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L'impact psychique du stress chez l'infirmier.

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par Faustine Dhaneus
IFsanté - Dipôme dà¢â‚¬â„¢Etat Infirmier 2016
  

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Conclusion

Le thème que j'ai choisi m'aura permis de mener ce travail avec une grande énergie par le fait qu'il m'intéressait pleinement et que je souhaitais l'approfondir depuis ma deuxième année de formation. Malgré quelques difficultés, je suis parvenue à mener ce travail comme je le voulais et y intégrer beaucoup d'idées bien que, le sujet étant vaste, j'ai parfois dû me limiter.

A travers ce travail j'ai pu répondre à mon questionnement de départ. Tout d'abord par la réalisation de recherches qui m'ont permis de mieux analyser mes deux situations de départ. A travers ces recherches j'ai pu approfondir mes connaissances sur les mécanismes du stress et sur la souffrance au travail qui m'était presque inconnue à ce jour. Ensuite, j'ai eu la chance de pouvoir aller interroger plusieurs infirmiers. Ces infirmiers ont abordé des sujets qui ne m'étaient pas nouveaux puisque j'avais pu les souligner à travers mon expérience sur le terrain mais aussi parce qu'ils correspondaient aux recherches menées précédemment. Mes recherches conceptuelles et mon enquête exploratoire m'auront donc permis de répondre à ma problématique et de valider mon hypothèse de recherche.

Finalement, ce travail m'aura été très enrichissant sur plusieurs points de vue. D'un point de vue personnel, ce travail m'aura été très profitable notamment grâce aux personnes que j'ai pu rencontrer mais il m'aura surtout appris à avoir l'esprit plus ouvert et à travailler ma curiosité. D'un point de vue professionnel, ce travail m'aura permis de me rendre compte que le métier d'infirmier comporte des risques et qu'il est important de les connaître afin de mieux les appréhender en tant que future infirmière.

Si je devais poursuivre ce travail j'élargirais mes recherches au bien-être au travail. Comme ont pu m'apprendre mes recherches, la qualité de vie au travail semble être essentielle à une bonne réalisation des tâches mais surtout à la mise en place d'une relation soignant-soigné de qualité.

Au final, ce travail est à l'image de mes trois années de formation : intense mais surtout très enrichissant.

Annexes

I. Grille d'entretien

Quel âge avez-vous ?

Depuis quand êtes-vous diplômé infirmier ? Depuis quand travaillez-vous dans ce service ?

1. Rencontrez-vous des situations de stress dans votre service ? - Si oui, à quels moments ? A quelle fréquence ?

2. Face à une situation de stress, comment réagissez-vous ?

- Face à une situation de stress, diriez-vous que vous savez gérer votre stress et le canaliser ?

3. Vous est-il déjà arrivé de ressentir des émotions face à une situation de stress ?

- Si oui, quelle était cette situation ?

4. Diriez-vous que le stress que vous pouvez ressentir au travail peut avoir un impact sur votre relation avec les patients ?

- Donnez-moi des exemples.

5. Comment vous sentez-vous à la suite d'une journée où vous avez-eu à vivre de nombreux évènements stressants ?

6. Si je vous parle de souffrance au travail, que cela vous évoque-t-il ? - Qu'est-ce que pour vous la souffrance au travail ?

- Donnez-moi des exemples.

7. Vous est-il déjà arrivé de ressentir de la souffrance au travail ? - Vous êtes-vous déjà senti à cours de ressources face à certaines

situations ?

- Pouvez-vous me donner un exemple de situation ?

C'est pas particulièrement fréquent. Je dirais, peut être euh, une fois par semaine.

II. Entretien

Entretien n°1

Quel âge avez-vous ?

J'ai 25 ans.

Depuis quand êtes-vous diplômé infirmier ?

Je suis diplômé depuis le mois de juillet 2014 donc ça fait un petit peu plus d'un an et demi que je travaille en tant qu'infirmier.

Depuis quand travaillez-vous dans ce service ?

Depuis janvier 2015 donc ça va bientôt faire un an et demi.

1. Rencontrez-vous des situations de stress dans votre service ?

Euh oui, euh mais du coup est-ce que je dois te dire les différents types de stress ? Est-ce que tu veux que je décrive les différents euh ? Bah déjà un stress, euh, lié par exemple aux situations d'urgences mais qui est un petit peu propre au métier. C'est-à-dire que quand il y a un enjeu particulier pour la vie du patient on est forcément stressé, mais je pense que c'est vrai pour beaucoup de personnes et, euh, dans tous les services.

