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La gestion durable de la filière cacao dans la région du centre du Cameroun : le cas du bassin de production de la Lékié.

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par Dieudonné MBARGA
Intitut des Relations Internationales duCameroun-IRIC/Yaoundé 2 - Master 2 « Coopération internationale, Action humanitaire et Développement Durable »  2011
  

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Section 2 : L' indispensable structuration du monde rural

Analphabétisme, ignorance, absence d'électrification, rareté des ressources financières, déficit d'infrastructures viables (écoles, dispensaires, routes etc...) et individualisme exacerbé, sont autant d'éléments d'aggravation de la grande pauvreté, mieux de l'extrême précarité du monde rural. Ce constat général se décline pour ce qui est de la Lékié en des taux de couverture sanitaire et de scolarisation insuffisants ou faibles et un revenu moyen par habitant de l'ordre de moins de 500Fcfa/jour, très insuffisant pour garantir des conditions de vie minimalement descentes car bien loin des standards internationaux et en inadéquation à la conjoncture nationale en terme du coût de la vie.

A l'évidence donc, les problèmes de développement des bassins de production ne peuvent trouver des solutions adéquates que sous formes normative et structurelle. La nécessaire structuration du monde rural dans lequel évolue la Lékié relève alors de cette précédente observation. Structurer le monde rural signifie organiser ses acteurs, aménager des espaces de dialogue et de travail pour mieux articuler leurs initiatives de développement.

Paragraphe 1 : Fondements et finalités de la structuration du monde rural

Dans le décèlement des causes de la pauvreté en milieu rural, la thèse écologiste nous enseigne que celles-ci sont d'abord à rechercher dans les faits de l'homme et de son environnement (analphabétisme, malnutrition, réchauffement climatique etc.). Mais c'est davantage la thèse économiciste qui nous édifie mieux à ce sujet en nous renseignant que, ces causes se résument surtout en la non maîtrise de la mise en oeuvre de politiques économiques capables de favoriser la production des richesses et leur équitable « re »-distribution dans le rapport espace-temps. Cette réalité traduit une défaillance de l'appropriation du concept de développement à la base ou développement endogène suivant les termes de Robert Chambers45(*).

Le développement à la base ou développement endogène peut se comprendre comme étant un processus par lequel une société, à un moment de son histoire, s'organise pour une meilleure mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et forces dont elle dispose en vue d'atteindre un état jugé satisfaisant ou meilleur par elle-même, conformément à ses aspirations et ses normes culturelles et jugé également plus conforme à la dignité humaine, d'après des valeurs universellement reconnues.

De manière simplifiée, le développement à la base peut être considéré comme un type de développement centré sur les besoins fondamentaux des populations et sur leur propre capacité d'organisation.

A l'échelle rurale, le développement endogène a pour synonyme le développement rural. Il est destiné à rendre un groupe spécifique de gens, hommes et femmes, pauvres de la campagne, capables de gagner, pour eux-mêmes et leurs enfants plus que ce qu'ils désirent et dont ils ont besoin.

Il implique alors d'aider les populations rurales à exiger et à contrôler une plus large part des bienfaits de la production des richesses. C'est donc au coeur de cet argumentaire que se situe la nécessité de structurer véritablement le monde rural, mieux que ce qui se fait au demeurant.

Point 1 : La structuration du monde rural comme gage d'un amortissement des coûts d'exploitation et d'une meilleure défense et promotion des intérêts des producteurs de cacao et de leurs localités

S'il est vrai que souvent, on rentre dans l'activité cacaoyère à titre individuel en investissant ses ressources propres, force est cependant d'indiquer qu'à terme, l'exploitation a des coûts importants (entretien des champs, sollicitation de l'expertise technique, achats des engrais phytosanitaires), surtout pour qui veut de manière permanente garantir une production de qualité ; et ces coûts sont davantage importants pour les vergers de grandes surfaces (5-8-10 hectares...). Il devient alors indéniablement salutaire pour les producteurs de cacao de se mettre ensemble, en se constituant en groupe dans le sens d'amortir les coûts d'exploitation et de mutualiser les risques. Ne dit-on pas l'union fait la force.

De plus, pour assurer une meilleure défense et promotion des intérêts des producteurs de cacao et de leurs localités, la structuration se présente comme un pare-feu aux spéculations de toutes sortes et aux tripatouillages des acheteurs véreux (trucages des balances) dont sont régulièrement victimes les producteurs de cacao solitaires au moment des ventes de leur produit. Elle est aussi une aubaine pour une meilleure négociation du prix en ce sens que, s'il est facile de tromper un individu et que seul on est vulnérable, dans le groupe cela devient difficile voire peu probable, les faiblesses des uns étant comblées par la vigilance des autres.

Organisés, les acteurs de la cacaoculture deviennent faciles à identifier et à rassembler. Ils peuvent ainsi mieux formuler et présenter leurs opinions, revendications et suggestions aux acteurs d'en face (Etat, acheteurs, partenaires...).

Point 2 : la structuration du monde rural dans l'optique de soutenir la modernisation du monde rural et en faire un véritable pôle de développement

Dans la logique d'un développement endogène, conçu et mis en oeuvre par les populations elles-mêmes, le monde rural devient un interlocuteur ainsi qu'un véritable pôle de bien-être et un argument valable pour maitriser l'exode rural. Aussi est-il nécessaire de mettre en oeuvre un schéma organisationnel adéquat, devant permettre véritablement de penser local et d'agir local.

Dans les faits, cela revient à crédibiliser formellement les institutions communautaires (chefferies, comités locaux de développement, GIC, coopératives) pour la promotion de l'intérêt local par la définition et l'appropriation d'un plan de développement communautaire se déclinant en la réalisation des projets dont les financements nécessaires pourront découler principalement des ressources financières issues de la commercialisation des produits des cacaoyères communautaires. Lesdites cacaoyères devraient préalablement être créées sur la base d'un cadrage juridique adéquat (régime foncier et d'exploitation), ainsi que de financement issu des contributions de chaque membre.

* 45CHAMBERS Robert, Développement rural : la pauvreté cachée, édition Karthala, Page 80 ; 241

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