II.1.2. Qualité de la prise en charge des enfants de
moins de cinq ans
Arifeen et al (2005) ont étudié la
qualité des soins prodiguée aux enfants de moins de cinq ans au
Bangladesh. Ils ont trouvé que peu d'enfants venus chercher des soins
dans les centres de santé ont été traité
correctement et presque aucune des personnes s'occupant des enfants n'a
reçu de conseils sur comment prodiguer les soins à domicile. Il
fait noter également qu'un tiers des enfants ont été pris
en charge par des agents de santé ayant un niveau peu
élevé. La probabilité pour ces agents de santé de
classer convenablement et de conseiller la mère de l'enfant était
nettement plus élevée que pour les agents de santé ayant
un niveau supérieur. (Arifeen & al, 2005)
Chopra et al, (2005) dans le but d'analyser les effets de la
PCIME sur la qualité des soins ont observé 21 infirmiers dans 21
centres de santé avant et après l'introduction de la PCIME de
quatre districts sanitaire de Cape Town en Afrique du Sud. Des 90 et 70
observations d'enfants réalisées avant et après la PCIME
respectivement, ils ont trouvé qu'il y a eu une amélioration dans
l'évaluation des signes de danger des enfants malades (7% contre 72%
après l'introduction de la PCIME). Ils ont trouvé une
amélioration également dans l'évaluation de la
comorbidité, dans la prescription rationnelle (62% contre 84%) et le
commencement d'un traitement dans le centre de santé (40% contre 70%).
Ils n'ont pas remarqué de changements dans le traitement de
l'anémie, dans la prescription des vitamines A et dans les conseils
donnés aux personnes s'occupant des enfants. Il n'y avait
également pas de changements dans la connaissance des agents de
santé sur la médication ou sur la programmation du prochain
rendez-vous au centre de santé. Les auteurs concluent donc que lorsque
l'on se situe sous les conditions normales et dans un contexte d'infrastructure
de qualité et d'un support en management, la PCIME est associée
à des améliorations des aspects importants des soins. (M Chopra,
2005)
Dans une étude sur la PCIME au Brésil, il a
été trouvé par Joao Amaral et al, que les agents de
santé ayant eu une formation à la PCIME appliquaient mieux la
PCIME que ceux qui n'ont pas reçu de formation. Toutefois sur 48
formations sanitaires où au moins une personne a été
formée à la PCIME, 65% des 48 formations ont rapporté que
60% des personnes s'occupant de la prise en charge des enfants ont eu une
formation PCIME. (João Amaral, et al., 2004)
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Harerimana et al (2014) ont étudié les effets
d'une formation d'une durée de 6 jours au lieu de 11 sur la
qualité des prestations des agents de santé au Rwanda. Ils ont
trouvé qu'il n'y avait pas de différences entre la classification
et le traitement des agents de santé ayant reçu la formation
courte et les agents de santé ayant reçu la formation standard de
11 jours. Ils terminent en disant que les formations courtes seraient une
option plus coût - efficaces pour les formations sanitaires sans
compromettre la qualité. (Harerimana, et al., 2014)
Dans une étude similaire en Afghanistan, Mayhew et al,
ont trouvé qu'en supposant que les agents de santé formé
dans les deux cas (11 jours et 7 jours), ont la même performance et la
même connaissance. Réduire la durée des formations PCIME de
11 à 7 jours surtout dans un contexte de rareté de ressource
permettrait une réduction des coûts liés à la PCIME
tout en réduisant également le taux de mortalité infantile
sur le long terme. (Mayhew, Ickx, Newbrander, Stankzai, & Alawi, 2015)
Rowe et al, (2012) quant à eux ont cherché
à déterminer si le fait de réduire la formation standard
de 11 jours recommandée par l'OMS en raison de son coût
élevé réduisait son efficacité. Ils ont
trouvé que la formation standard de 11 jours était plus efficace
même si la différence n'est pas très sensible. (Rowe, Rowe,
Holloway, Ivanovska, & T. Muhe, 2012)
Soltani et al. (2014) dans leur étude sur
l'évaluation de la prise en charge des enfants et de leur mère en
Tunisie ont conclu que l'apport de la PCIME était indéniable. On
peut citer entre autre le développement des ressources humaines,
l'amélioration du système de santé et des pratiques
familiales et communautaires.
Dans une étude de Rowe et al (2012) sur la performance
des agents de santé après l'implémentation de la PCIME au
Benin, ils ont trouvé que trois ans après la formation PCIME, il
n'y a pas eu de baisse dans
la qualité de la performance des agents de
santé. Toutefois, ils ont trouvé des failles importantes dans
leur performance juste après la formation. (Rowe, et al., 2012).
Cependant, dans une étude sur
l'évaluation de la PCIME au Sénégal trois
ans après sa mise en oeuvre, Camara et al, (2008) ont trouvé que
bien que tous les agents de santé aient été formés
à l'approche PCIME, seule 16% appliquaient
effectivement cette dernière. Sur 1465 enfants
consultés seul 53 patients soit 3,6% ont reçu une prise en charge
correcte. Les auteurs expliquent cela par le fait que les agents de
santé ont du mal à appliquer le protocole thérapeutique,
à planifier les rendez-vous ou à identifier les cas à
référencier en urgence. (Camara B, 2008)
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