Analyse pragmatique des chansons de Koffi Olomide( Télécharger le fichier original )par Alain nyembwe kabala IFASIC - Licence 2013 |
SECTION II : FICHE SIGNALETIQUE DE KOFFI OLOMIDE43(*)II.1. L'HOMME Né le 13 août 1957 à Kisangani (Stanleyville à l'époque), Antoine christophe Mumba Agbepa, alias Koffi Olomidé, est fils de Charles AgbepaMumba, de nationalité congolaise (RDC) et de madame Amy, Siéra Léonaise. Brillant lycéen ayant grandi dans le quartier ma campagne à Kinshasa, un milieu relativement aisé mais pas spécialement musical, le jeune Antoine obtient son bac scientifique à une école de Kinshasa puis poursuit ses études supérieures de commerce en France à l'université de Bordeaux, d'où il sortira diplômé en 1980. Marié, Koffi Olomide est père de huit enfants reconnus officiellement dont deux (Aristote son fils aîné et Minou sa première fille) sont issus de l'union avec sa première femme, Marie Anne Makosso ; trois (Didi Stone, Del PirloMurinho et St James Rolls) avec sa deuxième femme nommée Alyanne ; Ses trois autres enfants, (Elvis son deuxième fils, Rocky, et Diégo) issus d'unions libres. Malgré ses ambitions footballistiques, Koffi manifestait, dès son enfance, beaucoup d'intérêts à transformer les chansons qu'il entendait, y apportant ses propres paroles et des mélodies qu'il inventait. Au début, il puisait exclusivement dans le répertoire de TabuLey Rochereau, pour qui il éprouve une immense admiration. Puis, d'autres artistes comme Mongali et Zato de Los Nickelos alimentaient la source de son inspiration jusqu'à ce qu'un jour, touché par ce talent en herbe et la fascination de cet enfant de 13 ans pour la guitare, un voisin guitariste lui enseigne les secrets de la guitare à six cordes. Il sied de signaler que la vie de Koffi Olomide est marquée par une sorte de malheur diffus qui semble émaner de nombreuses controverses qui le bouleversent dès sa naissance et à cause desquelles ses proches de l'époque le surnommèrent "Antoine Makila Mabe" ("Antoine de mauvais augure"). En effet, tout a commencé le vendredi 13 août 1956 à Kisangani. Comme le veut la coutume du pays de sa mère, le Sierra Leone, tous les natifs de ce jour très significatif de la semaine devaient porter le nom de Koffi y compris le petit Antoine. Comme si le signe du vendredi 13 ne suffisait pas, la légende veut qu'au sortir du ventre de sa mère l'enfant ait la main collée à la joue, symbole de tristesse. Le sentiment d'abandon provoqué par le fait de mettre son enfant au monde loin de chez elle est accentué pour la maman de l'artiste par l'absence de son mari qui envisageait de la quitter pour une autre. Le premier jour, ne parvenant pas à allaiter son nouveau-né, la mère de Koffi s'en était remise à une voisine. Face à tous ces tourments qui gouvernaient sa vie, à cause desquels sa mère doutait de ses chances de survie, KOFFI s'accroche à l'existence et l'énergie vitale qui lui donnent cette force, qui reste sans doute la même qui va nourrir sa ténacité et lui permettre de persévérer dans la création musicale jusqu'à la réussite internationale que l'on sait de lui. Des signes manifestes de ce difficile départ dans la vie marquent l'inspiration, souvent pessimiste et tourmentée des textes de Koffi Olomide. Des signes qui ne le lâchent point mais qui ressurgissent sans cesse, notamment lors des élections de 2010 au Rwanda, après qu'il ait accepté de soutenir publiquement la candidature du parti FPR et de son leader Paul Kagamé, provoquant ainsi une indignation générale. Comme si cela ne suffisait pas, il se trouve encore dans une série de démêlées qui influencent sa carrière musicale. On peut citer ici ses griefs contre la justice française qui l'a accusé en 2013 de Viol, séquestration et détournement de mineurs, acte de barbarie à l'encontre de 4 de ses ex-danseuses, séquestration et détournement. II.2 : L'ARTISTE A la fin des années 1970 et début des années 1980 : Koffi Olomide en profite alors qu'il était