Bio-écologie des anophèles de part et d'autre de la falaise des Mbô et leur implication dans la transmission du paludisme d'altitude( Télécharger le fichier original )par Billy TENE Université de Yaoundé 1 - DEA 2007 |
1.1.3.La maladieLe paludisme se caractérise principalement par des périodes d'accès de fièvre ou accès palustres. L'infection palustre présente trois stades d'évolution : - une phase d'incubation après la piqûre infectante ; elle correspond au développement des schizontes dans le foie. Elle est généralement asymptomatique, - une phase d'invasion avec fièvre parfois accompagnée de céphalées et parfois de myalgies et d'hépatomégalie, - une phase d'état avec fièvre intermittente, pendant la schizogonie érythrocytaire. La fièvre est rythmée et due à l'éclatement des schizontes mûrs et au déversement dans le sang de l'hypnozoïne qui est un pigment pyrogène. Chacun des agents pathogènes présente des particularités quant aux symptômes et à la périodicité des accès. En absence de traitement efficace, on peut subir des fièvres tierces ayant une périodicité de 48 heures (P. falciparum, P. vivax, P. ovale) et des fièvres quartes ayant une périodicité de 72 heures (P. malariae). L'usage d'antipaludiques adéquats permet d'interrompre l'évolution de l'infection.En cas de non traitement ou d'échec thérapeutique, des complications peuvent survenir : on peut aboutir à une fièvre bilieuse avec hémoglobinurie, des atteintes cérébrales, des mortalités foeto-maternelles chez la femme enceinte ou la mort du malade. 1.2.LES AGENTS PATHOGENES1.2.1.Position systématique des PlasmodiumsLes agents responsables du paludisme sont des parasites hématophages du genre Plasmodiumdécouverts en 1880 par Laveran(Mouchet et al., 2004).La position systématique de ce parasite est la suivante :
Genre : PlasmodiumGarnham, 1966 La famille des Plasmodiidae réduite au seul genre PlasmodiumGarnham, 1966a été subdivisée en 10 sous-genres en fonction de leurs hôtes : trois sont parasites de mammifères, quatre parasites d'oiseaux et les trois autres parasites de reptiles. Tous les parasites de mammifères sont transmis par des anophèles. 1.2.2.Les Plasmodiums humainsQuatre espèces de plasmodiums sont responsables des infections palustres humaines.Ces plasmodiums humains diffèrent entre eux par plusieurs caractéristiques épidémiologiques, biologiques et cliniques spécifiques(Mouchet et al., 2004). Ce sont : P. falciparumWelch, 1897 est l'espèce la plus répandue. Elle est présente chez 80% à 90% des sujets parasités. Cette espèce est fortement implantée en Afrique tropicale et y sévit de façon permanente, avec des recrudescences durant les saisons pluvieuses favorisant la pullulation des vecteurs. Sa durée d'incubation est de 7 à 15 jours et sa longévité inférieure à un an. Elle est à l'origine de la fièvre tierce maligne, la plus meurtrière. C'est un parasite d'hématies de tous les âges, la schizogonie érythrocytaire se faisant dans les organes profonds. En cas de complications le stade de neuropaludisme peut être atteint. P. malariaeLaveran, 1881se rencontre dans toute la région Afro-tropicale à des fréquences très variables, de 2% à 45%. Elle est généralement plus fréquente dans les zones forestières. Elle est à l'origine de la fièvre quarte bénigne à recrudescence tardive. Sa longévité est d'environ 21 jours et elle s'attaque principalement aux hématies vieilles. Sa recrudescence peut aller jusqu'à 10 à 20 ans, par réactivation de formes érythrocytaires latentes (pas d'hypnozoïtes).C'est la seule espèce commune à l'homme et aux animaux, plus précisément aux chimpanzés. P. vivaxGrassi et Feletti, 1890 est répandue en zone équatoriale. Elle est responsable de la fièvre tierce bénigne, la plus répandue. Son incubation dure environ 15 jours et peut s'étendre jusqu'à 7 mois. C'est un parasite d'hématies jeunes et il ne peut pas s'attaquer aux sujets Duffy négatifs1(*) ; les Mélano-africains sont donc réfractaires à ce parasite. On peut observer des rechutes pendant une période de deux ans dues à l'existence d'hypnozoïtes. P. ovaleStephens, 1922a une localisation essentiellement africaine. Longtemps confondue à la précédente, elle remplace P. vivax chez les sujets Duffy négatifs. Elle cause une fièvre tierce bénigne. Sa longévité est de 15 jours et on note des rechutes pouvant durer 5 ans, dues à la présence d'hypnozoïtes hépatiques (Danis et Mouchet, 1991 ; Mouchet et al., 2004). * 1L'antigène Duffy sur la paroi de l'érythrocyte est nécessaire à la pénétration du mérozoïte de P. vivax |
|