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La résistance au marketing dans le secteur agro-alimentaire.

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par Aliénor Miroudot
INSEEC Lyon - Master 2 Marketing, Communication et Stratégies commerciales 2016
  

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III/ Définition des variables

A travers cette étude qualitative, on cherche à valider ou rejeter l'hypothèse de départ : Le mouvement de résistance conduit à la création de valeurs sur le marché.

Pour vérifier cette hypothèse principale, on doit analyser les éléments permettant d'affirmer ou d'infirmer les sous-hypothèses suivantes :

- Hypothèse 1 : Le consommateur fait acte de résistance en consommant local ou pas

- Hypothèse 2 : Le consommateur local reste dépendant de la consommation globale ou pas

- Hypothèse 3 : Le consommateur cherche à générer de la valeur ajoutée sur le marché pour lui et toutes les autres parties-prenantes ou non.

Pour y répondre plus facilement, on a choisi de trianguler les données relevées dans chaque partie de l'étude afin d'avoir une vision plus complète.

IV/ Le traitement des données

Durant l'entretien en focus groupe, on a procédé à l'enregistrement des échanges pour nous permettre de mieux les analyser. On a d'abord réalisé une retranscription des données à l'écrit en « verbatims » pour analyser plus facilement les réponses et réactions de chacun. Pour retranscrire l'analyse, on s'est appuyé sur les travaux du Dr Pia Touboul . Pour

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retranscrire au mieux les éléments, on a réécrit dans un vocabulaire français les prises de paroles de chacun, en respectant un maximum leurs propos. Pour nous aider à déceler les codes, on a utilisé un code couleur. Dès qu'un terme ou une évocation était utilisé à plusieurs reprises on le soulignait à travers l'utilisation de couleurs.

A l'issue de cette retranscription, on avait deux possibilités d'analyse : l'analyse verticale qui consiste à analyser la réponse de chaque intervenants en fonction des thèmes et des questions abordées et l'analyse horizontale qui consiste à analyser les données au travers des thèmes et des questions de tous les interrogés. On a choisi délibérément l'entretien en Focus Groupe pour confronter les comportements et les avis et favoriser le consensus. De ce fait, on n'a pas souhaité décortiquer les réponses de chaque intervenant, mais s'intéresser au mouvement de groupe. On donc procédé à une analyse horizontale qui nous paraissait être la plus pertinente dans notre cadre de recherche.

Pour l'étude observatoire, on a pris des notes au fur et à mesure des observations, que l'on a organisées dans une grille d'analyse. Les éléments récupérés lors de ces observations ne sont pas les plus fiables, mais ils nous a permis de déterminer des codages de données. Dans la procédure des analyses qualitatives descriptives et exploratoires, on a donc réalisé pour chacune des études une analyse basée sur le codage des données que nous avons par la suite triangulé. Ce codage a permis de mettre en corrélation la notion de résistance avec la consommation locale, d'identifier les résultats nous permettant de vérifier nos hypothèses. 33

32 Dr Pia Touboul, Recherche qualitative La méthode Focus Groupe

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Voir Résultats principaux

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Résultats généraux

Dans cette partie, on va présenter les résultats de manière générale, les réponses détaillés des différentes étapes de l'étude se trouvant dans chaque annexe qui leur est consacrée, puis par la suite, nous allons développer les codages des données.

Tout d'abord, à propos de l'observation faite sur les comportements de consommateurs au Salon du Chocolat on peut remarquer :

- Ils ont de moins en moins confiance dans les représentations affichées par les marques, ils ne se contentent plus du discours commercial des marques et de leurs techniques marketing ou des publicités. Ils échangent à propos des différentes marques, les comparent, et essaient de se protéger des stratégies d'influence. Ils sont conscients que les marques placent leurs intérêts financiers qu'ils jugent prioritaires avant la relation avec le consommateur ou sur le rôle qu'elles jouent dans la société.

- Ils cherchent à travers des évènements externes à découvrir des nouvelles marques ayant des concepts différents en lien avec des valeurs éthiques ou qui proposent des innovations significatives ou des produits différents de ce que nous avons l'habitude de consommer en général. Ils dénoncent une consommation de masse où ils n'ont plus accès à des produits artisanaux qui ne sont pas commercialisés par les grandes entreprises connues.

- Ils se sentent enfermés dans un système où ils ne sont pas réellement maîtres de leur consommation.

- Ils ont recourt à des techniques diverses pour s'informer. Ils se renseignent sur la marque, sa stratégie et ses produits en comparant avec d'autres enseignes ou auprès de leur entourage avant d'acheter. Beaucoup de consommateurs ne se contentent plus des informations affichées et ils cherchent à se renseigner auprès des vendeurs en posant des questions très précises, en demandant des éléments d'informations supplémentaires (brochure, site internet) et souvent ils manifestent le besoin qu'il y ait des preuves qu'ils puissent vérifier (signes de qualité : labels, certifications) qui les mettront plus en confiance dans leurs parcours d'achat.

- Les certifications « AB BIO » et « FAIRTRADE » sont des labels qui rassurent énormément le consommateur dans sa démarche d'achat, ils cherchent sur les produits l'apposition de ces logos pour considérer la qualité du produit.

- L'intégration des nouveaux enjeux sociétaux par les marques est un gage de qualité pour la majorité des consommateurs observés. Pour NEWTREE, la plupart des consommateurs venaient acheter des produits, car l'entreprise est engagée en développement durable, plus précisément envers l'environnement et la santé des consommateurs. La plupart des consommateurs naturellement intéressés ou non sur ces démarches, se voient intégrer ces dimensions éthiques dans leur décision d'achat lorsqu'on leur en parle. 7 fois sur 10, lorsqu'on leur expliquait la démarche éthique de l'entreprise, les consommateurs se voyaient acheter un produit. Pour beaucoup d'autres consommateurs, la consommation passe par l'intégration d'une démarche citoyenne.

- Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l'aspect nutritionnel, ils interrogent beaucoup sur la composition des produits et ne se contentent pas simplement de lire les étiquettes. D'autant plus, qu'il y a une population grandissante d'intolérants ou d'allergiques qui ne sont pas du tout satisfaits des offres limitées qui s'offrent à eux sur le marché. Les produits à base de « sans » (Gluten, Lactose, É) connaissent un franc succès. De manière générale, les consommateurs font de plus en plus preuve de résistance, même si celle-ci est pas toujours consciente.

Dans un second temps, lors de l'étude observatoire des organisations de l'AMAP et d'un point de vente Système U, on peut relever que les offres ne sont pas présentées de la même manière.

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AMAP

- La communication : Les réseaux d'AMAP, et plus particulièrement « Les Pieds sur Terre » ne communiquent pas beaucoup. La communication la plus fréquente est le bouche à oreille ce qui leur permet de gagner en notoriété très rapidement. Elle commence à se développer de plus en plus sur le web. Par exemple, on peut à présent trouver les listes d'AMAP ou de producteurs sur le web. Les AMAP ne cherchent pas à communiquer particulièrement, car cela implique un budget qui peut-être consacré à d'autres causes. De plus le concept est basé sur le lien social, sur des relations humaines et de confiance, plutôt que de passer par des intermédiaires qui communiquent.

