II.1.2. Les Théories de la croissance
endogène
La théorie de la croissance endogène suppose
que les rendements d'échelle sont croissants. Cette théorie
étend la notion de capital. Celui-ci n'est plus seulement le stock
matériel de machines et de bâtiments, mais également le
stock immatériel de connaissances, de capital humain, de biens publics.
Les rendements des facteurs ne sont pas décroissants au niveau global en
raison des externalités liées àl'accumulation en
même temps de plusieurs facteurs. Dans leslignes qui suivent, nous
présentons quatre modèles de croissance endogène. Le
premier met en relation le capital humain, le second prend en compte la
croissance avec le capital technologique, le troisième utilise le
capital public et le quatrième utilise l'apprentissage par la
pratique.
II.1.2.1. Lucas et l'importance du capital physique et
humain
Le taux d'accumulation du capital physique est l'un des
principaux facteursdéterminant le niveau de production réel par
habitant (Lucas, 1988) bien que, comme nous l'avons souligné
précédemment, ses effets peuvent être plus ou moins
permanents selon que le progrès technologique a été plus
ou moins intégré dans le nouveau capital. Quel que soit le
mécanisme de transition entre l'accumulation du capital et la
croissance, les différences notables qui existent entre le taux
d'investissement des différents pays et au fil du temps en font l'une
des sources possibles des écarts de production par habitant entre les
pays. Dans l'analyse empirique, nous considérons l'accumulation du
capital physique par des agents économiques privés
(représentée par la part de l'investissement des entreprises dans
le PIB). L'investissement du secteur public est également pris en compte
dans les équations de croissance élargies afin d'évaluer
son impact sur la production, comme l'a proposé Aschauer (1989), ainsi
que son effet potentiel sur le coefficient estimé du taux
d'investissement du secteur des entreprises.
II.1.2.2. Romer et l'accumulation du capital
technologique
Selon Romer (1990), les RD peuvent être
considérées comme un investissement dans le savoir, qui se
traduit par l'élaboration de nouvelles technologies aussi bien que par
une utilisation plus efficiente des ressources humaines et physiques
existantes. En effet, on s'accorde plutôt à penser que la RD peut
avoir un effet persistant sur la croissance, autrement dit, qu'une augmentation
des dépenses de RD devrait entraîner, toutes choses égales
par ailleurs, uneaugmentation permanente des taux de croissance. Le montant des
ressources allouées à la RD peut être influencé par
une intervention des pouvoirs publics. Plus particulièrement, les
avantages potentiels découlant des nouvelles idées ne peuvent pas
bénéficier au seul inventeur en raison des effets de diffusion,
ce qui implique que sans intervention politique, le secteur privé se
livrerait à moins d'activités de RD que ce qui serait socialement
optimal.
II.1.2.3. Le modèle de Ramsey
Les théories de la croissance économique
s'interrogent sur les fondements de l'amélioration du niveau de vie, et
en mettent en avant l'accroissement du produit par tête qui a lieu avec
l'accumulation de capital. Le modèle de Ramsey (1928) tente de
définir les choix optima du niveau d'épargne dans une
économie.
Le modèle de Ramsey constitue la seconde
référence des modèles de croissance économique,
dans la mesure où il endogénéise le taux d'épargne.
Ce taux devient expliqué par les comportements d'optimisation des
agents. Le problème de la croissance est un problème de choix
entre consommation présente et consommation future. Comprendre comment
se fait ce choix est donc fondamental. Il cherche à déterminer
l'épargne qu'une nation doit effectuer dans une perspective dynamique.
La connaissance du niveau moyen du taux d'épargne est importante parce
que c'est lui qui détermine le niveau des autres variables sur le
sentier de croissance d'état régulier. A ce niveau,
l'intérêt de l'endongénisation de l'épargne est
qu'elle permet de juger la politique d'augmentation du taux d'épargne.
II.1.2.4. La croissance avec apprentissage par la
pratique
Selon ce modèle, si plusieurs firmes augmentent en
même temps leurs investissements, elles vont connaître
unecroissance plus forte que celle qui résulterait pour chacune de leur
propre investissement. Chacuneprofite du développement des autres car la
productivité du capital d'une firme dépend aussi bien deses
investissements que du stock total de capital dans l'économie. En
accumulant du capital, chaquefirme acquiert des connaissances qui
bénéficient aussi aux autres firmes : l'apprentissage par la
pratique et la diffusion du savoir éliminent la décroissance des
rendements du capital parce qu'ils ont un effet externe positif. Ce
modèle a été développé par Romer (1986) se
fonde sur l'idée qu'à mesure que les individus travaillent ou
produisent des biens, ils améliorent à coup sûr leurs
productivités et découvrent des façons d'améliorer
le processus de production. Ainsi, l'accumulation des connaissances est un
coproduit involontaire de l'activité économique
elle-même.
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