V-2- DE LA FAIBLE COMMUNICATION ET DE LA FAIBLE
APPROPRIATION DES TEXTES
Parmi les contraintes internes de la MUFOPRA, nous avons en
dehors de l'absence de la convocation de l'AG et du CA qui affaiblit la marche
de la mutuelle, la faible communication et faible appropriation des textes sont
des facteurs qui inhibent la vie de la mutuelle. S'il est vrai que dans un
couple il faut communiquer pour éviter de faire sombrer une relation
à cause des trous de communications qui aura perduré, cela est
également vrai entre les organisations ou tout système
organisationnel. La vérité est que l'absence de communication ne
permet pas de savoir ce qui se passe ou ce qui se projette dans toute structure
organisationnelle. Interrogés sur la question, les mutualistes se
plaignent que le dispositif communicationnel est laxiste « et nous ne
pouvons pas nous prononcer sur ce qui est fait ou pas ». Ce
déficit communicationnel avait amené NGODJI L.152
à traiter de la valeur de la communication publique dans les
Administrations Publiques Camerounaises, question pour lui de relever que
l'information permanente des citoyens participe de l'effort qu'il y'a à
assurer la prééminence de leurs intérêts. Il a
d'ailleurs traité des trois enjeux de la bonne communication. Ceux ci se
décline en communication informative, en communication de promotion de
l'image et enfin la communication de changement de comportement. Ces trois
types de communication sont applicables à la MUFOPRA en tant que
système organisationnel qui se soucie de la bonne gouvernance ou gestion
associative transparente. La figure N° 14 ci-dessous indique le
déficit communicationnel qui pèse sur la mutuelle.
151 La communication publique au Cameroun, Paris, L'Harmattan
100
Figure n°14 : Avis sur la qualité de la
communication
Source : notre
enquête
Si les résultats nous présente un taux
relativement médiocre et passable avec seulement 6% qui pensent que la
qualité communicationnelle est très bonne, 64% & 16% disent
que la communication est passable et médiocre.
En réalité, le déficit de communication
informative ne permet pas d'informer les mutualistes sur la vie et la
santé de la mutuelle. Il s'agit, grâce à une très
bonne communication, de mettre tous les sociétaires au parfum de toutes
les reformes engagées par celle-ci par les biais de canaux de
communication tels que les affiches, le site internet, le site du MINFOPRA,
télévision, radio. Dans le cadre de cette étude, le
déficit de communication informative conforte les mutualistes dans
l'ignorance des actions entreprises par la MUFOPRA. De telles conditions ne
peuvent qu'accentuer les critiques sur la MUFOPRA malgré les bonnes
intentions du bureau exécutif.
Des premiers avis recueillis auprès des
adhérents, il apparait que beaucoup méconnaissent les actions ou
activités jusque là réalisées.153En
effet, des propos recueillis de certains mutualistes, il ressort que, les
outils de communication utilisée n'atteignent pas les
153 Voir document relatif au bilan de la MUFOPRA joint en
annexe.
153 NGODJI L., La communication publique au Cameroun, Paris,
L'Harmattan.
153 ABOUEM À TCHOYI D. (2001)50 ans de reforme de
l'état au Cameroun : Stratégies, bilan et perspectives,
Paris, L'Harmattan.
101
objectifs escomptés. Les affiches qui à
l'époque des tout débuts de la MUFOPRA faisait l'unanimité
et permettait une bonne communication ne sont plus quasiment visibles
d'après certains adhérents.
Bien plus, à la lecture de la figure n°11, les
statistiques nous montrent que la communication de promotion de l'image a
pour but ou objectif de redorer le blason de la MUFOPRA que les comportements
affligeants de certains membres de la MUFOPRA par « leur mauvaise foi
» ont fini par décrédibiliser et
ternir.154
Le déficit d'une telle communication peut nuire
à la MUFOPRA en ceci que les actions engagées par la mutuelle
ayant pour fonction de changer ou améliorer l'image resteront peu
connues des mutualistes. Ce faisant, l'idée de solliciter les services
ou l'assistance de la MUFOPRA demeurera toujours source d'anxiété
pour les usagers ce qui plombe son avenir comme l'illustre bien le tableau
ci-dessous. L'image ou la bonne image à garder d'une organisation est
celle de savoir son avenir lorsqu'on mène une projection. Comme le
démontre si bien la figure N° 15, ou 6% seulement des mutualistes
disent croire à un avenir radieux de la mutuelle tandis que 94% restent
globalement pessimiste et sceptique. A la suite, ABOUEM à
TCHOYI155 parlant de l'image de marque du MINFOPRA affirme
que : « Le déficit de promotion de l'image du MINFOPRA,
découlerait de l'absence d'une véritable pédagogie
d'assainissement de la moralité publique. »
Cette situation est vérifiable et applicable dans la
MUFOPRA qui n'est que la fille du MINFOPRA chez qui elle doit sa vie ou sa
création. D'autres disent tel père tel fils. La
promotion de l'image de la MUFOPRA incombe aux mutualistes en
général. Cette promotion de l'image passe par une motivation
sérieuse des mutualistes qui se sont résignés ou
lassés, une communion d'efforts. Un séminaire de formation
devrait permettre aux mutualistes d'attirer l'attention sur la reconstruction
du sens même de revalorisation de la vie associative et de la promotion
d'une solidarité dur comme roc qui défende les
intérêts mutuels tout en promouvant la responsabilité
sociale des mutualistes. FRÉDÉRIQUE
SIDRAT156 dira donc : qu'
Une association doit respecter les engagements qu'elle a
pris envers ses membres dans les statuts et le règlement
intérieur. À défaut, elle engage sa responsabilité
contractuelle et tout adhérent peut demander l'indemnisation des
dommages subis du fait de cette inexécution .... En plus, il pense que
les dirigeants d'une
154NGODJI L., La communication publique au Cameroun,
Paris, L'Harmattan.
