1.2.5.
ASSAINISSEMENT ET SANTE
L'assainissement est fortement lié à la
santé publique en raison des nombreuses maladies liées au milieu
malsain. Selon WaterAid (2011), l'impact sur la santé d'une couverture
mondiale d'assainissement insuffisante est particulièrement
sensible : l'OMS estime que 7% des décès au monde et 8% de
la charge mondiale de la morbidité sont dus à des maladies
liés à un manque d'assainissement.
La proximité avec les eaux usées peut engendrer
des maladies à transmission fécale-orale (diarrhée,
typhoïde, choléra, bilharziose etc.) ou liées à un
vecteur (paludisme, filariose). Les déchets solides quant-à-eux
lorsqu'ils sont mal gérés subissent une rapide
décomposition et sont souvent sources de pathogènes.
Selon l'OMS (2004), chaque année 1,8 million de
personnes dont 90% d'enfants de moins de cinq ans vivant pour la plupart dans
les pays en voie de développement meurent de maladies
diarrhéiques y compris le choléra. Cette estimation est de 1,3
million de personne dont 90% d'enfants de moins de cinq ans qui meurent de
paludisme et de 396 millions de cas de paludisme qui sont recensés en
Afrique Subsaharienne. Les helminthiases intestinales et la schistosomiase
quant-à-elles provoquent des milliers de décès chaque
année en Afrique Subsaharienne.
L'étude menée par Kouassi et al (2008)
auprès de 323 ménages dans les quartiers
défavorisés de l'arrondissement de Youpougon en Côte
d'Ivoire a révélé la prédominance de deux maladies
hydriques dues au déficit d'assainissement dont le paludisme avec un
taux de prévalence de 47% et les maladies diarrhéiques avec un
taux de19%.
Au Cameroun, le taux de prévalence des maladies
liées à l'eau et à l'assainissement est estimé
à 19% (BAD, 2010). Pour ce qui est du paludisme, Une enquête
réalisée par le Programme National de lutte contre le Paludisme
en 2004 a montré que le paludisme représente : 40,1% de
morbidité chez la population générale. Ce taux montre les
variations significatives entre les régions et entre les
différents faciès épidémiologiques
rencontrés au Cameroun. En zone de forêt, il est de 40,6%, de
35,5% en zone de savane et de 44,7% en zone de transition forêt savane.
Le paludisme représente 2,2% de mortalité dans la population
générale et 4.2% de mortalité chez les enfants de moins de
5 ans (MINSANTE, 2010).
L'épidémie de choléra a touché
plus de 5000 personnes entre Janvier et Septembre 2004 à Douala, et
d'après Guévart et al (2006), elle touche
préférentiellement les quartiers spontanés très
densément peuplés où les voies de communication sont
très insuffisantes, les infrastructures socio-sanitaires quasi
inexistantes, l'accès à l'eau potable très limité
et où le système d'évacuation des eaux usées, des
excrétas humains et des ordures ménagères y est
inadéquat. Le tableau 3 présente la prévalence de
certaines maladies hydriques par type de quartier dans la ville de Douala.
Tableau 3 : Prévalences de
certaines maladies hydriques par type de quartiers (en %)
Type de quartier
|
Paludisme
|
Typhoïde
|
Diarrhée
|
Haut standing
|
4,0
|
8,9
|
0,2
|
Moyen standing
|
13,7
|
8,7
|
2,4
|
Habitat spontané
|
17,1
|
5,2
|
3,4
|
Péri-urbain loti
|
14,0
|
2,6
|
3,1
|
Péri-urbain non loti
|
17,5
|
3,0
|
3,9
|
Source : CUD, 2008
|