VI. DEMARCHES DE STABILISATION
Le gouvernement s'attache à promouvoir une croissance
économique viable et soutenue ainsi qu'une réduction durable de
la pauvreté. Les recherches attestent qu'une solide position
budgétaire est fondamentale pour assurer la stabilité
macroéconomique, laquelle est de plus en plus reconnue comme un facteur
essentiel à une croissance soutenue et au recul de la
pauvreté7. Dans ce contexte, un ajustement budgétaire
avisé peut également permettre de mobiliser l'épargne
intérieure, promouvoir une meilleure affectation des ressources et
contribuer à la réalisation des objectifs de
développement. En suivant cette logique, la politique de stabilisation
passant par l'ajustement budgétaire se heurte aux problèmes
suivant :
? Quand faut-il mettre en oeuvre l'ajustement budgétaire
?
? Comment faut-il évaluer la position budgétaire
?
? Comment assurer la réussite à l'ajustement
budgétaire ?
? Comment mettre en oeuvre l'ajustement budgétaire ?
? Comment les institutions peuvent-elles appuyer l'ajustement
budgétaire ?
Cet ensemble des questions résument le contexte
pratique dans lequel se déroule un programme de stabilisation. Ces
questions constituent les clés de passages d'un point de vue analytique
pour un programme d'ajustement budgétaire. Nous ne voulons pas tenter de
répondre à toutes les questions posées dans ce contexte
pour donner plus de contenu à notre travail, mais nous voulons sur tout
nous concentrer sur le point qui a une incidence manifeste sur notre
travail.
Se faisant, il est important de rappeler que notre travail se
veut un bilan de long terme qui veut mettre en évidence
l'efficacité des politiques budgétaire dans les pays que nous
avons mis sous études en analysant l'impact de celle-ci sur toutes les
composantes du revenu global et en fin de compte de façon
spéciale, l'impact de cette mêmes politiques budgétaires
sur le revenu.
Les pays en développement connaissent depuis le
début dans années 1980, des problèmes récurrents
d'instabilité macroéconomique qui sont passés au premier
rang des préoccupations concernant le système monétaire
international, SMI en
7Daniel, J., David, J., Fouad, M., & Van
Rijckeghem, C. (2006). L'Ajustement budgétaire comme instrument de
stabilité et de croissance.FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL.p.32
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budgétaires. Cas du Brésil, du Congo et de la RD Congo
(1970-2010) Par N'SUNDI ZALA Hugo
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sigle8. Au cours des 30 dernières
années la situation dans les pays que nous avons mis sous études
se présente de façon contraste. Ce qui exige une analyse au cas
par cas :
1. BRESIL
Aux Amérique latines la crise commence en 1982 lorsque
le Mexique avance que la banque centrale ne dispose plus de réserves de
change et que le pays ne peut plus assurer le remboursement de sa dette
étrangère. Les banques des pays industrialisés anticipent
des défauts similaires en Argentine, au Brésil, ou au Chili et
décident de ne pas renouveler leurs crédits demandant le
remboursement dans anciens prêts afin de réduire leurs
risques9. Cette situation occasionnera une rupture du rythme de
croissance engagée depuis 1970, une chute du revenu, des
investissements, des investissements directs étrangers et des
consommations de ménages, ajouter à cela une inflation galopante
que les nombreuses tentatives de stabilisation et les réformes
monétaires ne parviennent pas à juguler. Le brésil mettra
plus de temps à maitriser son inflation que d'autres pays comme
l'Argentine par exemple.
8Krugman, P. (2009). Economie internationale
(éd. DeBoeck). (N. Horizons, Éd.) Pearson Education. p.661
9Idem p.674
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Figure 5: Evolution des investissements directs
étrangers au Brésil.
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
2010
Investissements Directs Etrangers
Source : L'auteur à partir des données de la
Banque Mondiale.
En 1994, le pays introduit une nouvelle monnaie, le «
REAL » avec une parité fixe à l'égard du dollar
américain. En 1995 le Brésil réussit à
défendre la nouvelle parité de sa monnaie au prix de nombreuses
faillites bancaires, puis adopte un régime de crowling peg10
qui autorise le REAL à s'apprécier modérément en
terme nominaux. Parce que cette appréciation est inférieure au
différentiel d'inflation entre les deux pays, la monnaie
brésilienne s'apprécie en termes réels ce qui contribue
à l'affaiblissement de la compétitivité du pays sur les
marchés internationaux. Cette politique qui s'accompagne de taux
d'intérêts élevés et d'une augmentation du
chômage permet de réduire fortement l'inflation, qui passe d'un
rythme annuel de plus de 2500% en 1994 à moins de 10% en
199711.
10Lahrèche-Revil, A. (1999).
L'économie mondiale 2000. Paris: La Découverte,
collection Repères.p.93-95 11(Krugman, 2009) op. cit.
p.675-676
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Figure 6: Les investissements bruts et
l'évolution du taux d'inflation au Brésil.
Investissements
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Inflation
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1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Source : L'auteur à partir des données de
la Banque Mondiale.
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