2.1.2 Un sentiment d'impuissance
La détention est rythmée par des journées
proposant des activités et des actions en faveur des détenus.
Tout est mis en place pour essayer de répondre aux besoins et aux
manques des détenus, le sport, la lecture, le culte mais
également la formation, le travail, l'accompagnement. Cependant les
détenus ne sont pas informés de toutes les possibilités
qui s'offrent à eux. Enfermés dans leur cellule ils savent qu'ils
doivent travailler, essayer de participer à des activités ou
action pour pouvoir plaire au JAP en présentant un dossier exemplaire.
Mais ce raisonnement ne répond pas aux priorités de lutte contre
la récidive. Au contraire les détenus ne le font pas pour
travailler leur projet de vie mais plutôt pour sortir le plus rapidement,
certain détenu participe à des formations qui ne leur sont pas
utiles, de plus le recrutement se fait au bon vouloir de l'officier ATF
(activités, travail, formations), et du CPIP. Mme R.1souligne
que cette action a pour objectif de travailler avec les détenus sur leur
projet professionnel, le public doit être ciblé : ceux arrivant en
fin de peine ou avec possibilité d'aménagement de peine. Il
arrive souvent que ses stagiaires sont des prévenus ou des
détenus en début de peine, « à quoi ça sert de
trouver un emploi ou une formation pour une personne qui sort dans 5 ans ou qui
n'est même pas jugé, l'accompagnement n'est pas le même
», mais également qu'il arrive parfois que les détenus
inscris dans une de ses formations sont absents car le surveillant n'est pas
venu le chercher alors que eux les attendaient. Un profond sentiment
d'impuissance face à une réalité bien loin des
priorités malgré des efforts et la
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poursuite de propositions, les détenus sont dans
l'incapacité de pouvoir faire évoluer leur projet comme ils le
souhaiteraient. Ce qui engendre l'isolement de ces personnes qui se retrouvent
bloqués face à tant d'obstacles.
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