Chapitre 1 : Analyse Théorique de l'effet des
dépenses publiques sur le secteur
privé
Ce chapitre se compose de deux sections : la première
met l'accent sur les fondements théoriques des effets d'entrainement et
d'éviction des dépenses publiques sur les activités
économiques. La deuxième porte sur les déterminants des
IDE
Section 1 : Dépenses publiques et ses effets
1.1- Les effets d'entrainements des dépenses
publiques
Le rôle des investissements publics s'inscrit dans le
champ d'une discussion ancienne bien connue, portant sur l'efficacité
conjoncturelle de la politique budgétaire (Rieber, 1999). Les principaux
courants de pensées qui s'affrontaient sont : D'un côté,
les libéraux (les néoclassiques et les nouveaux classiques) qui
voyaient une perte d'efficacité dans l'intervention publique, de l'autre
côté, les keynésiens, eux, considéraient
l'interventionnisme étatique comme une occasion de financer des projets
non rentables économiquement mais socialement utiles, et de relancer une
croissance molle.
Avec la notion de capital public, le débat sur
l'efficacité de la politique budgétaire se recentre sur le
rôle productif des dépenses publiques dans une temporalité
de long terme. Elle consiste à penser que certains investissements
publics, comme les réseaux routiers, l'électricité, l'eau,
le transport et les télécommunications, génèrent
des externalités qui améliorent la productivité des
facteurs privés et peuvent de ce fait soutenir la croissance
économique. Néanmoins il a fallu attendre le développement
des nouvelles théories de la croissance pour réaffirmer le
rôle du capital public dans la dynamique économique. Aujourd'hui
le modèle de Barro (1990) fait office de référence dans la
formalisation des effets productifs des dépenses publiques
assimilées au capital public d'infrastructures dans le processus de
croissance endogène. Selon ce modèle théorique,
l'augmentation des dépenses publiques conduit d'une part à une
augmentation de la rentabilité du capital privé et favorise ainsi
l'accumulation de ce capital, mais d'autre part elle induit une hausse des
ponctions sur la richesse nationale et donc une éviction des
investissements
KERE Brahim, Auditeur GPE 15 Page 6
Relation entre les Investissements Publics et les IDE : cas de
la Côte d'Ivoire
privés. La croissance de long terme sera ainsi le
résultat de l'interaction de ces deux effets opposés. En
particulier, pour un niveau faible des dépenses publiques, toute
augmentation de dépense a un impact positif sur le taux de croissance de
long terme.
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