- La distribution : On trouve de plus en plus d'AMAP, il est à noter que pour qu'il y ait plus d'AMAP, il faut qu'il y ait plus d'Amapiens, car le réseau se développe en fonction de la demande. Il y a de plus en plus de producteurs prêts à travailler pour des Amapiens engagés.

- L'assortiment de produits : Dans les AMAP, l'assortiment de produits n'est pas un choix dans la plupart des situations, les produits sont imposés puisqu'ils dépendent de la production qui se fait en fonction des saisons, de la météo, etc. Néanmoins, après test les produits sont beaux, et sont de bonnes qualités. D'autre part, il y a des produits qui peuvent être commandé, pour prévoir les productions, par exemple si le producteur a les compétences et le matériel, les Amapiens peuvent commandés du pain, des produits transformés naturellement, etc. Enfin, l'intégralité des produits est locale ET Bio, car à l'origine les AMAP ont été créées pour la promotion des produits bio.

- Le prix : Après avoir comparé avec les produits locaux d'une marque de distributeur et les produits lambdas de toute enseigne confondu, les produits en AMAP ne sont pas très chers, et dans la plupart des situations, moins chers que dans les autres points de vente, pour des produits plus sains.

· SYSTÈME U

- La communication : Les MDD34 communiquent énormément sur l'intégration d'offre locale ou régionale. Elles utilisent ces enjeux pour assurer leur bonne image et une meilleure notoriété. Le groupe Système U joue sur le fait d'une grande prise de conscience pour les enjeux sociétaux. Ils affichent sur tous leurs supports : web, print, en magasin, etc - que les actions environnementales et sociales sont à intégrer pour le bien de tout le monde. Du fait de leur statut de structure indépendante, il valorise beaucoup les contrats de partenariats avec des producteurs locaux dans leur communication et justifie grâce à cela, une meilleure qualité des produits. Par contre, ils ont déjà connu des affaires judiciaires sur l'emploi de pratiques abusives dans la négociation tarifaire avec les producteurs locaux. D'autre part, en magasin, il est très difficile de trouver les produits locaux. A comparer à du bio où les produits sont reconnaissables en rayon grâce à des outils marketing, les produits locaux ne sont pas réunis dans un corner par exemple. De manière plus générale, il y a peu de différence entre tous les produits.

- La distribution : Système U en rachetant une chaîne de magasins de proximité, « Utile » joue sur le fait de développer des points de vente en ville, de petite superficie, avec une offre de produits locaux. Sur leur site de vente en ligne, il propose aussi selon les régions des produits locaux.

- L'assortiment de produits : Lorsqu'on se rend en magasin, on ne trouve pas beaucoup de produits locaux, et sur le site internet on trouve plutôt des offres régionales. Après test des produits locaux Utile et AMAP, ils s'avèrent que les produits locaux Utile ont beaucoup moins de goût et ont l'air (à l'apparence) de moins bonne qualité.

- Le prix des produits locaux : Le peu de produits locaux trouvés sur le site web sont généralement 10% à 20% plus cher qu'en circuit court type AMAP et en magasin sur des produits « similaires » le prix peut-être deux fois plus cher qu'en circuit court.

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Les Marques de Distributeurs

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Enfin, nous allons nous focaliser sur les réponses relevées lors de l'entretien en « focus groupe » :

Comment les interrogés perçoivent leur consommation de manière générale et plus particulièrement leur consommation alimentaire ?

A quel degré êtes-vous engagé dans la consommation et plus particulièrement la consommation alimentaire ?

A propos de la consommation en général, ils sont 62% à se sentir engagés (5/8 intervenants), ils affirment que « la consommation a un rôle important et qu'elle doit être réfléchie » (vendeuse de 22 ans), « Je fais attention à ne pas gaspiller ou sur-consommer, mais dans la société dans laquelle on a grandit on a été habitué à consommer comme cela » (Agent commercial de 28 ans).

Ils étaient 25% (2/8) à afÞrmer ne pas se sentir engagé « la consommation dépend du budget » (Soudeur au chômage, 20 ans), « je m'en fiche, je ne fais pas trop d'achats » (Etudiante de 18 ans).

De manière générale, les consommateurs font plus attention dans le domaine alimentaire que dans les autres:

- « Hors alimentaire je ne fais pas attention » (Intervenant 8)

- « C'est très difficile pour les vêtements d'acheter Français par exemple » (Intervenant 2)

- « Par rapport pour l'électroménager, je regarde beaucoup français, ma mère a toujours essayé de consommer français » (Intervenant 5)

- « Cela dépend des secteurs » (Intervenant 6)

Sur l'alimentaire les intervenants font plus attention, 80% des intervenants font attention :

- « Sur l'alimentaire je fais un peu plus attention car je travaille dedans j'aime bien les bonnes choses, mais le prix peut aussi jouer » (Fromager, 31 ans)

- « Je suis engagé, du moment où je peux faire travailler les petits producteurs du coin, je le fais. Pour la nourriture, je fais super attention » (Agent commercial, 28 ans)

- « Pour l'alimentaire, je fais attention, cela dépend des périodes, mais j'essaie le plus possible d'acheter local au marché ou de consommer aux AMAP quand je peux » (Archéologue, 31 ans).

- « J'ai pas pour autant l'impression d'être engagée, parce que je le fais de manière égoïste, à la base pour moi, pour ma santé, pour la santé de la Terre et de l'environnement et je pense aux générations à venir, je ne me sens pas engagée parce que je ne sous-traite pas » (Ostéopathe, 28 ans)

Néanmoins, ils sont aussi conscient qu'ils ne font pas toujours attention, mais dans 90% des cas ils savent faire la différence : « Oui, mais on apprécie aussi la junkfood, mais on fait la différence entre un bon burger maison et un McDo »

Pour 80% des intervenants, l'alimentaire est assez important pour eux, manger est synonyme de notion de plaisir et surtout de lien social

- « La nourriture c'est une part très importante de ma vie, c'est un des budgets les plus conséquents » (Interrogé 8), « J'aime beaucoup manger » (Chef de projet web, 32 ans), « Avec des budgets réduits tu peux faire des bons plats aussi, et c'est ça de se faire plaisir » (Intervenant 7)

- « Je me nourris n'importe comment, je fais les courses le moins possible, mais j'aime bien cuisiner pour les autres » (Chômeur, 22 ans), « C'est un cadeau, cela fait plaisir à la personne que tu reçois » (Interrogé 2)

- « Les gens cherchent la facilité et la rapidité, alors qu'avec un peu de temps tu arrives à faire ce que tu veux »

60% des participants pensent connaître le contenu de leurs assiettes, et ils ont répondu spontanément et rapidement qu'ils s'informent au moment de l'achat :

