3.2 Etat de mise en valeur des mares à vocation
agricole
L'eau est un facteur déterminant pour le
développement des activités agro-pastorales. Son insuffisance ou
sa carence peut réduire les chances de diversification et
d'intensification des activités des populations locales. Par contre, son
abondance dans un milieu est un atout inestimable en possibilités de
mise en valeur. Dans le Dallol Bosso, la question des ressources en eau en
quantité et en qualité appréciable ne se pose pas en
termes de disponibilité, car l'eau existe en abondance. Mais, elle se
pose en termes de possibilités de mise en valeur offertes ou des
capacités d'exploitations des ces ressources par les usagers du secteur
de l'eau. Ainsi ; l'exploitation des terres irrigables aux abords des mares
dans la vallée du dallol Bosso, peut
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être un bon indicateur pour évaluer ou du moins
apprécier l'état de mise en valeur agricole des ces eaux de
surface. Sur un effectif de 21 mares, on remarque que 42% de mares sont
exploitées à moins de 40% de leurs superficies exploitables et
25% seulement sont exploitées à plus de 60%. Ces mares totalisent
610ha des superficies exploitables, dont 357ha exploitées soit 58% d'une
manière générale. Ce chiffre cache de disparités
très élevées car les superficies de certaines mares sont
exploitées à plus de 70% tandis que d'autres les sont à
moins de 25%.
La sous-exploitation des mares ne se limite pas seulement au
ratio entre l'espace cultivé et cultivable. Mais aussi dans les
techniques de mise en valeur à travers les pratiques culturales
développées par les populations locales et les
opportunités à saisir. Le constat à ce niveau est simple,
car une observation empirique permet de conclure que les techniques et les
pratiques en matière agricole ont peu évoluées dans la
vallée du Dallol Bosso et cela malgré les interventions des
projets et ONG. Certes, les partenaires (FAO, PIP2, PVDT, NIG18...) ont fait
des efforts pour la vulgarisation des certaines techniques culturales, telles
que l'utilisation des fertilisants, des semences améliorées et
des motopompes. En effet, les matériels aratoires archaïques sont
dominants sur les différents sites visités. Il s'agit de
râteau, houe, binettes, pèle, variétés locales et
aménagement parcellaire très traditionnel. L'irrigation
gravitaire est la plus pratiquées par la majorité des producteurs
enquêtés (42%), ce qui ne permet pas de rentabiliser l'eau
à cause de pertes grâce à l'infiltration sans attendre les
plantes et l'évaporation. A coté de ce système
traditionnel, il existe de systèmes semi-moderne et moderne en
expansion. Le système semi-moderne est plus développé par
des particuliers. Il est caractérisé par l'utilisation de
motopompe et de pompe à motricité humaine comme moyens d'exhaure
et de pratique partielle des techniques modernes, généralement
autours des fertilisants et de semences améliorées. Le
système moderne est pratiqué par des groupements féminins
et des personnes riches, l'irrigation goutte à goutte et par aspersion
avec des réseaux californiens. A ce niveau, les producteurs se
spécialisent selon les saisons dans le choix des cultures à
produire. En outre, il faut préciser que d'une façon
générale le niveau de l'organisation des producteurs est faible
et reste spontané à la demande des partenaires ou à la
présence d'un partenaire.
Ces aspects techniques et technologiques traditionnels
freinent d'une façon ou d'une autre l'émergence des
activités de mise en valeur des ressources en eau. Leur maîtrise
influence les capacités des producteurs à saisir toutes les
opportunités offertes par ces ressources. Au regard des activités
susceptibles d'être entreprises aux abords des mares, les plans d'eau
peuvent faire l'objet de développement de l'aquaculture telles que :
culture fourragère,
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pisciculture et empoisonnement, etc. Mais, on constate que les
populations s'adonnent plus à la riziculture, la culture de
décrue, l'arboriculture et le maraîchage. De ce fait, les eaux
sont sous exploitées ou tout simplement les populations saisissent
très peu d'opportunités qui leurs sont offertes. Il faut
souligner qu'en règle générale une mare n'est jamais
destinée uniquement à la pratique agricole, elle est plutôt
destinée à plusieurs usages. En ce sens plusieurs
activités se développent à savoir la pêche,
l'arboriculture, le maraîchage, le sauniers et l'élevage.
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