Conclusion de la partie
2 :
professionnalisation des individus :
La formation impact moins sur les pratiques que sur la
représentation que les employés ont de la bientraitance.
Les personnels formés en psychologie de l'enfant ont
certaines notions de bientraitance ancrées dans le respect de
l'individualité de l'enfant quand les autres professionnels voient la
bientraitance comme une façon de concourir au bonheur et au
bien-être de l'enfant.
Cela a un impact relatif sur les pratiques car les
accueillants vont en fonction de ces représentations mettre en oeuvre
les activités de façon différente. En effet le but de ces
activités sera différent, thérapeutique pour les
professionnelles issus de formations sanitaires, éducatif (éveil
des sens) pour les autres.
La formation impacte sur la répartition du travail au
sein des équipes.
En effet, lorsque les équipes travaillent en
binôme auxiliaire/CAP on constate que les plus jeunes enfants sont
encadrés par des auxiliaires de puériculture et les plus grands
par les titulaires d'un CAP petit enfance.
Professionnalisation de la
structure :
En dehors de la formation on note que l'impact de
l'ancienneté sur les pratiques est plus marqué, ainsi que celui
de l'effet structure.
En outre, sur les deux structures les pratiques
professionnelles semblent plus influencées par le fonctionnement et le
projet d'établissement que par le diplôme (même si celui-ci
à un impact sur les représentations des professionnels et sur la
répartition des tâches au sein des équipes).
Ainsi dans la crèche municipale la pédagogie
Loczy et le Groupe Analyse de la Pratique (GAP) alimentent la réflexion
sur la prise en charge de l'enfant. Cela incite le personnel, bien
qu'isolé en section, à une cohérence d'équipe.
De plus le fait d'être la référente d'un
enfant, de changer de section et de suivre l'enfant dans son évolution
permet une réflexion adaptée à l'enfant et un lien de
continuité aussi bien avec l'enfant que la famille.
Ce qui a pour conséquence de responsabiliser le
personnel par rapport à l'enfant.
Dans la crèche parentale la responsabilité des
enfants est collective puisque le personnel se charge de tous les enfants
présents dans le lieu de vie (il n'y a pas de
référente).
La gestion des enfants et des parents est collective et en
lien avec le planning des personnels : celle qui fera les transmissions
aux parents sera celle présente au moment où le parent revient.
Il y a une proximité, entre les équipes et les parents, qui
différencie la prise en charge de l'enfant, (tel bébé sera
porté à bras car il revient de vacance, un autre mangera en
premier car il a du mal à attendre, un autre aura plus d'attention car
il a besoin de câlin) on sent une individualisation de la prise en
charge, à l'instar de la pédagogie différenciée
à l'école. Dans la crèche municipale, on aura une
pédagogie unique pour tous les enfants, celle de Loczy (on ne porte pas
les enfants , on ne joue pas avec eux, mais on regarde l'enfant jouer , on
l'encourage ,il s'agit de créer un climat optimal pour que l'enfant
initie ses jeux et ses découvertes par lui-même).
Les pratiques sont donc nettement influencées par la
réflexion sous-jacente menée par les professionnelles mais aussi
par les conditions de travail (locaux, moyens) et par l'organisation de la
structure.
On note également que les formations d'équipe
avec un suivie dans le temps paraissent plus efficaces que les formations
suivies par les personnels de façon isolée, notamment parce
qu'elles entraînent des échanges au sein des équipes et une
réflexion collectives qui agit comme un moteur dans le travail
quotidien.
Discussion des résultats:
Il faut remettre en contexte ces résultats, ils
pourraient être généralisés ou infirmés si
l'on prenait comme terrain plus de structures. Donc ces éléments
ne permettent de conclure que sur les deux crèches observées.
Cependant on constate qu'ils corroborent d'autres
résultats d'études comme celle De Sophie Odena (2009) ou encore
celle de Rouyer et Beaumatin 2003 ainsi que celle de Julie Micheau, Éric
Molière et Sophie Ohnheiser (DRESS 2010).
De plus les seules représentations des personnels sur
les activités d'éveil ont été prises en compte.
On pourrait mener une enquête de plus grande ampleur
pour faire le lien entre qualité d'accueil et professionnalisation en
interrogeant les professionnels sur leurs représentations de la
qualité d'accueil.
On choisirait un grand nombre de structures et les
représentations des personnels seraient analyser en fonction du type de
professionnalisation de la structure ainsi on pourrait déterminer
l'impact des formations initiales, mais aussi l'impact de la
professionnalisation de la structure sur les représentations de la
qualité de l'accueil.
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