1.2.4.3. Assainissement dans la
ville de Douala
Dans cette partie du travail il est question de
présenter la situation de l'assainissement liquide et solide dans la
ville de Douala.
1.1.1.1.4. Assainissement
liquide
Les eaux usées proviennent essentiellement des
ménages. Elles sont constituées des eaux vannes
d'évacuation des toilettes et des eaux ménagères
d'évacuation des cuisines et salles de bains.
Dans la ville de Douala on rencontre deux modes
d'assainissement liquides :
- Le mode d'assainissement individuel
- Le mode d'assainissement collectif
Le mode d'assainissement collectif assure la collecte des
déchets liquides de 4% de la population de la ville de Douala (CUD,
2009). Les réseaux d'assainissement collectifs se retrouvent dans le
quartier Bonanjo (plateau Joss), dans les opérations MAETUR-SIC (camps
SIC Bonamoussadi, cité des Palmiers, Kotto, Ndogbati) et dans les
établissements tels que l'université de Douala, l'hôpital
laquintinie et l'hôpital général de Douala. Parmi ces
réseaux, ceux des camps sic Bonamoussadi et cité des palmiers
sont hors d'usage. Ceux qui sont en bon état de fonctionnement ne
disposent pas de filière de traitement des eaux usées. Celles-ci
sont vidangées régulièrement par des
sociétés spécialisées et acheminées au Bois
des singes, zone recommandée par la communauté urbaine de
Douala ; mais pour gagner en temps certains camions des structures de
vidange n'hésitent pas à déverser leur chargement dans les
rivières et drains de la ville.
Le mode d'assainissement individuel quant à lui est
très largement répandu dans la ville de Douala. Les ouvrages
d'assainissement prédominants sont les latrines sèches
prévalant dans les quartiers populaires, suivis des fosses septiques
(dans les quartiers de moyen et haut standing). Il existe également une
forte proportion de rejets directs dans le milieu naturel pratiqués dans
les quartiers les plus défavorisés.
Les fosses septiques sont des ouvrages d'épuration
très utilisés dans les quartiers planifiés tels que les
résidences de moyen et haut standing. Les modèles de fosses
septiques sont variés mais comportent en général 2 ou 3
compartiments et un puisard.
Les latrines à fosse étanche sont des ouvrages
d'assainissement constituées de parois étanches et
stabilisées. Compte tenu de l'étanchéité du
système ces derniers conviennent à tous les sites, même
ceux où la nappe est affleurante. Toutefois, le site ne doit pas
être inondable et doit être accessible aux véhicules de
vidange.
Les latrines à fosse sèche sont des ouvrages
qu'on rencontre notamment dans les quartiers pauvres à habitat
spontané et précaire. Ce dispositif très sommaire est
composé d'une fosse recouverte d'une dalle ou planche perforée et
est doté d'une superstructure plus ou moins élaborée. Il
recueille principalement les eaux vannes, les eaux ménagères
étant déversées dans les cours des concessions et drains
environnants.
On note des cas où les déchets liquides
collectés et transportés à l'aide des camions citernes
sont déversés dans les drains, cours d'eau et espaces vagues des
villes et de leur périphérie.
Le tableau 2 donne la répartition des modes
d'assainissement à Douala
Tableau 2 : Répartition des
modes d'assainissement à Douala.
TYPE D'INSTALLATION
|
POURCENTAGE ESTIME ACTUEL
|
Fosse septique
|
25%
|
Latrine à fosse étanche à vidanger
|
Moins de 1%
|
Latrines à fosse sèche
|
Supérieur à 55 %
|
Branchement au réseau
|
4%
|
Rejet direct au milieu naturel
|
15%
|
Source : CUD, 2009
Une étude menée dans la ville de Yaoundé
par Wéthé et al (2003) a montré que dans les quartiers
à habitats planifiés, l'assainissement des eaux usées se
fait surtout à l'aide d'ouvrages individuels avec les fosses septiques
(dans 30% des ménages) et les latrines (dans 21% des cas). Le
réseau d'égout avec station d'épuration desservant 46% des
ménages.