en congé à Kinshasa et enregistre son premier disque 45 tours intitulé « Onia ».En 1978, alors que le groupe ZaïkoLangaLanga, miné par des querelles se disloque, papa Wemba, désormais seul, contacte Olomidé, afin que ce dernier compose des chansons pour sa carrière solo. La même année, durant ses vacances à Kinshasa, il enregistre l'opus ba la joie pour son propre compte et se voit décerner, alors qu'il n'était âgé que de 22 ans, le titre de meilleur auteur-compositeur notamment grâce au titre « Anibo », qu'il interprète en duo avec papa Wemba sous le label Viva la Musica.En 1983, il sort l'album « Ngounda », dans lequel il fait appel à JoskyKiambukutaLonda. L'album rencontre un succès mitigé mais Koffi récidive un an plus tard avec « Lady Bo » qui connut la participation de King KesterEmeneya.Trois ans plus tard, il crée un groupe, le Quartier latin international, dont il est le patron.En 1985, alors que la carrière de Koffi est lancée, il sort l'album « Diva ». Un album travaillé par l'arrangeur RigoMoya dit "Rigo Star". Il sied de signaler que les premiers textes de l'artiste, qui plaisent aux jeunes filles n'accrochaient pas beaucoup les hommes. D'où Koffi Olomidé déclare que le « Soukous Love », son style de musique, qu'il appelle aussi « Tchatcho », est destiné aux jeunes filles. En 1986, il fonde son premier groupe de scène, Quartier latin, un collectif de musiciens qui va donner au personnage de Koffi sa véritable dimension d'homme de scène et de créateur à part entière. Suivant l'exemple de Papa Wemba, il va bientôt pouvoir enregistrer tour à tour sous son propre nom et sous celui de Quartier Latin. Cette année même, il sort l'album « Ngobila », qui ne connait pas beaucoup de succès à sa sortie. En 1987, alors qu'on le croit mort du Sida en Europe où il séjournait, Koffi sera très sérieusement ébranlé par cet épisode. Il compose alors la chanson « Le revenant » pour répondre à ses détracteurs, paradoxalement la même année, il sort le titre « Dieu voit tout » en compagnie de l'artiste ReddyAmisi de Viva la Musica de Papa Wemba, dans lequel il parle de sa prochaine mort. Beaucoup de gens voient, à travers les paroles de la chanson, une prémonition sur sa mort prochaine, ce qui cause un effet contraire à celui qu'il souhaitait. Toujours en 1987, il sort son nouvel album intitulé « Rue d'amour », opus qui sera réédité en support CD en 1992 par Sonodisc sous le titre « Forever ». C'est le premier qui comporte au moins six titres inédits. Dans cet opus, Koffi chante pour la première fois des VIP. Il compose un titre « Mosika na Miso » ou Loin des yeux pour Claudien Likulia, le fils du général LikuliaBolongo et il rend hommage dans « Myriam » à la défunte Myriam, riche héritière de la famille Moleka. Il reçoit à cet effet une récompense faite d'une jolie maison dans un quartier de Bandalungwa à Kinshasa. En 1988, il sort l'album « Henriquet », du nom de la miss du Congo élue cette année-là. C'est un énorme succès. Koffi Olomidé devient un phénomène dans le milieu musical des deux Congo. En 1989, il sort l'album « Elle et moi » premier album d'un artiste africain classé sixième des ventes, selon les hit-parades français. C'est un hommage à sa première fille Minou. Cette fois-ci, Koffi travaille avec le capverdien Manu Lima. Cependant, alors qu'il se trouve à Paris, une rumeur s'empare de Kinshasa, selon laquelle il aurait été arrêté en France avec de la drogue. Rumeur qui sera démentie quelques jours plus tard à la télévision par un de ses proches. À la sortie de l'opus, les mélomanes notent quelques changements, dus sûrement à l'arrangeur capverdien. Le Tchatcho prend une nouvelle connotation. Le son et le rythme sont plus modernes, l'animation propre à la musique congolaise s'affirme davantage. Et Koffi lance lui-même les cris qui donnent une nuance aux pas de danse. Mais il n'oublie pas les chansons d'amour avec « Coucou » qui est en fait une composition de son guitariste Do