V. Discussion
A travers mon travail de fin d'études j'ai aussi pu
constater qu'un soignant motivé, qui aime son travail et qui gère
correctement son stress est moins susceptible de souffrir au travail. Ces trois
données entrent dans le domaine du « bien-être
» ou de la « qualité de vie au travail
».
Dans mon travail, il était inéluctable de parler
de la relation soignant-soigné étant donné que le soignant
est indissociable de la personne soignée et que la relation au patient
représente le coeur du métier d'infirmier. Pour connaître
le ressenti des soignants sur la qualité de leurs soins, j'ai d'abord
dû poser une question sur l'impact du stress sur la relation
soignant-soigné bien que cela ne représentait pas ma question
principale de recherche. A travers mes entretiens infirmiers j'ai donc pu me
rendre compte qu'un soignant stressé donnera plus facilement des soins
de moins bonne qualité. Ces données rappellent une phrase que
j'avais pu lire lors de mes recherches : « Le bien-être de
l'infirmière est le pré requis de la qualité des soins
».
Mais l'absence de stress chez le soignant passe entre autres
par une bonne prévention car qui dit risque, dit automatiquement axes de
prévention. Dans mes situations une et deux, il me semble que la
prévention a malheureusement manqué. Trois axes de
préventions peuvent être associés à la prise en
charge du stress.
Tout d'abord, la prévention primaire qui consiste
à réduire ou annuler les sources de stress évoquées
précédemment. Dans cette prévention, les
établissements se doivent également d'éliminer ou
contrôler les facteurs de risques déjà présents,
comme les moyens humains insuffisants par exemple, en les diagnostiquant et en
les évaluant.
Ensuite, la prévention secondaire qui consiste
principalement à développer des capacités à faire
face au stress telles que des formations pour apprendre à gérer
ses émotions ou de la relaxation sur le lieu de travail. Dans ma
première situation, elle aurait pu consister en un entretien avec un
supérieur ou un collègue de travail pour discuter de la situation
vécue et une formation pour apprendre à mieux gérer une
situation d'urgence.
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Enfin, la prévention tertiaire consiste en la prise en
charge des personnes atteintes par le stress avec par exemple la possible mise
en place d'un traitement ainsi que d'une assistance psychologique. Dans ma
situation n°2, nous nous trouvons dans de la prévention tertiaire
puisque la patiente est traitée pour son Burn-out. Dans cette
prévention tertiaire peut également être mis en place un
accompagnement de retour à l'emploi tel qu'il l'était
souhaité pour cette patiente.
Le bien-être au travail est un thème qui est
ressorti tout au long de mes entretiens et notamment le thème de la
motivation au travail. A la question « Vous est-il déjà
arrivé de ressentir de la souffrance au travail ? », un des
infirmiers a d'ailleurs répondu : « Ah oui, ça ne
m'arrive pas souvent mais je pense que ça m'arrive. Et je pense que
c'est parce que j'aime mon travail et ce que je fais et que je suis
consciencieux dans ce que je fais et que ça me tient à coeur.
» Derrière chacun des entretiens que j'ai menés, j'ai
toujours ressenti que c'est parce que les infirmiers prennent leur
métier à coeur et qu'ils aiment ce qu'ils font, que ce travail
peut les toucher.
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