Et après, euh, en lien souvent la plupart du temps avec la charge de travail. Quand je sais que j'ai une charge de travail qui est trop importante, enfin, que j'estime moi trop important, euh, pour moi sur un poste, euh, il m'arrive d'être stressé parce que peur d'oublier quelque chose, de passer à côté de quelque chose, du fait d'avoir, à mon sens, une charge de travail trop élevée par rapport à ce que moi je peux donner sur un poste.

- Si oui, à quels moments ? A quelle fréquence ?

2. Face à une situation de stress, comment réagissez-vous ?

Je vais décrire en fonction des situations. Quand il s'agit d'une situation d'urgence, ben c'est un petit peu aléatoire. C'est-à-dire que euh, c'est euh, on fait ce qu'on peut pour maîtriser la situation, ça fonctionne, ça fonctionne pas toujours. L'objectif c'est par exemple de, ben euh de, récupérer la santé de quelqu'un qui s'arrête et du coup on fait de son mieux, on gère de son mieux. Je pense que c'est un petit peu dépendant aussi, euh, des personnes qui m'entourent, est-ce que je suis avec un binôme, qui, que ce soit infirmier ou soignant qui maitrise la situation comme moi, qui, qui me rassure et souvent c'est aussi lié au médecin qui est avec nous. C'est-à-dire qu'on peut avoir des situations d'urgences où on est avec un médecin qui, de mon point de vue hein, est pour moi calme et dirige un petit peu un soin d'urgences ou de réanimation où il est calme, où il est détendu. Moi ça me met dans une position où du coup il ne me communique pas son stress et j'arrive à me maîtriser.

Au contraire si je suis avec quelqu'un qui me presse et qui attend de moi de la rapidité et euh, un petit trop ou qui hausse le ton, qui parle fort, qui me donne beaucoup d'ordres en même temps, là ça me met en stress.

Comment est-ce que je le gère ? Dans ce genre de situations d'urgences je n'ai pas trop le temps de réfléchir donc c'est un petit peu instinctif et je crois que ça dépend de la situation, je fais de mon mieux. Je priorise comme je peux. Et puis après on délègue aussi hein ! Dans une situation d'urgences le mieux c'est d'être par exemple deux infirmiers un aide-soignant et de pouvoir compter sur son binôme pour pouvoir gérer le, son temps et les soins.

Après euh, comme est-ce que je gère une situation de stress quand il s'agit de la charge de travail, ce que j'appelle une surcharge, je dirais que euh, je fais les choses les unes après les autres en priorisant, je fais de mon mieux. Si je dépasse le temps imparti soit je passe à la relève et voilà, là je prends un peu de recul et je me dis que de toute façon je ne peux pas être à cinq endroits en même temps. Donc je me pose trois petites minutes pour essayer de m'organiser, par exemple je prends un papier, je discute avec mon binôme et voilà je lui dis « voilà ce qu'on peut faire et dans tel ordre, comment est-ce qu'on peut se diviser le

travail » et là, ben de toute façon je prends du recul et je me dis « y'à pas à stresser, chaque chose en son temps, je ne peux pas ... » Voilà, je m'organise.

3. Vous est-il déjà arrivé de ressentir des émotions face à une situation de stress ?

Ah oui, évidemment ! Encore une fois euh, quelles émotions je peux ressentir ... Je dirais, parfois, euh, un petit peu de peur. Parce que, bah je reviens encore une fois sur cette situation d'urgences ou de réanimation euh. Euh forcément il y un enjeu donc je ressens un petit peu de peur ... Et encore ... Je pense que ça, honnêtement, ça, ça s'atténue avec le temps parce que forcément avec le temps tu revis ces situations que tu gères de mieux en mieux, puisque tu te formes. On a des formations euh, au sein de l'établissement, on se forme aussi entre nous euh, j'ai des collègues plus expérimentés qui m'expliquent leur façon de faire. J'ai aussi été formé, par exemple, aux différents appareils qu'on peut trouver au sein des soins intensifs cardio, cardiologiques, du coup que j'arrive plus facilement à utiliser sur une situation d'urgences. En étant formé, et ben je diminue mon stress et je diminue ma peur au fur et à mesure que les situations se reproduisent.

Et après, euh, qu'est-ce que je ressens comme émotions ... Non je dirais peut-être un petit peu d'anxiété euh, ouais quand il y a trop de travail, j'aimerais pouvoir me diviser et parfois c'est pas possible. Mais c'est principalement les émotions que je ressens ... Après euh, je prends du recul et je te dis euh, je sais que je peux pas être à différents endroits au même moment donc euh, voilà.

4. Diriez-vous que le stress que vous pouvez ressentir au travail peut avoir un impact sur votre relation avec les patients ?