- « nous faisons vraiment attention aux ingrédients utilisés dans les plats » (Intervenant 7)

« Dès l'achat, de toute façon c'est sélectionné, je n'achète quasiment plus de produits transformés sans lire derrière les ingrédients qu'il y a dedans » (Intervenant 3)

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Les autres justifient le manque d'informations par le fait qu'ils ne lisent pas les informations sur le packaging

- « Je ne lis jamais, jamais les étiquettes, je regarde celles de devant jamais celles de derrière, c'est le marketing, celle ci je la regarde, c'est celle qui va me faire acheter » (Intervenant 1)

- « Je regarde les images sur le produit » (Intervenant 4)

Souvent, car les étiquettes ne sont pas claires ce qui nécessite un effort, alors que cela devrait être un signe de sécurité :

- « La lecture des étiquettes c'est très compliqué, il faut savoir lire entre les lignes » (Vendeuse 22ans) - « J'ai appris à les lire » (Intervenants 3, 5, 6)

- « La sécurité c'est être informé » (Agent commercial, 28 ans)

« Un produit chimique dans un produit alimentaire c'est pas imaginable » (Archéologue, 32 ans)

Parfois, les participants font volontairement pas attention, juste pour un achat plaisir : « Cela n'empêche pas l'achat plaisir où on ne regarde pas les étiquettes » (Archéologue, 32 ans)

Pour 80% des intervenants, le critère de consommation le plus important est la qualité, il passe largement avant le prix pour ceux qui n'ont pas les budgets suffisants : - « Cela dépend du produit, le frais ce sera la qualité » (Fromager, 31 ans) - « Ce n'est même pas que pour le frais mais tout l'alimentaire » (Intervenant 8)

Les intervenants ont mentionné la sécurité comme critère, mais ils pensent que les certifications utilisées comme signe de qualité ne s'apparentent pas évidemment à la sécurité. Il y en a beaucoup trop, ce qui fausse leur pertinence :

- « Un label veut tout et rien dire »

- « Dans le fond j'aimerais bien, mais je me dis qu'au regard du fonctionnement, il peut toujours y avoir des failles »

- « Il y a des faux labels comme « Coq de France » pour les poulets, mais il y a des labels certifiés par l'état comme le bio, label rouge, les AOP, cela fait beaucoup »

Ils sont perdu et ne font pas toujours la différence :

- « Le marketing du bio dans les supermarchés, cela n'arrête pas en ce moment, mais les produits ils viennent de partout dans le monde, donc au final l'empreinte carbone est énorme »

- « Le bio ce n'est pas l'écologie »

- « Moi les OGM, je n'y touche pas du tout, je suis un peu au courant par mes cours et je refuse de manger des produits qui sont génétiquement modifiés, je ne touche pas à cela. Les autres labels s'apparentent à des signes de qualité, je pense que je me fais avoir parfois, parce que ça m'aiguille dans mon choix et cela me rassure beaucoup »

D'une manière générale, les participants ne se fient pas aux marques industrielles et à leurs discours comme critère et leur communication peuvent plus marquer un frein

- « Non, plus il y a marques, plus il y a d'argent, plus on peu faire de la communication »

- « Le marketing est derrière et cela ne veut pas dire signe de qualité et de sécurité, mais simplement argent qui tombe, ils misent tout sur le marketing comme ça il y aura un retour »

- « C'est l'aspect commercial et le marketing dont on a marre, parce qu'il y en a trop, dès que tu allumes ta télévision, tout le monde essaie de t'influencer et c'est à cause de cela qu'on en a marre »

Alors que pour les commerçants artisans c'est un gage de qualité

- « Des artisans cela peut faire la différence -dans mes achats- »

- « Certaines marques ont des gages de qualité ou derrière ce n'est pas forcément de l'industrie de masse. Cela pousse plus à aller vers ces marques, mais si tu as pas le choix et que tu te retrouves en grande distribution tu n'es pas obligé d'aller vers la plus grosse marque qui va le plus produire »

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Pour 90% des participants, ils font leurs courses plusieurs fois par semaine, et cela est dans la plupart des cas un moment de plaisir.

- L'hypermarché est signe de contrainte pour eux : « Moi je vais à l'hyper une fois par mois, et là-bas ce n'est pas forcément un plaisir, donc c'est mitigé finalement »

Alors qu'aller chez le commerçant du coin s'apparente à un plaisir : « II y a plaisir d'aller chez le commerçant, de le rencontrer et de discuter »

100% des intervenants font leurs courses dans différents endroits :

- « Pour moi, il y a un endroit pour chaque produit »

- « Juste à côté de chez moi, j'ai un producteur de fruits et légumes. Quand je me motive, ce qui est rare, je vais inconsciemment aller la-bas pour la qualité. Sinon, je vais aller chez Auchan avec mon sac où je prends tout pour faire au plus simple »

100% des intervenants connaissent les offres de produits locaux et en consomment pour 90% toutes les semaines :

- « Pour les fruits et légumes, je vais au marché toutes les semaines »

- « L'AMAP me permet de tenir la semaine et c'est du local »

Ils consomment local pour les raisons suivantes (Triées dans l'ordre d'importance) : L'environnement, la qualité, le lien social, favoriser l'économie locale, la nutrition, par simple opposition aux firmes :

- Pour moi c'est un mélange de plusieurs choses, le fait de consommer local, cela fait du bien à l'environnement, si c'est fait d'une manière propre selon les règles du bio, encore plus. Je le fais aussi pour favoriser l'économie locale »

- « il y a aussi un côté militantisme »

- « dès que je peux sortir du système de la grande distribution, j'essaie. »

- « Je le fais aussi pour moi et mon corps »

- « le but c'est d'aider les autres je vais donner à lui parce que cela me ferait plaisir »

- « Je différencie vraiment le local du non local et du bio, moi je suis bio et local, car pour moi les qualités nutritives sont surtout dans le bio »

Tous les participants qui consomment local, consomment dans les circuits courts.

« Au marché »

« En AMAP »

« Chez les commerçants »

Les intervenants sont capables de citer d'autres endroits où acheter local et notamment la grande

distribution.

