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Les insuffisances de la constitution burkinabè du 02 juin 1991.

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par Guetwendé Gilles SAWADOGO
Université Privée de Ouagadougou - Licence ès Sciences Juridiques et Politiques 2014
  

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§2. La faiblesse de la justice constitutionnelle

La faiblesse de la justice constitutionnelle burkinabè se perçoit dans la faiblesse du contrôle de constitutionnalité (A) et dans les défaillances du contentieux des droits de l'Homme (B).

A. La faiblesse du contrôle de constitutionnalité

Le contrôle de constitutionnalité est un élément important, voire indispensable pour l'aboutissement d'un constitutionnalisme réussi. C'est en effet, un mécanisme de « sanction garantissant la suprématie de la constitution » qui permet au juge constitutionnel de censurer les normes juridiques contraires aux normes fondamentales de valeur constitutionnelle. Le contrôle de constitutionnalité au Burkina Faso est faible et cela s'explique par l'indépendance douteuse de la juridiction constitutionnelle (1) ainsi que le pouvoir limité de cette institution (2).

1. Le doute sur l'indépendance du conseil constitutionnel

Dans de nombreux pays, on trouve un minimum de règles destinées à assurer aux juges constitutionnels une indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Ces règles sont relatives à la durée du mandat, à la nomination, à l'inamovibilité des fonctions, au non renouvellement de mandat et aux incompatibilités. Au Burkina Faso, c'est plutôt la modalité de nomination qui suscite la question de l'indépendance du Conseil constitutionnel. Aux termes de l'article 153, « le Conseil constitutionnel comprend : les anciens chefs de l'Etat du Burkina Faso ; trois magistrats nommés par le Président du Faso sur proposition du ministre de la justice ; trois personnalités nommées par le Président du Faso dont au moins un juriste ; trois personnalités nommées par le Président de l'Assemblée nationale dont au moins un juriste ; trois personnalités nommées par le Président du Sénat dont au moins un juriste ». C'est donc l'exécutif et le législatif, deux pouvoirs constitués, qui interviennent dans ces nominations. Les nominations sont toujours sujettes à polémique car toute nomination est politique parce que faite par une autorité politique. Mais l'important réside dans la capacité des personnes nommées à rendre la justice constitutionnelle en toute indépendance et impartialité sans tenir compte des autorités de nomination, en d'autres termes à assumer le devoir d'ingratitude à l'égard desdites autorités de nomination, comme disait maître Robert Badinter dans son interview au journal le Monde en 1986. Dans le cas du Burkina Faso, le Conseil constitutionnel n'est pas encore parvenu à ce stade surtout que les nominations se font plutôt par affinité politique. Le juge Burkinabè est toujours allé dans le sens de la volonté du politique même quand l'inconstitutionnalité de la mesure est perceptible même par l'étudiant en première année de droit : c'est l'influence du politique sur le juriste. A ce « devoir de reconnaissance » dont vouent les juges constitutionnels à l'égard leur autorité de nomination s'ajoute le caractère limité de leur pouvoir, rendant ainsi le contrôle de constitutionnalité inefficace.

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