155 Abouem à Tchoyi D. (2001)50 ans de reforme de
l'état au Cameroun : Stratégies, bilan et perspectives, Paris,
L'Harmattan.
156 La revue Associations, Mai 2013, in extenso P.9
102
association qui sont des mandataires doivent, selon le
droit commun du mandat, rendre compte de leur gestion à leur mandant
(l'association). Ils sont donc responsables envers elle des dommages qu'ils
peuvent lui causer par leur faute. Ainsi, un dirigeant commet une faute
lorsqu'il n'observe pas une disposition obligatoire de la loi, d'un
règlement ou des statuts, dont il a la charge d'assurer le
respect.
Figure 6: Avis su l'avenir de la MUFOPRA
Source : notre
enquête
NGODJI157 mettant l'emphase sur
l'importance de la communication de changement de comportement, parle de
communication de sensibilisation. Dans le cadre de cette étude, le
déficit de communication de sensibilisation peut avoir un pour effet la
faiblesse des actions entreprises par la MUFOPRA .En effet, aux dires des
membres en général : Parce que la communication est faible
nous avons l'impression qu'elle est un gadget, mieux un jouet qui vient ronger
les PTS des agents publics sans retour réel de l'ascenseur.
En matière législative, lorsque la loi est
rendue publique elle est sensée être connue et opposable à
tous. Le principe « nemo censetur ignorare legem » est universel.
Pourtant, interrogé sur les connaissances des textes ou lois
régissant la mutuelle, plus de la moitié des mutualistes disent
ne pas avoir les statuts et règlement intérieur et ne maitrisent
pas l'essentiel de ses missions. C'est ainsi que parmi les mesures de relance
de la MUFOPRA, figure en bonne place l'appropriation des textes de la MUFOPRA
par l'ensemble des personnels du MINFOPRA158
157 La communication publique au Cameroun, Paris, L'Harmattan.
158 Voir document relatif au bilan de la MUFOPRA joint en
annexe.
103
Tableau 21 : Répartition de la
population interrogée selon le niveau d'appropriation des textes
Modalités
|
effectifs
|
Pourcentage
|
|
Bonne
|
4
|
4,0
|
Moyenne
|
15
|
15,0
|
Passable
|
13
|
13,0
|
Aucune idée
|
68
|
68,0
|
Total
|
100
|
100,0
|
Source : notre
enquête
La lecture de ce tableau montre que le niveau d'appropriation
est bas et ne peut pas permettre une mobilisation des mutualistes vers un
objectif commun.4% de la population interrogée disent avoir une bonne
maitrise de textes, 15% ont une maitrise moyenne de textes, 13% affirment
d'avoir une idée passable des missions de la MUFOPRA tandis que 68% sont
dans l'ignorance totale des textes. Pourtant, les moyens de diffusion de
l'information ou des messages au sein de la mutuelle n'est pas reprochable. Les
communications sont de proximité. La figure n°12 ci-dessous est
illustrative.
Figure 7: Avis sur le canal de distribution de
l'information ou de communication
Source : notre
enquête
104
Les données ci-dessous représentées dans
la figure n°13 nous permettent de croiser de façon fiable le niveau
d'appropriation des textes dans la mutuelle. En effet, 74% des mutualistes
semblent ne pas avoir une bonne maitrise des missions de la MUFOPRA alors que
26% ont une bonne idée des missions poursuivies par la MUFOPRA.
Figure 8:Avis sur la connaissance des missions de la
MUFOPRA
Source : notre
enquête
A la suite de ce constat moins enviable ou l'on pourrait
déjà comprendre que les mesures entreprises pour vulgariser et
distribuer les textes aux membres n'est pas jusque là efficace et
mériterait qu'on n'y mette un point d'honneur afin que les membres
puissent s'imprégner de la quintessence des missions essentielles de la
MUFOPRA. La figure N°18 ci-dessous nous présente les causes
générales des initiatives limitées de la MUFOPRA. Nous
constatons que la principale cause qui mine la marche de la MUFOPRA est la
faible prise en compte des attentes des membres par la Mutuelle
(désintérêt des adhérents) qui s'élève
à 30% tandis que la faible mobilisation influence le fonctionnement
à un taux de 9%. Les autres causes influencent moyennement le
fonctionnement de la mutuelle et varie entre 10 &15% pour la plus part.
105
Figure 9: Avis sur le taux des causes d'initiatives
limitées au sein de la MUFOPRA
Source : notre
enquête
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