VI.2.1. Les bourses culturelles
L'intégration de la culture et des valeurs
traditionnelles dans le programme scolaire est loin d'être suffisant pour
les préserver et de les valoriser. Sans un champ d'application,
l'apprentissage devient une obligation pour l'apprenant.
A Madagascar, le décret n°99-497 du 30 juin 1999
distingue deux catégories de bourses nationales dans les
établissements secondaires publics et privés. La première
catégorie est accordée aux meilleurs élèves admis
aux examens nationaux et, la deuxième est attribuée aux
élèves dont les ressources familiales ou personnelles ont
été reconnues insuffisantes.
Mais ces bourses sont vraiment symboliques. Elles n'arrivent
même pas à régulariser les frais de scolarité. Le
taux annuel est de 20 000 Ariary, soit moins de 7 euros. En plus, les familles
en milieu rural ont presque le même niveau de vie. Or, les bourses de
mérite aux examens nationaux ne touchent que rarement, voire
miraculeusement, les élèves en milieu rural. Outre l'insuffisance
d'enseignants qualifiés, les ressources pédagogiques y sont aussi
insuffisantes. Aussi, cette catégorie de bourses concerne
généralement les élèves du milieu urbain qui
bénéficient d'une éducation qui les prépare
à ces concours.
Comme la préservation de la culture et des valeurs
traditionnelles figure parmi les préoccupations gouvernementales,
notamment au ministère de l'Education nationale par les programmes
d'études, les bourses culturelles constituent une des mesures
appropriées. Avec cette mesure, non seulement on revalorise notre
identité culturelle, mais on offre également une excellente
occasion aux enfants qui se trouvent dans les régions enclavées
de pouvoir bénéficier une bourse d'études leur
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permettant de poursuivre leurs formations. Ainsi,
l'apprentissage de la culture et des valeurs traditionnelles n'est plus une
simple obligation, c'est une source de motivation.
Si dans la plupart de cas, à la fin du primaire, les
jeunes disposent encore beaucoup de possibilités pour continuer leurs
études au niveau II (collège). Car, installé dans chaque
chef-lieu de leur commune respective, le collège public forme des jeunes
issus des Fokontany environnants et il est à noter que
l'accès à ces collèges est à la portée d'un
grand nombre de parents d'élèves. Par contre, à la fin du
collège, ces jeunes devraient quitter leurs parents pour s'installer
dans le chef-lieu du district pour suivre leur étude en niveau III. Ceux
qui n'ont pas de famille en ville doivent louer un appartement,
indépendamment des autres frais liés à la scolarisation,
à la nourriture, etc. Les charges parentales deviennent de plus en plus
considérables. Ceux qui n'ont pas de moyens suffisants décident
d'arrêter leur étude et de rester dans leur village ou
Fokontany respectif. Les bourses constituent une mesure pourrait
améliorer la statistique sur le taux d'abandon scolaire dans les
brousses.
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