du taux d'intérêts réels des actifs
distribués et, dans la moindre des choses, stimule la croissance
économique. Pour cette auteur, la nécessite de la
libéralisation du compte de capital réside dans la prise en
compte des effets conditionnels de ce derniers dans l'atteinte des objectifs de
régulation des fluctuations des flux monétaire et
économiques, favorable à atteindre la croissance de long
terme.
Au vue de ces analyses, il est nécessaire de faire une
synthèse. La libéralisation du compte de capital a trois effets
complémentaires sur les considérations économiques. Le
premier effet est sur le réajustement du déséquilibre
existant entre l'épargne et l'investissement, le deuxième effet
est sur la diversification du risque d'illiquidité dans la
détention des actifs financiers et le dernier effet est sur le
réajustement de la volatilité du taux de croissance
économique et du taux de croissance des taux d'intérêt
réels. On peut dire en conclusion que grâce à ses effets
sur ces trois aspects de la croissance économique, la
libéralisation du compte de capital agit favorablement même sur la
croissance économique. D'où notre première
hypothèse de recherche :
: La libéralisation du compte de capital induit
positivement la croissance économique au Cameroun.
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