Pour ce qui est des eaux de cuisine, leur évacuation se
pratique majoritairement et dans toutes les catégories sociales dans les
rigoles ou caniveaux, les rues et les cours des concessions. Ces eaux
usées induisent une pollution chimique locale de faible ampleur mais qui
se retrouve concentrée en aval dans les drains naturels.
Les eaux de pluies quant-à-elles sont
évacuées dans la ville de Douala grâce à un
réseau de drains, caniveaux et de rigoles dans les différents
bassins versants. La circulation des eaux de ruissellement fait face aux
problèmes de sous dimensionnement et d'obstructions des drains et des
caniveaux par les constructions anarchiques et l'obstruction par les
déchets solides. Il en résulte de nombreux cas d'inondations.
1.1.1.1.5. Gestion des
déchets solides ménagers (ordures
ménagères)
La gestion des ordures ménagères est
assurée dans la ville de Douala par la société HYSACAM
selon un contrat signée entre ladite société et la
communauté urbaine de Douala (CUD).Elle assure la collecte, le transport
et la mise en décharge. Selon HYSACAM (2010), la production moyenne
d'ordures ménagères est estimée à environ
600g/habitant/jour soit plus 1000 tonnes/ jour pour la ville de Douala.
La collecte des ordures ménagères s'effectue
selon trois modes de collecte : la pré-collecte, la collecte
porte-à-porte et la collecte des tas.
La pré-collecte se fait à l'aide des bacs
à ordures de 1m3 et 16m3 qui sont placés
préférentiellement dans les zones de grande production
(marchés), dans certaines rues où le morcellement des lots n'a
pas été systématiquement fait et dans les quartiers
enclavés. Les ordures sont amenées vers ces points à
l'aide des poubelles pour ceux qui en dispose, ou à l'aide de
pousse-pousse ou encore de brouettes.
La collecte porte-à-porte s'effectue dans les quartiers
lotis, où le morcellement des parcelles permet l'accessibilité
dans la plupart des habitations par des véhicules. Chaque ménage
sort sa poubelle soit avant, soit lors du passage des véhicules de
collecte. La fréquence de rotation étant fonction du nombre de
camions, de la longueur du circuit et de la production des ordures
ménagères.
La collecte des tas dit « sauvages»
déposées à même le sol en dépôts non
autorisés se déroule autour des bacs à ordures, mais aussi
dans les quartiers où la fréquence de passage des
véhicules de collecte porte-à-porte est faible et lorsque les
bacs à ordures sont très éloignés des
habitations.
Il faut noter que toutes les ordures ménagères
ne sont pas collectées. Selon le document de stratégie nationale
de gestion des déchets, le taux officiel de collecte et
d'évacuation des déchets solides dans les villes varie entre 15
et 40 %, ainsi 60 à 85% reste dans les quartiers et se retrouve dans les
drains et caniveaux provoquant ainsi des maladies et des inondations.
Le transport des ordures collectées par la
société HYSACAM se fait à l'aide des véhicules qui
sont fonction du mode de collecte. Il s'agit des véhicules suivants:
- les bennes tasseuses munis de lève-containers pour
le vidage rapide des bacs à ordures de 1m3;
- les amplirolls ou camions équipés pour
l'enlèvement des coffres de 16m3;
- les grues (camions à grappin) et pelle chargeuse
pour l'enlèvement de tas «sauvages»;
- les camions type « ville de Paris» pour la
collecte des tas de balayures.
La mise en décharge se fait au site dit PK10
« génie militaire » et le traitement est fait par
enfouissement au détriment du sous sol.
La gestion des ordures ménagères à Douala
se heurte selon HYSACAM (2010) à certaines difficultés
liées à :
§ L'anarchie dans la construction des
habitations ;
§ La prolifération de quartiers à habitats
spontanés mal desservis en infrastructures routières ;
§ Le déversement des déchets à
même le sol, sur les trottoirs et les terre pleins centraux ;
§ L'incivisme des populations ;
§ L'utilisation des brouettes ou des portes tout
difficiles à soulever pour transvaser les déchets
transportés dans les bacs à ordures ;
§ Le non respect des horaires de passage des
véhicules de collecte dans les quartiers desservis par le
« porte-à-porte » ;
§ Le nombre insuffisant de bacs à
ordures ;
§ Etc.
|