CONCLUSION GÉNÉRALE
Quand nous avions fait le choix d'entreprendre ce travail sur
les finalités éducatives, nous savions pertinemment que nous
aurions pris un grand risque. Notre question de départ fut la suivante :
Est-il possible qu'un enseignant et une éducatrice
spécialisée puissent collaborer ensemble sur un même projet
sachant que les publics, les pratiques et les finalités
éducatives de nos champs professionnels semblaient être
très différents ? Dès lors, nous sommes partis dans cette
aventure avec une intuition, sur laquelle nous avons construit notre approche
théorique, conceptuelle et méthodologique.
Ce travail coopératif nous a permis de
déconstruire et de reconstruire nos propres représentations, et
de « s'accompagner l'un et l'autre » vers une construction commune.
Ce long chemin de proximité favorisant notre adaptation, la connaissance
et la valorisation du « Moi » de part et d'autre, surprenant
parfois à travers les perles et les labeurs vécues, nous a
confirmé être ces praticiens et pédagogues, par
l'accompagnement l'un envers l'autre dans l'ergonomie cognitive, le savoir-agir
et la posture éthique tant revendiqués. Forts du soutien de
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notre « Accompagnateur par excellence
»186, nous avons aussi compris que rien n'est impossible
et que beaucoup reste à faire, ce qui nous a aussi appris à
vaincre nos propres peurs, à oser nous engager et à franchir des
barrières pour dépasser nos limites, et probablement aussi celles
d'une mentalité semblant construite sur un fondement bien
ancré.
Par ailleurs, il n'a pas été facile de
travailler dans la démarche inductiviste (apostérioriste) que
nous avons choisie, puisque cela nécessitait de déconstruire dans
notre esprit le modèle hypothético-déductif qui nous a
été enseigné pendant nos deux années de Master.
Cette déconstruction a été certes douloureuse mais
bénéfique, puisque nous avons retrouvé quelque chose qui
nous a été dérobé, spolié, et cette chose
n'est autre que notre « Moi ». Ainsi, nous avons vécu
ce travail de Mémoire tel une escapade, au sens d'une « action
de partir quelque part pour échapper aux obligations, aux habitudes de
la vie quotidienne »187 et « par plaisir
»188 de retrouver notre « Moi »
intérieur.
En d'autres termes, cette étude ne nous a pas permis
simplement de comprendre les concepts d'accompagnement, de « Moi
social/Didactique », de « Moi/Pédagogie
» ou de résilience mais elle nous a permis de réaliser
qu'à l'intérieur de nous, il y avait un «
Pédagogue » endormi, assujetti par un système de
« Moi social » dont la finalité éducative est
de fabriquer les « meilleurs », en d'autres termes les
« impersonnels ». Ainsi, ensemble, nous avons
réveillé ce « Pédagogue » en nous, pour
le libérer de son joug... à l'instar d'un génie
libéré de sa bouteille. D'où surgissent des questions
manifestes : Combien de « pédagogues » ont
été bannis, exclus, supprimés par notre système
éducatif ? Combien de « pédagogues » dans les
Ecoles maternelles et élémentaires, Collèges,
Lycées, Universités sont en train d'être
refrénés dans leurs aspirations au « Moi » sur
le plan idéologique et philosophique ?
186 Faisant référence à notre
Créateur et Père céleste...
187 Repéré le 21/05/2016 sur le site du
Larousse.
188 Repéré le 22/05/2016 sur le site du Centre
National des Ressources Lexicales et Textuelles.
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Dans cette optique, nous pensons que ce travail sur les
finalités éducatives prend tout son sens et que l'issue de ce
Mémoire de fin d'études n'est que le commencement d'une aventure
intrépide et surprenante...
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