I .2.2. La libéralisation du compte de
capital et la diversification du risque financier
Le débat sur le lien entre les flux de capitaux et la
croissance économique a fait naître une grande tension et de
grandes autour des partisans de la diversification du risque financier. Selon
ces spécialistes, il faut considérer la libéralisation du
compte de capital dans toute action d'amélioration de la croissance
économique puisqu'elle permet un meilleur partage du risque.
Allen et Gale (1997) tentent de mettre la lumière sur
la façon avec laquelle la structure du système de
libéralisation du compte de capital détermine son
efficacité en matière de lissage intertemporel du risque. Ces
auteurs considèrent un modèle à générations
imbriquées au sein duquel les marchés sont imparfaits. A chaque
instant t, toute génération qui prend naissance, et qui vit pour
seulement deux périodes, dispose d'une dotation initiale en biens de
consommation et en capital. Elle a la possibilité d'acquérir deux
types d'actifs, à savoir des actifs risqués dont l'offre est fixe
et une quantité aléatoire de biens de des actifs sûrs. Les
auteurs montrent que, par l'accumulation de larges réserves sous forme
d'actifs sûrs (en marché financier ouvert bien sûr), les
intermédiaires financiers vivant pour de longues périodes
améliorent le lissage intertemporel du risque. Ils offrent aux
épargnants des rendements constants sur les dépôts
financiers extérieurs qui sont indépendants des véritables
rendements déterminés sur le marché. Ils permettent ainsi
une complète élimination et une parfaite protection contre les
risques en les diversifiant.
Dans la même lancée, Henry (2007) pense que la
libéralisation du compte de capital accroît de façon
significative la présence des intermédiaires financiers qui
peuvent également réduire le risque de liquidité et
influer sur la croissance économique de long terme. Il a montré,
à partir d'un modèle de croissance endogène à
générations imbriquées, qu'en absence
d'intermédiation financière, les individus sont incertains quant
aux besoins futurs de liquidité. Cette incertitude incite à la
constitution d'épargnes liquides et inefficaces (épargnes de
précaution non favorables à la croissance). L'existence
d'intermédiaires financiers procure, au contraire, une complète
assurance contre le risque de liquidité. Ces intermédiaires
sont, en effet, capables de satisfaire les demandes de liquidité
manifestées par les épargnants et ce, grâce à la
détention d'importants montants de réserves liquides. Il conclut
ses analyses en disant que l'intermédiation financière encourage
les épargnants averses au risque à la constitution de
dépôts bancaires plutôt que l'acquisition d'actifs liquides
improductifs. Elle favorise ainsi le financement des investissements illiquides
particulièrement rentables, et canalise les épargnes domestiques
en faveur de l'accumulation du capital et de la croissance économique.
Au vue de ce qui précède, l'on peut conclure
que l'accès au marché de capitaux internationaux permet aux
agents économiques de diversifier les risques d'illiquidité de
leurs actifs et de conquérir des taux de rendement élevé.
Qu'en est-il à présent de la volatilité du taux de
croissance économique ?
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