Introduction
D'après la Déclaration des Droits de l'Homme et
du Citoyen de 1789, la liberté, la propriété et la
résistance à l'oppression font partis des droits fondamentaux
dont disposent l'ensemble des citoyens. Nul ne peut en être en principe
privé de ces droits sauf dans le cadre d'une peine d'emprisonnement
prononcée par une juridiction. La privation de ces droits ne dure que le
temps de la sanction pénale.
En effet, l'incarcération ne doit porter atteinte
qu'à la liberté d'aller et venir, cependant la peine de prison
pèse sur de nombreux droits fondamentaux (expression, vie de famille,
droits civiques, intimité, dignité, sexualité,
accès à la santé, à l'éducation et à
la culture ...).
Ainsi, et malgré les propositions et les missions
confiées à l'Administration Pénitentiaire, les conditions
de vie des détenus sont très dures voire inhumaines en raison
d'un manque de moyen humain et financier.
Les conditions de détention fragilisent un peu plus la
population carcérale et rendent difficile la réinsertion tant
professionnelle que sociale. En effet, l'Observatoire National des Prisons
(ONP) constate d'une part, que la peine privative de liberté favorise
l'exclusion, la précarité, et n'est pas adaptée à
la réinsertion professionnelle. Dès lors, le taux de pourcentage
de récidive est en augmentation et par corollaire, les peines
d'emprisonnement pour récidive sont prononcées de plus en plus
(la sanction est doublée en cas de récidive). Ainsi, selon l'ONP,
la prison renforce la marginalisation.
Cependant la prison évolue et l'insertion d'un public
de justice est aujourd'hui bouleversée par de profondes réformes.
La volonté des pouvoirs publics est d'assurer à la fois la
sécurité et de développer l'accompagnement à la
réinsertion des détenus. On assiste donc à la fin de la
peine sanction pour se diriger vers une peine de resocialisation. L'objectif
est d'éviter la récidive.
Dans la mesure où les réformes en cours, les
positions de l'Administration Pénitentiaire et du Ministère de la
Justice mettent l'accent sur la prise en charge du détenu pendant son
incarcération aux fins de la réinsertion sociale et
professionnelle, il est d'actualité de se demander comment s'organise
l'accompagnement des détenus dans les démarches d'insertion
sociale et professionnelle, dans les prisons en France ?
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Pour aborder cette question, il faut d'une part, comprendre
l'histoire des prisons, son évolution et définir les
priorités de l'Administration Pénitentiaire. Quelques chiffres
vont permettre d'analyser un public hétéroclite et d'en cerner
les problématiques sociales ; D'autre part, appréhender la vie en
établissement pénitentiaire avec ses règles et ses
contraintes.
Ainsi, cette première partie permettra de mieux cerner
le monde carcéral et sa population hétéroclite dont les
chemins vers l'insertion sociale et professionnelle sont différents, ce
qui nécessite des orientations et des axes de travail
individualisés.
Par la suite, mes travaux de recherche tourneront autour des
différents moyens humains au sein des prisons afin de cerner les
services et actions mis en place mais également d'identifier les
institutions et autres associations partenaires à l'administration
pénitentiaire.
Dès lors, nous pourrons nous interroger sur les raisons
de la difficulté de la mise en place d'une réinsertion
socioprofessionnelle et comment organiser l'accès aux sources
d'information disponibles s'offrant aux détenus, avec des moyens humains
présents tout en respectant les restrictions pénales, en
permettant l'optimisation de la mise en place d'une dynamique constructive dans
la création d'un projet de vie cohérent et complet ?
Face à une surpopulation du monde carcéral, les
différents acteurs dans l'insertion sociale et professionnelle sont
débordés. Les détenus se retrouvent dans un sentiment
d'impuissance par le manque de communication, je présuppose qu'en
mettant en place un comité local de suivi constitué d'une
équipe pluridisciplinaire permettrait l'optimisation du panel de
compétences présent en prison, en permettant un suivi
chronologique et régulier pour les détenus dès
l'incarcération.
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