Lorsqu'on oppose circuits-courts et circuits longs, 100% des intervenants préfèrent se servir des produits dans les magasins pour pouvoir analyser, vérifier la qualité, s'en imprégner. Néanmoins pour certains produits, ils préfèrent faire confiance au commerçant du coin :

- « Pour les boutiques de quartier, je vais plus avoir tendance à vouloir l'écouter que quand je vais au supermarché je vais moins avoir confiance »

Alors que 100% des participants font confiance aux circuits courts pour l'origine et la traçabilité des produits et surtout le lien social. Certains y voient quand même des freins dans certains cas comme le prix, mais sont prêt à faire l'effort pour de bons produits : « L'AMAP ce n'est pas contraignant, quand tu fais le poids contraintes/bénéfices, c'est une fois par semaine de 17h à 20h, tu peux y aller quand tu veux, au début tu penses que c'est un peu contraignant, mais par contre après tu vois le bénéfice, parce que tes légumes ils sont bons, les producteurs bossent tout seul, et c'est donc pas cher », mais ils justifient le prix par la qualité : « En fait, on dit que cela coûte plus cher, mais ce n'est pas la vérité, on paiera toujours plus pour une certaine qualité malheureusement. Mais payer plus cher pour une qualité raisonnable, moi je le fais »

Pour les intervenants, le fait de passer par des circuits courts leur permet de « Ré-apprendre à consommer autrement aussi »

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Ils font difficilement confiance aux circuits de grande distribution. Bien qu'ils soient 100% à acheter des produits alimentaires là-bas, 90% sélectionnent les familles de produits qu'ils y achètent : « Le longue durée de conservation », « Jamais, jamais, aucun produit frais »

Comme une surprise, grande distribution égal produits d'entretiens ou de beauté et encore une fois la notion de développement durable est intégré pour certains :

« Dans ces produits, je choisi des produits écologiques »

Par contre « supermarché » et « local » ne peuvent pas être complémentaires : « Non parce qu'il y a l'image »

« Si tu veux manger local, tu vas pas au supermarché »

Même s'il y a un étal de boucher au supermarché, les participants ne vont pas avoir la même confiance que pour le commerçant, même si l'offre est locale :

- « Ce n'est pas que je ne vais pas avoir confiance en lui, mais à la base je vais douter de la sélection des produits qui n'est pas qualitative »

- « Les supermarchés cherchent à faire leurs marges, donc forcement la qualité sera moins bonne, enfin pour moi. Tu peux avoir moins cher un morceau de viande de moins bonne qualité, qu'un morceau qui est de meilleur qualité »

- « On en revient au local, si mon boucher il a un producteur qui est à 20km d'ici il vend à la fois à Super U et à la fois à un boucher local, je préfère aller chez le boucher local parce que cela ferait marcher un artisan de plus »

100% des intervenants pensent que l'intégration d'une offre locale en grande distribution s'apparente à une volonté de faire plus de profits et ce n'est pas un signe de changement pour devenir un acteur meilleur :

- « Il y a un lobbying derrière tout cela, c'est un moyen de récupérer encore plus de consommateurs, et d'argent, c'est toujours le nerfs de la guerre »

- « Je ne vois pas la bonne conscience et l'éthique derrière tout cela »

- « Tu peux aller l'acheter direct, tu ne te dis pas je vais aller l'acheter par lui, non, cela ne sert à rien. Après si je dois passer par un intermédiaire je préfère un intermédiaire local »

- « Bien-sûr, en plus tu le vois le producteur ou le commerçant, c'est plus sympa »

- « Etant donné que c'est eux qui ont crées cette consommation, je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, ils essaieraient de s'en détacher »

Lorsque l'on parle de Théorie de la dépendance des ressources, 80% des participants ont répondu qu'ils ne peuvent pas se satisfaire de l'offre locale et que pour certains type de produit, il est nécessaire d'avoir des offres globales :

- « De toute façon, les épices ne viennent pas de France, c'est chouette de pouvoir avoir de la diversité, il y a des choses que tu peux pas consommer chez toi et c'est sympa de goûter des nouveaux goûts. Mais consommer ce qu'on a chez nous c'est bien aussi »

100% des intervenants consomment des produits globaux, et pour ces produits 70% d'entre eux vont favoriser des produits issus du commerce équitable qu'ils considèrent aussi important que les enjeux du locaux mais à une échelle mondiale : « C'est le même principe que les AMAP, mais d'un point de vue mondial, cela veut dire qu'il va y avoir une trésorerie pour le producteur lui permettant d'agrandir son exploitation »

100% des intervenants consomment des produits de « cuisine étrangère » (asiatique, italien,...) qu'ils achètent généralement tous en grande distribution, ou souvent au restaurant et pour 25% d'entre eux en magasins spécialisés. D'une manière générale, ils trouvent qu'il y a assez, voire trop de magasins spécialisés, mais ils se rendent tout de même en grande distribution.

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100% des intervenants indiquent qu'ils pourraient complètement s'affranchir de la grande distribution, mais ce sera une tâche plus complexe et qui prendrait plus de temps au quotidien:

« Oui, on pourrait, si on voulait vraiment », « Si on voulait pousser le vice jusqu'au bout, on pourrait faire nos pâtes nous mêmes, se décider que je ne consommerais plus tout cela, c'est possible », « Après, il ne faut plus avoir de travail pour avoir le temps »

Enfin, malgré le fait qu'à travers leurs réponses, les intervenants ne pensent pas toujours faire acte de résistance face aux représentations des firmes, lorsqu'on les interroge sur leur pouvoir de résistance, ils sont conscients de leur force à travers leur pouvoir d'achat :

« Le fait que ce soit nous qui avons notre carte de crédit et que ce soit nous qui allons donner notre argent et de savoir où on va donner notre argent, à qui je le donne, pourquoi je le donne »

« De toute façon, en tant que consommateur, si le monde réfléchissait, le bulletin de vote c'est notre porte-monnaie, ce n'est pas le petit papier que tu vas mettre dans l'urne, c'est l'argent que tu vas donner »

D'une manière générale, ils ne croient pas au possible changement moral ou éthique des firmes :

« Elles pourraient pas, parce qu'on les croirait pas (les firmes), c'est ce qu'on a dit tout à l'heure, moi demain si Auchan passe au bio et local, j'arriverai pas à y croire »

« Il y a trop de gens à convaincre, à faire changer, on ne pourrait pas déjà ce n'est pas possible, c'est trop ancrer dans les meurs »

Après avoir fournit une définition de résistance à la consommation, les réactions sont instantanées, et les intervenants expliquent qu'ils ne consomment pas certaines marques, certains produits à cause du rejet de leur techniques de production, ou de leur image, etc. « Par exemple, moi pour les produits Monsanto, j'ai une liste sur mon téléphone qui recense toutes les marques rattachées à Monsanto, et je me refuse de les acheter. Je n'achèterai jamais »

Quand on les interroge sur leur volonté à créer de la valeur pour le marché et les autres, les avis sont mitigés : certains affirment le faire très personnellement:

-« Je le fais pas pour que tout le monde le fasse, je l'ai dis c'est avant tout égoïste, c'est pour moi, c'est pour mon bien »

-« Je pense au final, tout du moins, si on ne peut pas le changer, on peut essayer de vivre en accord avec nos idées »

-« Si cela devient fashion, cela va rentrer dans le système dans lequel on est déjà, et ce serait dommage »

et d'autres cherchent indirectement à le partager pour faire évoluer les systèmes :

-« Moi mon AMAP, je la promeus de partout »

-« Etant végétarienne, moi je cherche à convaincre, j'ai des débats dans des repas familiaux qui sont houleux, mais je me heurte à des murs

