Section 2 : Résultats et appréciation des
différentes politiques
Selon le classement « Doing Business » 2014, soit
158ème / 189 économies, l'environnement des affaires
en Côte d'Ivoire s'est beaucoup amélioré sur ces deux
dernières années, grâce notamment à la mise en place
d'un nouveau code d'investissement et de nouveaux instruments d'encadrement du
secteur privé, notamment un cadre de dialogue secteur public - secteur
privé, un guichet unique pour les formalités de création
d'entreprises, un tribunal de commerce ainsi qu'une plateforme
d'échanges pour centraliser les appuis des partenaires au
développement à l'environnement des affaires.
En effet, les actions d'attraction des investisseurs
étrangers ont commencé à porter des fruits, comme
l'atteste la mobilisation de nouveaux investisseurs comme l'Ile Maurice et le
Maroc. Le pays a ainsi intégré le club des 10 pays africains les
plus dynamiques en matière de réforme. Les IDE ont
été essentiellement concentrés dans
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Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
cinq secteurs que sont : les télécommunications
(29%), l'industrie hors BTP (25%), le transport (18%) et l'hôtellerie
(10%). Cette nouvelle situation a contribué à la fois à
booster le niveau de l'investissement (taux d'investissement respective de
13,6% ; 16,5% et 20% en 2012, 2013 et 2014) et à renforcer la
diversité de l'origine de ces investisseurs. Ainsi, en termes de flux,
en 2013, l'Ile Maurice et la Grande-Bretagne sont les deux premiers pays
pourvoyeurs d'IDE, avec respectivement 24% et 22% de part de marché. Les
britanniques ont essentiellement investi dans les mines et
l'électricité alors que les mauriciens ont engagé des
projets dans les services. Ces deux pays sont suivis du Togo (11%) et de la
France (10%) qui perd son rang historique de premier partenaire en flux et en
stock. Toutefois, elle gagne une place par rapport à son rang de 2012.
Avec 8% de part, le Singapour devient le 5ième investisseur du pays,
grâce notamment au renforcement de la position du Groupe Olam dans
l'agro-industrie. Le Liban vient en 6ième place avec 6% de part de
marché tandis que la Chine n'est que 10ième avec seulement 2% de
part.
Au plan régional, la Côte d'Ivoire est à
nouveau positionné comme la destination la plus attrayante pour les
investisseurs en zone franc, selon les données de 2012 publiées
par la CNUCED. Toutefois, le pays reste encore loin du niveau d'IDE
mobilisé par des pays de taille inférieure comme le
Libéria et la Sierra Léone qui sont impulsés par le
secteur minier. Dans la région, le Nigéria et le Ghana reste les
deux principales destinations des investissements avec respectivement 7 Mds USD
et 3 Mds USD pour la seule année 2012. Ces montants sont comparables au
stock ivoirien des 15 dernières années.
Selon la Banque de France, en 2012, la Côte d'Ivoire a
accueilli 37 Mds d'€ d'investissements d'origine française, soit un
stock de 735 Mds € sur la période 2005-2012. Cette performance,
fait de la Côte d'Ivoire la 10ième destination des investissements
français en Afrique sub-saharienne, et la 4ième en Afrique de
l'Ouest derrière le Sénégal, le Ghana et le
Nigéria. Plus de 90% du stock français est concentré sur 7
branches d'activité : Banque (233 Mds €, à travers les
groupes BNP et Société générale) ;
Electricité et gaz (112 Mds €, lié au Groupe Bouygues), BTP
(99 Mds €, via notamment Bouygues, Razel, Colas) ; Agro-industrie (97 Mds
€, notamment le groupe Castel) ; Transport et entreposage (70 Mds €,
groupes Bolloré et Delmas entre autre) ; Commerce d'automobile (50 Mds
€) et ; télécommunications (29 Mds €, groupe Orange).
Les positions françaises ont faiblement évolué sur ces
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Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
différents secteurs en 2012. Si les investissements
français demeurent diversement repartis sur l'ensemble des secteurs
d'activité à l'instar de la présence française dans
le pays, ils sont toutefois fortement concentrés sur le secteur
tertiaire - plus de 50% du total - repartis pour 61% dans les activités
financières et d'assurance ; 18% dans le transport ; 13% dans le
commerce et; 8% dans les télécommunications. Cette situation se
justifie notamment par la prépondérance des services dans
l'économie ivoirienne (44% du PIB nominal en 2012).
Conclusion partielle 1ère partie :
il ressort que, l'opportunité des dépenses publiques
pour l'accroissement des activités économiques a toujours fait
l'objet de discussion entre les courants de pensée. La tendance actuelle
est l'analyse des investissements publics comme les réseaux routiers,
l'électricité, l'eau, le transport et les
télécommunications, qui sont capables de générer
des externalités positives sur la productivité du secteur
privé. Le modèle Barro en est la référence dans
cette nouvelle approche d'analyse des investissements publics qui pourrait
aussi être source d'éviction des investissements privés.
Ces effets d'éviction des investissements publics peuvent être de
deux ordres : éviction de court terme et éviction de long terme.
Concernant les déterminants des IDE, trois types de
facteurs explicatifs avaient été proposés initialement par
Dunning pour expliquer les IDE, ce sont les facteurs liés aux
marchés, aux coûts et au climat des affaires. Par la suite, deux
théories distinctes seront utilisées pour expliquer
l'émergence des flux de capitaux. Ce sont les théories push et
pull. En outre, des travaux empiriques sur les pays membres de l'UEMOA ont
permis d'identifier les principaux déterminants des IDE, dits
traditionnels, notamment l'ouverture économique, le taux
d'investissement, et plus particulièrement le taux d'investissement
public et le capital humain. Quant aux travaux sur la Côte d'Ivoire, il
ressort que les déterminants des IDE sont les exportations, le PIB et
les investissements privés domestiques, l'inflation et l'investissement
public (seulement à long terme). A propos des politiques et
mesures de promotion des IDE en Côte d'Ivoire, nombreuses et
diverses, elles ont permit à la Côte d'Ivoire d'avoir un bon
classement « Doing Business » 2014. Le niveau de l'investissement
s'est accru (taux d'investissement respective de 13,6% ; 16,5% et 20% en 2012,
2013 et 2014) avec une diversification de l'origine des investisseurs.
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Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
Deuxième partie : Analyse empirique de la
relation entre investissements
publics et IDE
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