III. FINANCEMENT DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE
Le financement de la politique budgétaire passe de
façon inévitable par un document juridique « Budget de
l'Etat » dans lequel sont réservés tous les
éléments prévisionnaires dans l'exercice budgétaire
généralement sur une période de 12 mois.
Dans le budget sont repris tous les comptes décrivant
les recettes et les dépenses de l'Etat pour une année. Aux cas
échéant, l'Etat équilibre le solde budgétaire de
l'exercice au moyen de l'endettement (le financement du déficit «
G - T » par l'emprunt) ou en réalisant une épargne
publique « T - G ».
Dans les pays en développement, les structures des
recettes et dépenses publiques varient considérablement d'un cas
à un autre. Au cours de la période 1990-95, par exemple, les
recettes de l'administration centrale au Madagascar dépassait à
peine 9% du PIB, alors que les dépenses atteignaient presque 18%. Par
contraste, à Singapour, les recettes (plus de 25% du PIB) étaient
supérieures aux dépenses à presque 5 points de pourcentage
aux dépenses2.
La structure générale des sources
conventionnelles de revenu et des recettes diffère significativement
entre le Brésil, le Congo et la RD Congo. En calculant le
ratioG/PIB, nous avons générés des séries
allant de 1970 à 2010 pour les pays, décrites comme suit :
2Agenor, P. R. (2000). Economie de l'ajustement et
de la croissance.(B. Mondiale, Éd.) Academy Press. p.92
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(1970-2010) Par N'SUNDI ZALA Hugo
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Tableau 1: Moyenne statistique du ratio des
dépenses publiques au PIB au Brésil, Congo et en RD
Congo.
|
Brésil
|
Congo
|
RD Congo
|
Moyenne
|
0.15
|
0.17
|
0.09
|
Médiane
|
0.16
|
0.17
|
0.09
|
Maximum
|
0.22
|
0.25
|
0.22
|
Minimum
|
0.08
|
0.12
|
0.04
|
Kurtosis
|
1.21
|
2.36
|
6.34
|
Source : L'auteur à partir des données de la
Banque mondiale.
IV. ANALYSE THEORIQUE DANS LE CADRE DU MODELE IS-LM
Les dépenses publiques sont l'une des composantes de la
demande globale. Si elles augmentent, la dépense prévue croit
pour tout niveau de revenu donné. Une hausse ??? des dépenses
publiques induit un glissement proportionnel de la droite des dépenses
prévues vers le haut, comme le décrit le graphique ci-contre.
L'équilibre de
l'économie se déplace donc du point?? vers le
point??3.
3Mankiw, G. (2009). Macroéconomie
(éd. DeBoeck). (N. Horizons, Éd., & Naboulsy, Trad.)
Ouvertures économiques. p.374
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Figure 1: Effet d'une hausse des dépenses
publiques à l'équilibre keynésien.
Source : Macroéconomie (G.Mankiw) : Page 374..
Ce graphique montre qu'une hausse des dépenses
publiques induit un accroissement plus que proportionnel du revenu. Le rapport
LY/LG s'appelle « multiplicateur » des dépenses
publiques. Cette grandeur nous indique de combien augmente le revenu en
réaction à une hausse de 1 u.m des dépenses
publiques. L'équilibre keynésien implique que ;
LY/LG> 1
On peut bien se poser la question de savoir pourquoi la
politique budgétaire a-t-elle un effet multiplicateur sur le revenu ? La
réponse est du fait que selon la fonction keynésienne de la
consommation ;
C= c(Y- T) (1)
Toute hausse du revenu induit une consommation accrue. Or,
l'accroissement des dépenses publiques augmente le revenu qui à
son tour augmente la consommation et ainsi de suite. Et dans les conditions
d'équilibre, la hausse du revenu induite par un accroissement des
dépenses publiques est supérieure à celui-ci. Etant
expliqué, le mécanisme multiplicateur peut -être
décrit dans la figure ci-contre :
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Figure 2: Mécanisme multiplicateur «
Schéma A-B-C-D ».
Source : L'auteur.
Le mécanisme multiplicateur décrit dans le
schéma A-B-C-D nous montre le processus déclenché par une
simple modification ou déplacement d'équilibre LA au
graphique A avec les dépenses publiques qui croissent de A1 à A2.
Dans ce graphique il est intéressant d'observer la pente de la droite
qui permet de faire observer la sensibilité de la variation du revenu
causée par la variation de 1 u.m des dépenses
publiques. Les conséquences de ce déplacement d'équilibre
au graphique A de A1 à A2 se projette au graphique B où on a
cette fois-ci le revenu sur l'axe des abscisses et la consommation aux
ordonnées. Ici également avons tenu à ce que le graphique
ne se déroge pas des principes théoriques. Ainsi, fort est de
constater que la variation de revenu de B1 à B2 est nettement
supérieure à la variation de la consommation, cela pour rester
dans la logique selon laquelle la propension (marginale ou moyenne) reste
toujours inférieure à 1 soit (0 < PMC < 1). Ce
déplacement d'équilibre de B1 à B2occasionne un processus
du graphique C avec un déplacement de C1 à C2. Nous constatons
une pente de 45° qui peut être expliqué du fait que
tout accroissement de la consommation est globalement capté dans le
revenu en se référant à l'identité comptable du
revenu ;
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Y=C+I+G+NX (2)
Ce schéma prend fin avec le graphique
D plus ou moins similaire au graphique B avec
la seule différence que la consommation au graphique B
est remplacée par les dépenses publiques. Dans ce
graphique nous observons la réactivité des dépenses
publiques pour la période suivante.
Nous avons expliqué pourquoi et comment l'effet
multiplicateur se réalise. Portons maintenant notre analyse sur la
valeur que peut prendre ce dernier. Pour s'en faire, retraçons chacune
des étapes de la variation du revenu. Au départ, une hausse
?G des dépenses publiques induit une hausse
équivalente du revenu. Cet accroissement se traduit à son tour
par une hausse de la consommation équivalant à PMC
x ?G où PMC est la
propension marginale à consommer. Cette hausse de la consommation
augmente à son tour les dépenses publiques et le revenu. Cette
deuxième hausse du revenu, égale àPMC x
?G, entrainne un nouvel accroissement de la consommation,
cette fois à concurrence dePMC x (PMC x
?G), ce qui accroit une nouvelle fois la
dépense et le revenu, et ainsi de
suite4.
Le multiplicateur des dépenses publiques est donc
;
?Y 1
=
?G (1- PMC)
On peut procéder de la même
manière pour le multiplicateur fiscal. Avec la même
démarche, mais cette fois ci nous manipulerons ?T
à la place de?G. On aura
après développement on obtient :
?Y -PMC
Disons que cette expression
(?Y/?T:lemultiplicateurfiscal)
indique de combien se modifie le revenu en réaction à une
variation de 1 u.m des impôts (le
signe négatif indique donc que le revenu réagit en sens contraire
de la variation des impôts).
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