4.2 Contraintes
Les contraintes de mise en valeur des ressources en eau dans le
Dallol Bosso sont à la fois d'ordre technique, organisationnel et
physique.
4.2.1 Contraintes physiques
Les sècheresses récurrentes des années
(1974, 1984) et l'exploitation mal adaptée ont conduit à la
dégradation accélérée des ressources naturelles
dans le Sahel. Ainsi, la vallée du Dallol Bosso large d'une dizaine de
kilomètres, au sol ferrugineux tropical et riche en eau superficielle et
à faible profondeurs est confrontée à d'énormes
problèmes d'ordre physique. Il s'agit principalement de :
? L'érosion hydrique, accentuée par la
réduction du couvert végétal favorisant ainsi le
phénomène d'appauvrissement des sols par lessivage. Cette
situation conjuguée avec le régime pluviométrique
capricieux sont à la base de la baisse généralisée
des rendements des différentes cultures et des productions. Cet
état de fait se constate sur les talus, les glacis et les versants par
des ravinements mais aussi de l'encroutement. Au niveau des points d'eau de
surface, le phénomène se manifeste par le comblement des mares
par les matières solides transportées par l'eau de ruissellement,
diminuant ainsi son étendue.
? L'érosion éolienne qui menace actuellement la
survie de plusieurs cuvettes et bas-fonds, très utiles pour la vie
socio-économique des populations. Ce phénomène est
remarqué par l'ensablement des plans d'eau et de l'assèchement
rapide des mares temporaires mais aussi de la diminution des terres
exploitables. Cette situation devient de plus en plus inquiétante
à cause de l'état dégradé de talus et glacis,
dépourvues de végétation exposant du coup les points d'eau
de surface à l'ensablement (photo n°24).
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Photo 21 : Mare menacée d'ensablement
(Enquête, 2013)
? L'envahissement des mares par des plantes constitue une
menace à la mise en valeur des ressources en eau dans le Dallol Bosso.
Cette situation concoure à la réduction du potentiel productif
des points d'eau, surtout en ce qui concerne son exploitation piscicole. Bien
que certaines plantes comme Typha autralis, soient utilisées
comme seccos pour la clôture ou toiture des maisons, elles demeurent une
menace ponctuelle pour les activités de l'homme. Les plantes
rencontrées sont principalement : Typha autralis (photo
n°25) et Nymphaea alba (Nénuphar) (photo n°26). Ces
plantes favorisent les dépôts éoliens et ralenties
l'écoulement des eaux, donc accélèrent l'ensablement du
plan d'eau. Ce qui engendre à long terme l'assèchement de
certaines mares.
Photo 22 : Mare envahie par Typha australis
Photo 23 : Mare menacée par Nymphaea alba
(Source : enquête, 2013) (Source : enquête,
2013)
? La salinisation dans la vallée du Dallol Bosso est un
fait réel, qui menace les terres fertiles des bas-fonds. La teneur
élevée en potassium des eaux, empêche la pratique de
certaines cultures de contre-saison. Donc, la salinisation réduit les
possibilités d'exploitation
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agricole des mares surtout en ce qui concerne la
diversification des cultures. Cependant, elle favorise l'abreuvement des
animaux et l'extraction du natron.
? La vallée du Dallol Bosso concentre
les populations à cause de ses ressources en eau superficielles et
souterraines, ce qui fait du Dallol Bosso, une des zones les plus
peuplées de la région de Dosso. La densité dans cette zone
peut atteindre plus de 200hts/Km2, notamment vers le canton de Koygolo. Cette
pression démographique engendre l'extension des champs de culture, ce
qui est à l'origine de certains conflits fonciers. Cela se constate par
l'insuffisance des aires de pâturage, des couloirs de passage et
l'augmentation des champs pièges (champs situés dans les aires
pastorales) sur les plateaux de Fakara et du Zigui. Un autre facteur social
très influent dans le système de production de cette zone, c'est
l'exode rural des jeunes constituants la main-d'oeuvre en direction des pays
voisins. Cela, fait que la pratique de la culture de contre-saison reste
largement dominée par les femmes ce qui est un frein au
développement des activités maraîchères.
Ces menaces d'ordre physique conjuguées avec celles
d'ordre technique, freinent le développement des activités de
valorisation des ressources en eau par les populations locales.
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