Akongo. En 1990, Olomidé sort l'opus « Les prisonniers dorment ». Pour la première fois, on commence à le citer devant Papa Wemba par les spécialistes de la musique. À Abidjan, il est numéro un des ventes d'albums. Gilles Obringer classe l'album premier dans son émission Canal Tropical sur RFI. La même année, Koffi olomide s'affirme d'avantage après la sortie de « tshatsho » L'année 1991 se termine avec plusieurs prix qui lui sont décernés au cours des trophées de la musique zaïroise. Koffi est désigné meilleur auteur compositeur, « Les prisonniers dorment » meilleur album de l'année. Le titre « Zéro faute » terminera à la deuxième place. Quelques mois plutôt, il avait reçu des trophées similaires sur RFI. En 1992, il sort « Koweït, rive gauche», dans lequel il fait allusion à la guerre du Golfe. La chanson Papa bonheur est une réussite. L'artiste enchaîne des tournées à travers le continent et est invité à jouer au Palais présidentiel du Gabon par le Président Omar Bongo Ondimba et durant la campagne présidentielle congolaise par le président Denis Sassou-Nguesso. Pendant ce temps, il faut noter le succès de son oeuvre « pas de faux pas ». En 1993, il sort « EzaliMakambo » avec le Quartier Latin International, puis, il le fait suivre de « noblesse oblige ». En 1994, le chanteur obtient un premier grand triomphe parisien pour son spectacle au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Fin novembre de la même année, Koffi Olomide et le Quartier Latin apparaissent à la sixième place des ventes de la Fnac Forum à Paris, devant des poids lourds du rock, comme Nirvana, et du rap, comme MC Solar. Au mois de décembre de la même année, au Palais des congrès de l'hôtel Ivoire à Abidjan, Koffi Olomide reçoit deux distinctions aux Africar Music Awards : celui du meilleur chanteur et celui du meilleur clip. Cette année est également marquée par la sortie de l'album « Magie ». En 1995, il sort « V 12 ». En 1996 : il enregistre l'album "Wake Up" en duo avec Papa Wemba afin de couper court aux ragots sur leur prétendue rivalité, mais aussi pour son propre plaisir. En 1997, deux nouvelles bombes tcha-tcho parviennent sur le marché. Il s'agit de l'album "Loi" de Koffi Olomide et "Ultimatum" signé avec les membres de Quartier Latin. En 1998, l'année où il sort « Droit de veto », Koffi Olomide répond au rendez-vous du concert exceptionnel donné par son héros Jacques Brelle à l'Olympia de Paris dans la nuit chaude du 29 au 30 août. Au mois de novembre de la même année, au Zénith de Paris, le Quartier latin de Koffi Olomide rivalisera dans une folie de danse avec les Haïtiens de Tabou Combo. En 1999, il sort l'album "Attentat". Six mois après sa sortie, le 12 avril, ce dernier album reçoit un disque d'or (100.000 exemplaires vendus). Quelques jours plus tard, il est l'invité de Passi et son collectif de rap congolais « Bisso na Bisso » sur la scène parisienne du Zénith. En 2000, Koffi Olomide sort l'album "Force de frappe" qui donne lieu à une énorme et inhabituelle publicité en Europe pour un album africain. Au mois de février de la même année, le chanteur s'illustre en étant le tout premier Africain à tenir la vedette sur la scène de Bercy, la plus grande salle parisienne. En juillet 2001, Koffi se produit une nouvelle fois au Zénith de Paris avant de partir pour une tournée de quelques dates aux Etats-Unis avec son groupe Quartier latin. Il fait une prestation très remarquée à New York le 16 juillet au Lincoln Center pour le Africa Out Loud music festival. Même le quotidien The New York Times en fait l'écho. Au mois de décembre de la même année, il sort un nouvel album intitulé "Effrakata", deux CD de 16 chansons en tout. On y trouve entre autres les Antillaises de Zouk Machine. En novembre 2002, Koffi Olomidé devient le premier artiste à obtenir quatre trophés au Koras lors de la même édition. Il remporte les prix de meilleur artiste africain, meilleur artiste d'Afrique centrale, meilleur clip vidéo