CHAPITRE II : LIMITES DE LA COMMUNICATION
INSTITUTIONNELLE AU PREMIER MINISTERE DU BURKINA FASO
Nous envisageons d'étudier les limites de la communication
interne (Section 1) et celles de la communication externe du Premier
ministère (Section 2).
Section 1 : Les limites de la communication interne du
Premier
ministère
Le déficit d'informations (§1) et l'emploi à
minima des outils de communication interne (§2) sont les limites
essentielles de la communication interne au Premier ministère.
§1 : Le déficit d'informations
Notre étude a révélé un
déficit d'informations entre les services du Premier ministère
d'une part (I) et à l'endroit du personnel d'autre part
(II).
I. Le déficit d'informations entre les
services
Certaines activités de l'institution peuvent concerner
particulièrement un service, beaucoup plus que d'autres. Cet état
des choses s'explique par la spécificité des départements
du Premier ministère. A titre illustratif, la responsabilité
d'une formation sur le genre appartient avant tout au Département du
genre et des affaires sociales (DGAS). Mais la réussite d'une telle
activité nécessite l'implication d'autres Départements ou
Directions, comme la Direction des ressources humaines (DRH) qui peut
contribuer à la mobilisation des agents autour de ladite
activité, ou la Direction de la communication bien indiquée pour
en assurer la médiatisation. Mais ce n'est pas toujours ainsi.
Parmi les agents enquêtés, 58% disent ne pas
être informés des activités dont la responsabilité
incombe aux services auxquels ils n'appartiennent pas.
II. Le déficit d'informations à l'endroit
du personnel
A l'endroit des agents, il existe un déficit
d'information qui leur fait dire qu'ils ne sont pas impliqués aux
activités de l'institution.
48
La Communication institutionnelle au service du rayonnement
du Premier ministère du Burkina Faso : acquis, limites et
solutions
Seulement trente-six pour cent (36 %) des agents
interrogés ont le sentiment d'être impliqués aux
activités du Premier ministère. Soixante-quatre pour cent (64%)
d'entre eux éprouvent le sentiment contraire.
Ces chiffres traduisent la faiblesse des actions de
communication de la hiérarchie envers les agents. Bon nombre d'entre eux
critiquent la faible diffusion de l'agenda quotidien de l'institution. L'agenda
indique au jour le jour les activités essentielles de l'organisation.
Même certains cadres considèrent qu'ils n'y ont pas
accès.
D'autres regrettent l'irrégularité des
rencontres avec le premier responsable. Le cadre de concertation du Premier
ministère, occasion d'entrevue entre le Premier ministre et les agents,
se tient difficilement à intervalles réguliers. Le plus
récent remonte à 2012.
Par ailleurs, le Premier ministère pilote ou cordonne
des structures externes, dotées d'une autonomie propre. Mais des
activités concernant ces structures se tiennent parfois au sein de
l'institution sans qu'une information y relative soit diffusée au sein
des agents.
On explique généralement ce «goût
du secret» par le caractère
«stratégique21» de l'institution qui a
à sa charge «des dossiers sensibles». Mais cette
sensibilité, en principe, ne devrait pas être opposable aux agents
chez qui on entend cultiver un sentiment d'appartenance et une motivation sans
faille à l'accomplissement des missions de l'institution.
Outre cette faiblesse des actions de communication interne, la
qualité de l'information au Premier ministère est
négativement impactée par l'usage à minima des outils de
communication interne.
|