-« Convaincre c'est dur, quand tu essaies de convaincre tu t'attaques peut-être à des gens qui en ont rien à faire, juste dire son avis et pas aller plus loin c'est mieux, ça laisse réfléchir les gens si nécessaire, plutôt que de juger, ce qui a aucun impact

-« Moi, je pense qu'il y a une mouvance qui est en train d'arriver. Les gens se rendent compte qu'ils mangent des saletés depuis des années, et certaines personnes sont aussi là pour te montrer que tu peux changer de système et retrouver de la qualité. Ce n'est pas parce qu'on te dit que la terre est trop polluée, même si c'est vrai, ce n'est pas une raison pour en rajouter une couche dans le discours. Nous on arrive à faire quelque chose même si c'est pollué, on peut arriver à faire quelque chose de correct surtout »

- « Si cela devient « super fashion » tant mieux »

Enfin pour la plupart des participants, les recommandations qu'ils ont à faire portent sur la capacité des circuits courts à communiquer, ils voudraient qu'on en entende plus parler pour que

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les gens prennent conscience des enjeux de la consommation alternée entre local, régional et global. Il faudrait trouver un équilibre :

-Ç Tant que les marques pourront faire ce qu'elles veulent, et que les gens ne l'auront pas décidé autrement dans leur tête, cela ne changera pas »

-Ç Revenir à une autre consommation c'est cela l'enjeu. Elle a déjà existé et elle est possible »

-Ç Un équilibre, bien-sûr »

-Ç La mondialisation c'est que tu peux avoir du café, du thé qui vient d'ailleurs, mais cela doit être éco-responsable, et équitable !

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Discussion des résultats

Le mouvement de résistance peut-il modifier durablement les modèles de consommation dans le cadre du marché agro-alimentaire ? Pour répondre à cette problématique, il faut tout d'abord rapprocher les résultats avec les hypothèses avancées.

Nous avons relevé dans le cas pratique que les individus qui consomment locale dans des circuits-courts, agissent en parti pour s'opposer à d'autres systèmes qu'ils ne les satisfont pas ou plus. Dans ce sens, ils font preuve de résistance à la consommation. En effet, l'alimentaire est un domaine pour lequel 62% des intervenants se considèrent comme « engagé ». Ils pensent que « la consommation joue un rôle » et doit passer à travers un « acte réfléchit ». En consommant de cette manière, nous avons relevé que les consommateurs intègrent les différentes dimensions du développement durable qui concernent le locavorisme : la dimension environnementale, la dimension sociale et solidaire, la nutrition et le fait de consommer en fonction de leur valeurs éthiques dans une démarche identitaire. Tous ces éléments signifient que leur consommation alimentaire implique une démarche citoyenne qui nécessite qu'ils s'interrogent sur les causes et conséquences de leur consommation.

Pour l'intégralité des personnes sondées, l'acte de consommation alimentaire répond avant tout à une notion de plaisir hédoniste : « C'est un plaisir de manger », « Je le fais de manière égoïste, à la base pour moi, pour ma santé », qui peut dépendre de plusieurs facteurs tels que le lien social « C'est convivial », ou le plaisir de la démarche citoyenne « pour la santé de la Terre et de l'environnement » ou par simple plaisir de la pratique « J'adore cuisiner ». Les consommateurs veulent s'émanciper de toutes les techniques d'influence utilisées par les firmes et le marketing pour un retour à des valeurs plus humaines, authentiques et réelles : « on ne veut pas de communication, cela ne nous intéresse pas, on veut juste Jean Claude qui vend ses tomates, le reste on s'en fiche ». La consommation alimentaire doit être en cohérence avec les valeurs de chacun, car si elle ne l'est pas, elle apparaît comme complètement rejetée « l'actionnaire majoritaire de Papillon le Roquefort c'est Jean-Marie Le Pen, par conviction je n'ai pas mangé de Roquefort Papillon pendant des années, et il a revendu ses parts il y a 5 ans et du coup j'en rachète ».

Les consommateurs cherchent avant tout à se détourner d'un système marchand « Les supermarchés cherchent à faire leurs marges », système mis en place par les marques de distributeurs et industrielles. Tous les participants ont une image assez négative de ces firmes : « C'est la grosse machine ». Ils pointent du doigt la perpétuelle recherche de profits de ces organisations : « Il y a un lobbying derrière tout cela, c'est un moyen de récupérer encore plus de consommateurs, et d'argent, c'est toujours le nerfs de la guerre », au détriment d'autres dimensions : « Cela implique que les produits soient congelés, traités, transformés, etc et c'est nuisible pour le produit au final ». Lors des observations, beaucoup de consommateurs ont critiqué ces démarches, car ils souhaitent simplement un retour à des valeurs fondamentales, à des techniques de production et des produits artisanaux et de terroir : « Le Français me pousse à acheter ». Ils recherchent des produits alimentaires qui répondent avant tout la qualité, ils veulent des produits qui les rassurent pour qu'ils se sentent en sécurité, et s'ils doivent y mettre le prix, ils le feront, car ils estiment que c'est un budget qui en vaut la peine pour 80% des sondés : « La qualité se paye aujourd'hui ».

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Si l'on reprend la définition de Dominique Roux, chercheur en marketing sur la résistance à la consommation: « La résistance est une forme d'opposition qui dépend de plusieurs variables et répond à un rejet face à des pratiques et formes de pression que les consommateurs jugent comme dissonantes. Ainsi, le consommateur qui mobilise des moyens pour résister à une forme de pression, fait acte de résistance ». Dans le cas présent, les consommateurs qui ont une représentation faussée des firmes, industries, et de leurs pratiques, s'opposent et rejettent d'une certaine manière le système marchand et ses techniques de production souvent douteuses. Par exemple, pour protéger leur santé, les consommateurs s'opposent aux pratiques qui consistent à utiliser des OGM : « Moi les OGM, je n'y touche pas du tout, je suis un peu au courant par mes cours et je refuse de manger des produits qui sont génétiquement modifiés », ou des pesticides : « Les vitamines de toute façon, elles sont dans la peau - des fruits et légumes - , c'est là où il y a le plus de valeurs nutritionnelles. Alors que quand tu as des pesticides tu es obligé d'enlever la peau, donc tu n'as aucune valeur nutritionnelle ». Ces éléments ont amené les consommateurs à douter des produits, de fait à s'informer pour ne pas se faire piéger.

