CHAPITRE II :
INSERTION THEORIQUE DU SUJET
« Le système éducatif
institué par Jules Ferry relevait des intentions les plus pures.
L'école gratuite, ouverte à tous au nom de
l'égalité ».
Baehrel et Henderson (1990 : 16)
Ce chapitre est consacré à l'insertion
théorique. Successivement sont ici abordés les aspects
liés à la définition des concepts, à la recension
des écrits et à la présentation des théories
explicatives relatives au sujet.
II. 1. DEFINITION DES CONCEPTS
Tout problème de recherche est saisi à partir
des concepts. Ainsi, les concepts n'ont de sens que dans la puissance qu'on
leur donne. Il apparaît donc important et indispensable de définir
au préalable les notions qui sont utilisées pour éviter
toute ambiguïté ou équivoque.
Parmi les concepts que nous nous proposons de définir,
nous avons : la gratuité, l'enseignement primaire, la
qualité des apprentissages, la perception, l'enseignant, le parent
d'élève.
II. 1. 1. Gratuité
Le substantif gratuité au féminin est
défini par Quillet (1990) comme « le caractère de ce
qui est gratuit ». C'est-à-dire sans y être tenu. On
parle alors d'une leçon gratuite, un enseignement gratuit, ou une
école gratuite où l'accès n'est pas conditionné par
le payement des frais quelconque. On perlera aussi d'une école gratuite
et obligatoire pour favoriser l'accès pour tous. La gratuité est
une condition préalable de l'Education Pour Tous.
Pour IMBS (1971), la gratuité est « le
caractère de ce qui est fait ou donné, ce dont on peut profiter
sans contre partie pécuniaire ». C'est aussi ce qui est
fait ou donné sans contre partie, sans recherche de compensations. Par
exemple, la gratuité absolue des dons de Dieu. La bible dit :
« donnez gratuitement ce que vous avez reçu
gratuitement. »
La gratuité a également un sens péjoratif
dans la mesure où elle renvoie à quelque chose qui manque de
valeur ou d'importance. L'accès gratuit d'une cérémonie
dénote du manque de sérieux et de qualité de cette
cérémonie, car la qualité a toujours un prix. D'où
l'opinion populaire se méfie toujours de ce qui est gratuit.
Au Cameroun, la politique de la gratuité actuelle
concerne uniquement la suppression des frais de scolarié qui
étaient versés par les parents. Ces frais permettaient à
l'établissement scolaire de supporter un certain nombre de charges. Avec
la suppression desdits frais, les pouvoirs publics ont décidé de
supporter les différentes charges conformément à la
circulaire du 24 juillet 2000 portant organisation des modalités
pratiques d'approvisionnement des écoles en matériels didactiques
et pédagogiques. De la notion de paquet minimum en contexte camerounais
découlent deux termes couramment usités dans le milieu scolaire.
Il s'agit du paquet minimum et de la caisse d'avance.
Par paquet minimum, on entend une enveloppe qui contient un
ensemble de matériel didactique et pédagogique qu'on remet
à chaque école publique en début et en milieu
d'année scolaire pour permettre un démarrage effectif et un
fonctionnement normal des activités d'enseignement. En principe, le
contenu du paquet minimum est fait de :
- cahiers de préparation pour maître ;
- boîtes de craie ;
- stylo à billes
- enveloppes, trombones, punaises, chemises
cartonnées ;
- papiers quadrillés ;
- rames de papier (1ère et
2ème frappe) ;
- une boîte de colle ;
- Médicaments de première intervention.
Il faut signaler que l'épaisseur du paquet minimum
varie d'une école à une autre.
La caisse d'avance constitue les crédits que l'Etat
accorde à chaque école pour son fonctionnement. C'est une
espèce de budget de fonctionnement qui est généralement
géré par les Délégués départementaux.
A ce niveau également, l'enveloppement alloué à une
école tient compte des effectifs des élèves et
enseignants. Ces crédits sont calculés en principe à
2 500 Francs CFA/élève.
Les rubriques qui sont concernées par la caisse
d'avance sont :
- le projet d'école ;
- les activités culturelles ;
- la FENASCO ;
- le conseil d'école ;
- la maintenance des équipements ;
- le fonctionnement ;
- les manuels scolaires ;
- les primes de rendement ;
- les activités pratiques ;
- l'assurance ;
En principe, les Directeurs d'école reçoivent la
caisse d'avance en deux tranches, généralement au mois de
novembre et au mois de mai.
La charte de la gratuité
Une charte de la gratuité a été
adoptée par les Organisations Internationales telles que l'UNESCO et
l'UNICEF. Les organisations signataires de la charte de la gratuité ont
arrêté un certain nombre de principes et d'exigences concernant la
gratuité de l'école.
En bref, ces organisations souhaitent la mise en place dans
le cadre scolaire, d'action pédagogique, d'aides et de soutien aux
élèves en difficulté afin de limiter le recours à
l'achat, par les familles de divers matériels de remédiation et
aux cours particuliers. La charte de la gratuité met un accent
particulier sur les points suivants :
- La prise en charge par l'Etat des frais occasionnés
par les stages et périodes de formation en entreprise qui font partie du
contenu obligatoire de la formation.
- La gratuité des inscriptions aux examens et concours
publics.
- Le maintien ou l'accession à la gratuité des
transports scolaires.
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