3.3 Elevage
La transformation accélérée des
conditions climatiques a permis de constater la recomposition progressive des
acteurs composant le monde rurale nigérien. C'est ainsi que dans le
processus de recherche des alternatives d'adaptation et de résilience
aux effets néfastes des sécheresses récurrentes
conjuguées aux menaces de changement du climat, les acteurs du monde
rural ont intégrés l'agriculture et l'élevage. Cette
intégration a donnée naissance à une nouvelle classe
d'acteurs, les agro-pasteurs, de ce fait l'agriculture tout comme
l'élevage ne sont plus l'affaire des sédentaires ou des nomades
mais plutôt l'affaire de tout le monde. Cette association fructueuse et
conflictuelle entre l'agriculture et l'élevage a illustrée le
caractère complémentaire des ces deux activités devenues
aujourd'hui indissociables dans le système de production agricole de la
vallée du Dallol Bosso. Il faut le rappeler, cette vallée a
pendant longtemps été une zone des parcours pastoraux par
excellence des animaux, à cause de la disponibilité des
ressources en eaux et de pâturages. Aujourd'hui, l'élevage
constitue une des principales activités des populations de cette zone.
Il est pratiqué en majorité par des Peulh (agropasteurs) et des
Zarma (élevage sédentaire). Le cheptel riche et varié est
composé par des Bovins, ovins, caprins, Asins, Equins et Camelins. De la
lecture du graphique n°9, on constate que le cheptel dans le Dallol Bosso
est dominé par le Bovins, les Ovins et les Caprins. Le cheptel est
estimé aux environ de 500 000 têtes en 2012 (INS). Il constitue
une richesse importante pour les populations des éleveurs, et contribue
à améliorer les conditions socio-économiques, donc
contribue à l'atteinte de la sécurité alimentaire.
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Graphique 9: Composition du cheptel du Dallol Bosso
(source : INS 2013)
Les ressources pastorales dans cette zone sont
composées de plusieurs couloirs de passage balisés et non
balisés, des aires des pâturages, des puits et forages pastoraux
et des mares à vocation pastorales. Il faut signaler que ces ressources
sont le plus souvent difficiles à accéder par les pasteurs
surtout en ce qui concerne les puits, forages et mares pastorales. S'agissant
des puits et forages déjà insuffisant et parfois inexploitables
à cause de panne ou de mauvais emplacement pendant l'hivernage qui fait
que certains aménagements sont abandonnés parce que situés
dans la vallée. Et qu'en saison des pluies tous les éleveurs du
Dallol Bosso sont obligés de se cantonner sur les plateaux de Fakara ou
de Zigui où l'abreuvement des animaux est assuré par les quelques
puits et forages très profonds et de débits très faibles.
L'alternative ici, c'est l'abreuvage avec les rares mares temporaires
situées sur les plateaux. Ces mares subissent une pression intense et
permanente et ne durent que quels jours après l'arrêt des pluies
ce qui précipitent la descente des animaux vers la vallée
d'où la récurrence de conflits. Certes les ressources en eau
permettent le développement de la pratique de l'élevage dans la
vallée du Dallol Bosso, mais, offrent également aux populations
locales les possibilités de s'adonner aux diverses activités,
comme le maraîchage, la pêche, etc.
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