Selon O. Hirschman, la résistance peut se faire selon à 3 niveaux : s'opposer mais rester fidèle à la marque, choisir des alternatives pour répondre à leur besoin ou la défection totale. Dans ce cas la, nous n'assistons pas à la défection, car les consommateurs sont conscient qu'ils consomment encore des produits des marques industrielles : « on apprécie aussi la junkfood », mais en consommant dans des AMAP ou circuits-courts, ils s'opposent en recherchant d'autres solutions alternatives pour le même besoin « L'AMAP me permet de tenir la semaine et c'est du local », dans ce sens ils s'affranchissent des circuits traditionnels de la grande distribution, même si cela nécessite des efforts « si nous nous décidons de consommer locale, et qu'on s'y met alors qu'on était pas du tout comme ça avant. On va trouver cela difficile pendant un bon moment (É) craquer et trouver cela trop contraignant. Je pense que c'est pareil quand on prend des habitudes pour tout, c'est comme n'importe quelle habitude, la consommation locale faut prendre l'habitude », ils profiteront des avantages par la suite : « L'AMAP ce n'est pas contraignant, quand tu fais le poids contraintes/bénéfices, c'est une fois par semaine de 17h à 20h, tu peux y aller quand tu veux, au début tu penses que c'est un peu contraignant, mais par contre après tu vois le bénéfice, parce que tes légumes ils sont bons, les producteurs bossent tout seul, et c'est donc pas cher ».

On remarque bien que même si les marques essayaient de changer et de s'inscrire dans des démarches éthiques, les consommateurs ont tellement été habitués à ce sytème « Je fais attention à ne pas gaspiller, à ne pas être en sur-consommation, (É) On est dans une société de consommation dans laquelle on a grandi, on a été habitué à consommer comme cela », qu'ils ne pourront pas croire un éventuel changement si facilement : « moi demain si Auchan passe au bio et local, j'arriverai pas à y croire ». Les marques vont donc devoir s'armer de patience pour se détacher de cette image négative perçu par les consommateurs. « Tant que les marques pourront faire ce qu'elles veulent, et que les gens ne l'auront pas décidé autrement dans leur tête, cela ne changera pas ». Par ailleurs, en citant l'exemple de Système U, ils ont monté leur communication depuis 2009 sur les valeurs du développement durable, en intégrant des discours sur l'intégration de produits locaux ou régionaux, les partenariats avec des entreprises ou producteurs français. Dans cette

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communication l'équité est au coeur des stratégies. Cependant, en 2015, Système U est condamné par DGGCRF pour pratiques abusives appliquées sur les négociations tarifaires avec les producteurs régionaux. Ces éléments donnent autant de pouvoir au consommateur de perdre confiance et de chercher à s'opposer en favorisant des circuits alternatifs : « J'avais discuté avec un d'eux -producteur-, il a essayé de passer par la grande distribution, mais en gros il a rejoint cette association parce que la grande distribution l'a écrasé sur les prix. Ils ne veulent même pas discuter sur les prix. C'est eux qui font le prix. Ainsi, le producteur n'a pas le choix et se met dans l'embarras. Finalement, il se retrouve mieux à passer par des circuits courts que par la grande distribution ». Ainsi les consommateurs résistent et s'interrogent réellement sur le rôle des Marques de distributeurs ou industrielles dans ce type de consommation « Pourquoi aller acheter local chez la grande distributeur alors que tu peux aller acheter local directement chez le petit producteur ? », car même si elles essaient, ce ne sera pas les mêmes enjeux, ni les mêmes valeurs.

D'une certaine façon les sondés se méfient du comportement des firmes, par exemple lorsque la tendance de la consommation éthique s'est installée, Système U a été le premier a l'intégrer à sa stratégie marketing. Néanmoins, à part dans sa communication et la visibilité des produits du terroir dans certains points de vente, on s'aperçoit que les offres locales, régionales et durables sont très peu développées et peu reconnaissables. On remarque surtout qu'à force d'utiliser les codes du marketing durable dans tous les sens, les consommateurs se retrouvent perdus : « Le marketing du bio dans les supermarchés, cela n'arrête pas en ce moment, mais les produits ils viennent de partout dans le monde, donc au final l'empreinte carbone est énorme ». Dans ce cas là, on remarque une grosse incompréhension dans la distinction du label bio et de la certification C02 neutre. D'autre part, pour influencer le consommateur, les marques ont recourt à des stratégies de persuasion qui commencent à dévoiler leurs limites. Ainsi, les messages subliminaux qui cachent une liste de composants étranges sur les étiquettes sont de plus en plus remarquées et dénoncées « La lecture des étiquettes c'est très compliqué, il faut savoir lire entre les lignes ». La publicité mensongère en est une belle illustration, elle est très mal perçue parce que beaucoup en ont gardé de mauvaises expériences, comme « McDonald's on sait que ce n'est pas bon et pas sain, mais nous sommes quand même content d'y aller de temps en temps. On sait qu'on y mange des conneries, mais ce serait tellement mieux qu'ils affichent ce qu'ils sont vraiment, au lieu de mentir sur des engagements, alors qu'on sait ce qu'ils sont - Junkfood, Fast-food, c'est dommage ». En se tournant vers d'autres circuits, les consommateurs cherchent avant tout de la simplicité, la relation et les conseils basés sur la confiance, qu'à leurs yeux ils ne retrouveront même pas auprès de spécialistes en grande surface « Pour les boutiques de quartier, je vais plus avoir tendance à vouloir l'écouter que quand je vais au supermarché je vais moins avoir confiance ».

Selon les sondés, l'acte de résistance paraît inconscient, voire improbable dans certaines discussions, par exemple lorsqu'on aborde leurs habitudes alimentaires, les consommateurs qui consomment local n'ont pas l'impression d'agir contre les marques directement « Je ne fais pas cela contre les marques, mais je le fais pour moi avant tout, après si cela les touche ce n'est pas le but recherché ». Néanmoins, quand on aborde la notion de résistance à la consommation, les consommateurs sont conscients du pouvoir qu'ils détiennent face aux firmes, et sentent qu'ils peuvent en user pour se protéger : « Le fait que ce soit nous qui avons notre carte de crédit et que ce soit nous qui allons donner notre argent et de savoir où on va donner notre argent, à qui je le donne, pourquoi je le donne ». Enfin, sous forme de

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volontariat on assiste à des comportements de défection vis-à-vis de certaines marques, à cause de leur image et/ou de leurs stratégies peu éthiques et durables. « Par exemple, moi pour les produits Monsanto, j'ai une liste sur mon téléphone qui recense toutes les marques rattachées à Monsanto, et je me refuse de les acheter. Je n'achèterai jamais », ou « je n'en achèterai aucun aliment lié à l'huile de palme ».

Dans ce sens, nous pouvons affirmer que les consommateurs de manière volontaire ou inconsciente font acte de résistance, en consommant auprès de circuits de distribution alternatifs, contre plusieurs éléments.

Bien que le consommateur local essaie de s'affranchir un maximum des marques industrielles ou de distributeurs, pour 100% des intervenants, ils continuent de se rendre en réseau de grande distribution car ils se sentent « obligés d'y aller ».

Malgré les outils marketing et autres procédés pour influencer le consommateur, les consommateurs trouvent toujours intéressant de se rendre en grande distribution, car ces points de vente présentent des avantages considérables. Dans une société où le rythme est en permanence accéléré, les individus apprécient de pouvoir réaliser toutes leurs courses dans un seul et même lieu. « Après, il ne faut plus avoir de travail pour avoir le temps » En effet, cela leur fait gagner du temps, car tous les travailleurs n'ont pas le temps de pouvoir se rendre dans différents points de vente pour acheter tous les produits nécessaires à leur consommation. « Sinon, je vais aller chez Auchan avec mon sac et je prends tout pour faire au plus simple », « Parce que c'est quand même l'endroit -grande distribution- où tu retrouves tout, c'est la simplicité ».