ainsi que la "récompense spéciale des juges". En 2003, la presse congolaise lui donne à son tour quatre distinctions au mois de janvier. Celui de meilleure vedette de l'année 2002, de meilleur orchestre, de meilleur titre de l'année grâce à sa chanson "Washington" et enfin celui de meilleur album de l'année grâce à son album "Effrakata" ; au mois de février, Koffi prévoit un concert de réconciliation avec Papa Wemba au Zénith de Paris, mais ceci sera finalement annulé ; en mars, le dit Quadra Kora Man sort son nouvel album intitulé "Affaire d'Etat" dont la sortie est fêtée le 12 avril, au cours d'un grand concert organisé à cette occasion au Zénith de Paris ; le 3 mai, le concert qu'il donne au stade de l'Amitié à Cotonou, au Bénin, tourne au drame : quinze spectateurs trouvent la mort dans une bousculade. Peu de temps après, il se lance dans une nouvelle tournée nord-américaine qui passe entre autres à Houston, Boston, Dallas, Los Angeles aux Etats-Unis ainsi que dans quelques villes canadiennes. En décembre 2004, Koffi Olomide sort l'album "Monde Arabe". En mars 2005, il est à l'affiche du Royal Festival Hall de Londres, puis au Festival Music Ebène à Dakar en avril et à la cinquième édition du Festival panafricain de musique (FESPAM) organisé en juillet sur les deux rives du fleuve Congo. Depuis lors, l'artiste poursuit sa carrière avec de grands évènements et de grands titres comme : « Boma Nga N'elengi » en 2005, « Danger de mort » et « Swi Chocolat Chaud » en 2006, « Bord EzangaKombo » en 2008, « La Chicotte A Papa » en 2009 et « Abracadabra » en 2012 et fin 2012, « Mwana Ya Abracadabra », un Maxi-Single de Koffi Olomide & Quartier Latin. II.3.L'OEUVRE« Abracadabra » (tous dans mes bras) est un album de Koffi Olomide, contenant 20 chansons et 3 bonus repartis en 2 volumes. Enregistré entre le 14 juillet 2010 et le 11 octobre 2011 à Kinshasa et produit par Diego Musique, sa sortie officielle le 10 janvier 2012 à Kinshasa intervient après avoir subi de nombreux reports, d'abord le 23 décembre 2012, puis le 28 du même mois à Paris. La principale raison de l'échec de ladite sortie officielle à Paris est due entre autres aux démêlés politiques du lendemain des élections présidentielles en République démocratique du Congo (RDC), qui ont entraîné le chef de Quartier latin international dans des inimitiés en Europe où règne le phénomène « les combattants », interdisant ainsi la production d'un certain nombre d'artistes musiciens R.D. congolais reprochés de soutenir la majorité présidentielle. Une occasion pour les détracteurs de Koffi Olomide de pouvoir se venger de tous ses antécédents. Ils s'en prennent donc à cet album qu'ils livrent à un téléchargement gratuit sur Internet « cadeau du nouvel an, l'album intégral Abracadabra de Koffi Olomide»44(*) publient-ils sur certains sites Internet. Dans l'ensemble, cet album enregistré sur 2 volumes compte 23 titres à savoir: « Jeune Pato, 12èm Dan, Etoile d'État, Ekafela, Tatami, Caravane, 007, La Foudre, Désormais, Matanga, On est ensemble, Mosisi, Nswaki, Balançoire, Je t'aime, Cheval, Médiéval, L'eau et le Poisson, Double Mbonda, Emballe-Moi, Toukou-toukou, Boulevard, Yaka Alex ». Il sied de noter également la pleine participation, sous la direction artistique de Cindy le coeur, des musiciens répartis comme suit :
CHAPITRE III: ANALYSE PRAGMATIQUE DE L'OEUVRE DE KOFFI OLOMIDE Ce chapitre a pour objectif de relever et d'interpréter les actes de langage présents dans l'oeuvre de Koffi Olomide. Afin de mieux l'aborder, nous l'avons subdivisé en trois sections: dans la première section, nous dresserons notre protocole méthodologique, dans la deuxième section, nous nous attèlerons à l'analyse des données fourni par le texte de la chanson, et enfin, la troisième section, quant à elle, sera consacrée à l'interprétation des résultats obtenus. * 43Www. Koffi central.net * 44 www.congo365.com |
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