Ça c'est évident. C'est-à-dire que, bah par exemple, dans l'émotion dans laquelle je me situe parfois je peux être aussi un petit peu, euh, je reviens sur la question précédente euh, en colère, dans le sens où je me sens peut être pas compris parfois ... Quand j'explique que j'ai trop de travail et qu'honnêtement, j'ai pas forcément d'aide supplémentaire, on me rajoute pas forcément un collègue pour pouvoir m'aider. Peut-être que parfois je suis en colère parce que je me sens incompris et du coup euh, tu peux me répéter la question ?

Donc oui complétement dans le sens où, bah si j'ai peur ou si j'ai, je suis en colère. Encore que si j'ai peur j'arrive à, euh je pense, à le gérer en, encore une fois, en prenant un peu de recul, en me disant, comment je peux gérer euh ... J'estime qu'il y a une solution à mon problème et du coup comment est-ce que je peux gérer cette situation. Un petit peu en arrière, je regarde cette situation et je me dis voilà comme je vais faire ...

Maintenant, euh, quand, j'ai l'impression d'être interpellé dix fois dans une après-midi, dans une matinée, que je suis constamment perturbé dans mon travail et que je dois répondre à chacun des intervenants, chacune des personnes qui gravitent autour de moi, les médecins, les infirmiers, les aides-soignants, la diététicienne, machin, ... Quand j'ai l'impression d'être constamment perturbé, oui parfois j'ai peut-être moins de patience et je suis peut-être, euh, plus directif, euh, peut-être moins sympathique avec les patients. Euh il peut m'arriver, je sais pas, d'être plus sec dans la façon de parler avec mes collègues, mes patients ...

5. Comment vous sentez-vous à la suite d'une journée où vous avez-eu à vivre de nombreux évènements stressants ?

Fatigué, énervé, pas compris. Euh, du coup, j'ai la chance d'avoir des collègues euh, enfin, on s'écoute beaucoup. Du coup, je me sens compris par d'autres personnes mais pas forcément pas les personnes les plus concernées. Par exemple, ma direction, quand j'explique à ma cadre que j'ai le sentiment d'avoir besoin, euh, d'un coup de main mais que l'effectif ne le permet pas. Ou je sais pas, on a un quota de patients par personne mais j'estime que même que le nombre de patient que j'ai me donne trop de travail. Je me sens pas compris par ma chef au, comment dire, au moment où elle me répond de façon négative du coup justement je suis peut être déçu ou en colère, ou incompris ou je trouve que la situation est injuste. Et euh, bah oui, parfois je sors du boulot, je suis parfois pas satisfait de mon travail, j'en ai tellement fait qu'il m'arrive de me poser la question alors que, la plupart du temps pas du tout, est-ce que j'ai rempli toutes mes missions, est-ce que j'ai rien oublié, est-ce que je suis pas passé à côté d'une surveillance, à côté d'un problème, euh ... Parce que j'ai eu l'impression d'avoir

divisé mon cerveau en tellement de portions qu'il arrive que je me demande si dans l'une des cases je n'ai pas oublié quelque chose. Et voilà ...

6. Si je vous parle de souffrance au travail, que cela vous évoque-t-il ?

Bah pas du quotidien, parce que j'estime qu'on devrait pas souffrir au travail, au contraire. Je pense que pour bien faire son travail on doit être épanoui dans sa vie personnelle et professionnelle. Le personnel c'est une chose, donc ça ne regarde que moi, le professionnel, bah comme je t'ai dit j'ai la chance d'avoir euh, des collègues euh, à tous les niveaux, avec qui je collabore bien ; les aides-soignants, les infirmiers, les médecins et d'autres personnes qui gravitent autour. Et euh, mais, il m'arrive de ne pas me sentir bien dans mon travail et je dirais que le principal problème c'est la surcharge de travail, parce que je me sens pas efficace, parce que j'ai fait mes études d'école d'infirmier avec un idéal : soigner de gens, en prenant du temps, leur parler, les regarder, écouter, essayer d'analyser leurs émotions, voilà, prendre du temps. Et j'ai parfois l'impression, de oui, faire un petit peu euh, d'abattage parce que euh, j'ai beaucoup trop de travail par rapport à ce que je peux donner.

7. Vous est-il déjà arrivé de ressentir de la souffrance au travail ?

Ah oui, ça m'arrive pas souvent mais je pense que ça m'arrive. Et je pense que c'est parce que j'aime mon travail et ce que je fais et que je suis consciencieux dans ce que je fais et que ça me tient à coeur.

Et parfois, forcément, je rentre chez moi en me disant que j'ai pas forcément soigner les gens comme ce que j'imagine soigner les gens, comme ce que mon idéal me dit. J'aimerais euh, tu vois, en faisant mes études, j'ai imaginé ce que c'était de soigner la personne et je me rends compte dans la réalité du travail que c'est tous les jours pas applicables ou que c'est pas appliqué du tout. Et donc forcément je suis déçu de ce que je fais.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein