Chapitre 1 :GENERALITES.
1.1.LE PALUDISME
1.1.1.Historique du paludisme
Originellement appelé Malaria, nom tiré de
l'italien mal-aria ou "mauvais air",le mot paludisme tire son étymologie
du latin palus signifiant marais car, dans le passé, le
paludisme était fréquent dans les marais Pontins autour de Rome
où il était aussi connu sous le nom de "fièvre romaine".
C'est une maladie très ancienne,la première trace du paludisme
étant la présence d'ADN de Plasmodium falciparum chez
les momies datant de 3200 avant Jésus Christ (Miller 1958). Cette
maladie est probablement originaire d'Afrique et a suivi les migrations
humaines vers les côtes de la Méditerranée, jusqu'enInde et
en Asie du Sud-est.Elle a sévi en Europe du sud et sur le pourtour de la
méditerranée jusqu'au début du XXe
siècle mais elle y a été éradiquée
grâce à la disparition des vecteurs suite aux efforts de
démoustication et à l'élévation du niveau de vie.
Hippocrate, parlant de "fièvre atrabilaire" (en référence
à la bile noire), a donné une description extrêmement
précise de l'accès fébrile et de sa
périodicité. C'est la quinine qui à partir de 1663 fera
l'unanimité pour la combattre (Wéry, 1995) mais de nos jours,
suite au développement de résistances contre les antimalariques
par les parasites, de nouvelles molécules ont été
créées. Selon les estimations actuelles, 49 de la population
mondiale vit sous la menace du paludisme. Il tue plus d'un million de personnes
chaque année. On estime que 3,2 milliards d'êtres humains vivant
dans 107 pays et territoires, sont confrontés à ce risque (O.M.S,
2005).
1.1.2.La transmission du paludisme
L'infection palustre correspond à l'inoculation du
parasite à un organisme. Quatre modes de transmission du paludisme
à l'homme sont possibles (Mouchet et Carnevale, 1991) :
- la transmission par piqûre infectante d'un
anophèle ;
- la transmission par voie transplacentaire, responsable du
paludisme congénital ;
- la transmission par transfusion sanguine (plus rarement de
nos jours) ;
- la transmission accidentelle par des instruments
infectés.
Le facteur limitant de la distribution du paludisme dans le
monde concerne la transmission du parasite d'homme à homme,
c'est-à-dire par les vecteurs (Mouchet et al., 2004).
L'introduction d'un sujet porteur duparasitedans une région où il
n'y a pas de vecteurs pour assumer la transmission aboutit à une impasse
parasitaire. L'homme sert d'hôte vertébré
intermédiaire, d'amplificateur et de victime mais à lui seul, il
ne peut pas entretenir la maladie.
Pour qu'un anophèle soit un bon vecteur de plasmodiums
humains, il doit présenter :
- une compatibilité génétique
vecteur/parasites, permettant la tolérance du parasite,
- une longévité du vecteur supérieure
à la durée du cycle extrinsèque du parasite,
- l'anthropophilie et l'endophiliedu vecteur (Mouchet et
Carnevale, 1991).
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