Lors de l'analyse théorique, on a relevé que les consommateurs locaux ou les locavores dits Marco Polo consomment à la fois des produits alimentaires locaux, mais ils consomment aussi des produits globaux. Lors de l'entretien, bien que nous traitions du domaine alimentaire, quand la grande distribution a été mentionnée, la première réaction spontanée des participants a été d'évoquer les produits cosmétiques ou d'entretien, car ils y retrouvent de tout, et encore une fois des produits correspondant à leurs valeurs « je choisi des produits écologiques ». En effet, que ce soit pour les épices ou denrées étrangères convenant aux Locavores Marco Polo, ou plus largement des aliments à « longue conservation » pour les consommateurs locaux, la grande distribution offre un large choix de familles de produits, et pas seulement en alimentaire. Ces éléments constituent des repères clés pour le consommateur, qui a généralement été habitué à se rendre dans les supermarchés « On est obligés d'y aller ». Il est sûr de pouvoir trouver tous les produits qu'il souhaite. La plupart des consommateurs s'y rendent donc pour des conserves, des bouteilles, l'épicerie salée, etc. Tout mais pas les produits frais : « Jamais, aucun produit frais ».

Néanmoins, grâce à cet éventail de produits, on retrouve beaucoup de produits certifiés Bio ou Fairtrade. Bien qu'il faille dissocier « le local du non local et du bio », ces signes de certification sont gages de qualité pour les consommateurs, ils passent même parfois avant le critère du local pour certains consommateurs « Il vaut mieux prendre bio que français ». D'ailleurs lors de l'observation auprès de l'AMAP, j'ai découvert qu'à l'origine ces associations ont été lancées dans l'objectif premier de promouvoir les produits bio par le biais de producteurs locaux qui valorisent avant tout le respect de la production et des aliments qui évoluent sans ajouts de pesticides ou d'éléments chimiques. Si l'on compare un produit

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bio de grande distribution ou d'une AMAP, le résultat sera le même en terme de qualité, mais ce qui va varier se sera les techniques de production de l'un et l'autre. Ce label, comme d'autres, est un réel atout pour les acteurs qui le détiennent. En effet, les participants ou les consommateurs du Salon du Chocolat cherchent chez NEWTREE des produits qui ont ces labels et certifications, gage de qualité « Moi par exemple dans la grande distribution, je ne vais plus aller acheter du commerce équitable ». En introduisant des produits éthiques, les firmes ont aussi permis à des personnes de découvrir et de s'ouvrir à ces dimensions de développement durable. La grande distribution permet donc aux consommateurs de s'ouvrir à de nouveaux produits s'inscrivant dans une démarche en faveur du développement durable et profitable à tous.

Néanmoins, pour en revenir aux techniques employées par les firmes, c'est la qu'elles sont pointées du doigt, comme les scandales à propos du gaspillage alimentaire. « Dans la consommation locale, tu n'es pas dans la sur-consommation et tu ne fais pas de gaspillage ». Ce sont des paradoxes comme ceux-ci qui décrédibilisent les discours et bonnes actions des firmes, car dans leurs recherches de bénéfices, elles sont parfois prêtes à user de recours douteux et suspicieux qui retient l'attention des consommateurs. « Non plus il y a marques, plus il y a d'argent, plus on peu faire de la communication ». Ces éléments font douter le consommateur qui va se replier sur d'autres solutions.

Aujourd'hui, dans leur résistance, les consommateurs montrent qu'ils sont prêt à réapprendre à consommer « réapprendre à consommer autrement, c'est cela surtout », mais dans de meilleures conditions « La sécurité, c'est d'être informé ». Si nous reprenons l'exemple précédent de McDonald's, les consommateurs continueraient de se rendre dans ces fast-food par pur plaisir, mais pourquoi mentir ou fausser la réalité aux consommateurs ? « Cela n'empêche pas l'achat plaisir où on ne regarde pas les étiquettes », mais ce que les consommateurs n'acceptent plus c'est la mauvaise expérience « Si je vis une mauvaise expérience, j'arrête de consommer cette marque ».

Les consommateurs auront toujours plus ou moins besoin des firmes, surtout en ce moment de mouvance, mais il est dommage que le marketing soit réduit à une telle image négative « Le marketing est derrière et cela ne veut pas dire signe de qualité et de sécurité, mais simplement argent qui tombe, ils misent tout sur le marketing comme ça il y aura un retour » à cause de ressenti où le consommateur se sent trahi « je pense que je me fais avoir parfois (par les labels) », alors que le marketing détient des outils qui utilisés de manière optimal pourraient profiter à chacun. Tandis que, les Amapiens, les intolérants/allergiques (gluten, lactose, etc) ont, certes, des profils complètement différents, mais ont aujourd'hui ont des besoins en terme de représentations pour qu'il y ait plus de communication autour et de manière adaptée. « Je trouve cela très dommage, car il y a pleins de gens qui ne connaissent pas et je pense que si les AMAP communiquaient plus, elles auraient bien plus d'adhérents ». Alors qu'ils sont sûr du pouvoir que détiennent les firmes et les médias « Si cela passe au journal de 20h de TF1, tout le monde se le dira et le fera ». Le consommateur a forcément besoin de l'implication des entreprises, mais aussi des médias pour « recréer un lien social dans les supermarchés », comme dans tous les circuits de distribution et pour l'ensemble des marques.

Les consommateurs sont en recherche de lien social dans une société « où les gens ont beaucoup de mal à avoir du temps, alors que prendre le temps, là est la question ? » Et c'est un point très apprécié chez les consommateurs locaux « II y a plaisir d'aller chez le

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commerçant, de le rencontrer et de discuter - Tu as vraiment un conseil - C'est sympa ». On s'aperçoit qu'il y a certains éléments qui sont critiqués chez les distributeurs, mais qui ne sont pas propres aux produits alimentaires, mais plutôt aux stratégies d'entreprise derrière. Les éléments les plus critiqués sont « l'aspect commercial et le marketing dont on a marre, parce qu'il y en a trop, dès que tu allumes ta télévision, tout le monde essaie de t'influencer et c'est à cause de cela qu'on en a marre ». On relève que les consommateurs se font une idée globale de la masse et ne distinguent difficilement les différents types d'entreprise. Alors que si les firmes ne se contentaient pas de représentations plus ou moins ancrées avec un modèle de consommation à respecter, et qu'elles s'ouvraient à d'autres visions, elles pourraient développer de meilleures relations avec les consommateurs. Au lieu de favoriser l'émergence d'un fossé, les firmes pourraient être à l'origine de mouvance positive sur le marché et jouir d'un impact positif pour leur image.

