Chapitre 3. Vers l'émergence d'une
hypothèse
3.1 L'hypothèse
Je présuppose que depuis plusieurs années
l'objectif de la peine de prison a changé. Maintenant la priorité
est à l'insertion sociale et professionnelle, d'effectuer un
accompagnement individualisé pour lutter contre la récidive. De
nombreuses actions sont présentes sur notre territoire et tout est mis
en oeuvre pour permettre de répondre aux missions confiées, mais
face à une surpopulation carcérale, il est nécessaire
d'organiser et de coordonner tous ces acteurs du quotidien pour optimiser le
panel de compétences qui s'offre aux détenus pour permettre un
accompagnement complet dans leur projet de vie.
Mon hypothèse est alors la suivante : La mise
en place d'un comité de suivi constitué d'une équipe
pluridisciplinaire permettrait l'optimisation du panel de compétences
présent en prison, en permettant un suivi chronologique et
régulier pour les détenus dès
l'incarcération.
La coordination des différents dispositifs mis en place
au sein des prisons pourrait permettre la redéfinition du rôle
propre à chaque intervenant, dans l'objectif d'organiser et
d'améliorer le processus d'accompagnement des détenus dans leurs
démarches d'insertion sociale et professionnelle. Cela permettrait aux
détenus un soutien et une évolution cohérente pour
préparer leur sortie.
Cette coordination d'équipe permettrait la
création d'un comité de suivi qui réunirait les
compétences et réseaux pour favoriser la diffusion de
l'information, tout en respectant le cadre éthique du code
déontologique dont régit l'administration
pénitentiaire1
Au sein d'une telle organisation il serait intéressant
de penser que les compétences d'une CESF permettraient la
création de cette coordination pluridisciplinaire.
3.2 Pour l'intérêt : des détenus,
de l'administration pénitentiaire
La mise en place d'une équipe aux compétences
variées permettrait un réel accompagnement dès
l'incarcération, l'intérêt de cette mise en place est de
pouvoir orienter les personnes incarcérées en les rendant acteurs
dans la construction de leur projet de vie tout en établissant avec lui
une chronologie logique des axes d'orientation avec l'offre présente et
possible. Un soutien leur permettant de planifier leur peine et d'en fixer
leurs objectifs va leurs permettre de se sentir aidés et
accompagnés par des professionnels, dans des démarches bien
souvent difficiles à effectuer selon les personnes.
L'intérêt de cette équipe pour
l'administration pénitentiaire est multiples, d'une part la coordination
et la planification des actions permettraient l'allègement du travail
par le service compétent (officier responsable), effectuer un compte
rendu régulier avec le SPIP pour transmission des éléments
nouveaux ou des priorités, un accompagnement régulier afin de
permettre une insertion sociale et professionnelle stable pour une sortie
réussie, permettrait de faire baisser des taux de récidive qui
est au coeur des missions de l'administration pénitentiaire et par
conséquent faire baisser le taux d'occupation des prisons qui est bien
trop haut.
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1/ Code de déontologie du service public
pénitentiaire, Décret n° 2010-1711 du 30 décembre
2010
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