Dans le cadre du Salon du Chocolat, les consommateurs nous citaient très facilement les firmes comme « Nestlé », « Jeff de Bruges », mais ils ne connaissaient que très peu de petites structures, souvent artisanales. D'ailleurs, c'est la première raison de leur visite : la découverte des nouveaux produits. A l'inverse, NEWTREE qui est une TPE engagée en faveur du développement durable, peut être associé dans l'image à une entreprise industrielle par cynisme de la part des consommateurs. On remarque que les consommateurs apprécient les petites structures car elles sont signe de qualité : « il y a des -petites - marques qui me plaisent, signes de qualité gustative », même si les produits ont une origine plus lointaine, ce sera le critère de la confiance qui conviendra le mieux au consommateur. Malgré la volonté pour les distributeurs tels que Système U d'intégrer des producteurs locaux dans certains de leurs magasins comme les poissonniers de leur magasin sur la côté Ouest française, les distributeurs souffrent de cette image négative : « Ce n'est pas que je ne vais pas avoir confiance en lui, mais à la base je vais douter de la sélection des produits qui n'est pas qualitative (supermarché) »

Ces éléments nous permettent d'affirmer l'hypothèse que les consommateurs ne se suffisent pas à consommer essentiellement des produits locaux, ils sont dépendant des produits globaux. Néanmoins, à force de vivre de mauvaises expériences avec les firmes, les consommateurs mémorisent des expériences négatives, qui vont les pousser à essayer de se tourner vers d'autres alternatives. La grande distribution jouit quand même d'une position stratégique avec son éventail de produits et de marques, on peut donc parler de théorie de la dépendance des ressources. Les firmes ont besoin de l'agriculture, et des producteurs, tout comme les consommateurs ont besoin de tous ces acteurs. Si chacun trouvait sa place et que ceci était respecté, on pourrait se développer un équilibre entre tous, qui servirait chacun. D'autant plus que même si les consommateurs locaux cherchent à se détacher d'un système marchand, il apparaît très difficile de pouvoir intégralement s'auto-suffire : « Mes cousins de Paris ont changé du jour au lendemain, ils ont ouvert une ferme à côté de Paris, ils font de la biodynamie. C'est encore plus poussé que le bio, et eux par contre ils lavent eux-mêmes leur linge avec des huiles essentielles, ils n'achètent plus rien d'industriel et c'est hyper intéressant, car oui ils s'auto-suffisent, sauf pour le café, le sucre, et encore le sucre provient d'une coopérative », bien qu'ils mettent tout en oeuvre pour, ils sont dépendants des acteurs de l'offre.

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Enfin, tous les éléments cités précédemment révèlent que les consommateurs citoyens ont complètement modifié les codes de consommation. Ils rejettent à présent ce système d'hyper-alimentation, pour certes se faire plaisir, mais aussi s'opposer à des firmes, pour asseoir leur identité. Mais on remarque que 100% des personnes intervenants, lors de l'entretien, consomment local pour revaloriser des acteurs ou des circuits de distribution et pour essayer d'amener à une consommation plus juste et équitable pour tous. Pour les AMAP, ce sont les Amapiens qui sont à l'origine du développement des points de distribution, car plus il y a d'Amapiens, plus il va y avoir de producteurs impliqués. Pour ne pas tomber dans la sur-consommation les AMAP limitent le nombre d'adhérents par point de distribution à environ 80 personnes. Si la demande est trop importante, alors vont naître d'autres AMAP. Dans ce système là, le consommateur est à l'origine de création de circuits alternatifs. D'autre part, dans les AMAP, le bon fonctionnement repose sur l'engagement des 2 parties, mais l'engagement du consommateur sur l'année permet aux producteurs de se développer, d'investir pour proposer plus de produits, ou améliorer sa production : « L'AMAP, c'est que tu t'engages pour l'année, en gros le producteur il sait qu'il y a tant d'argent, au 1er Janvier tu fais tes chèques pour l'année, donc il connait sa trésorerie. Du coup, il peut ré-réinvestir pour faire de nouvelles sortes de légumes, pour faire des travaux, enfin c'est génial, je trouve cela top ». Les consommateurs locaux prennent plaisir à faire preuve de solidarité avec les producteurs locaux, c'est pour une source de plaisir : « Tu fais plaisir aux gens », « c'est comme partager ce plaisir la avec la personne qui produit ».

En effet, quand on les interroge sur les raisons de la consommation locale, après la notion de plaisir, voila les premières réactions spontanées qui se font dans cet ordre : pour l'environnement, « je mange que du bio, l'environnement compte beaucoup », pour l'économie locale « Je le fais aussi pour favoriser l'économie locale, plutôt que de favoriser une autre économie, dans ce cas la je touche la personne en face de moi », et pour le lien social qu'ils retrouvent », « je préfère donner mon argent à cet homme là qui travaille dans ses terres et avec ses mains ». La consommation locale favorise la démarche sociale et solidaire que ce soit auprès des producteurs indépendants ou même entre consommateurs « Cela peut être ton voisin d'à côté qui a un mûrier et tu lui achètes des fruits, c'est local et solidaire ».

A travers la démarche citoyenne de la consommation locale, on assiste pleinement à une démarche de consom'action, c'est-à-dire que dans un sens les consommateurs cherchent à utiliser leur acte de consommation pour influencer plus ou moins le monde dans lequel on vit. Néanmoins, quand on interroge les participants sur leur démarche de création de valeur pour le marché, ils ne considèrent pas que leurs gestes soient réalisées dans le but de créer de la valeur : « Ce sont mes valeurs, ce n'est pas pour la création de valeurs, c'est simple les miennes pour moi - je le fais pas pour que tout le monde le fasse, je l'ai dis c'est avant tout égoïste, c'est pour moi, c'est pour mon bien ». Il est évident que le consommateur agit pour lui avant les autres, mais en creusant un peu plus cette approche, on remarque qu'il essaie tout de même de faire évoluer la société de consommation à son échelle et avec ses moyens: « Moi mon AMAP, je la promeus de partout - Etant végétarienne, moi je cherche à convaincre, j'ai des débats dans des repas familiaux qui sont houleux, mais je me heurte à des murs - Convaincre c'est dur, quand tu essaies de convaincre tu t'attaques peut-être à des gens qui en ont rien à faire, juste dire son avis et pas aller plus loin c'est mieux, ça laisse réfléchir les gens si nécessaire, plutôt que de juger, ce qui a aucun impact ». Dans ce sens, de manière inconsciente, les consommateurs tendent de faire évoluer la consommation dans le bons sens « Moi, je pense qu'il y a une mouvance qui est en train d'arriver. Les gens se

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rendent compte qu'ils mangent des saletés depuis des années, et certaines personnes sont aussi là pour te montrer que tu peux changer de système et retrouver de la qualité ».

Nous pouvons donc afÞrmer que directement ou indirectement, consciemment ou non, le consommateur est à l'origine de la valeur ajoutée pour toutes les parties prenantes sur le marché.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote