RESUME
La présente étude porte sur la gratuité
de l'école primaire et la qualité des apprentissages. Elle s'est
effectuée dans un contexte national et international prônant
l'accès à 100 % de tous les enfants à l'école
primaire au plus tard en 2010.
A la veille de cette échéance, il était
nécessaire pour nous de faire une évaluation de ce qui a
marché et de ce qui reste à faire dans la perspective d'une
contribution à l'amélioration qualitative de l'offre
éducative au Cameroun.
Après avoir fait l'état des lieux de la
question, état des lieux marqué par les dispositifs juridiques et
réglementaires de la problématique de la gratuité, nous
avons formulé une question principale de recherche
déclinée en quatre questions spécifiques. L'objectif
général était d'analyser les mécanismes de
fonctionnement et des effets de la gratuité sur les résultats
scolaires depuis sa mise en application à l'enseignement primaire. Notre
population d'étude était constituée des enseignants, des
parents et des responsables des services centraux et extérieurs du
MINEDUB.
L'exploitation des données descriptives et
documentaires nous a permis de faire une analyse quantitative et qualitative
des résultats. Il ressort de ces résultats que :
- la suppression des frais exigibles a entraîné
une augmentation importante des effectifs d'élèves avec un impact
négatif sur la qualité des apprentissages.
- Le paquet minimum a eu un impact sur la qualité des
apprentissages, mais l'insuffisance quantitative et qualitative et les retards
accusés pour son acquisition compromettent sérieusement la
qualité de l'éducation.
- Les contributions financières des parents ont eu un
impact positif sur la qualité des apprentissages, cependant, elles
constituent une entrave sérieuse à la gratuité de
l'école.
- Enfin, la contractualisation des instituteurs a
également eu un impact positif sur la qualité des apprentissages,
seulement, cet impact n'est pas encore perceptible à cause du mode de
gestion et d'affectation des instituteurs qui n'obéit pas aux exigences
et normes de la gouvernance en matière d'éducation.
Ces résultats nous ont permis de formuler des
recommandations et suggestions à l'endroit des pouvoirs publics, des
responsables d'écoles, des Enseignants, ainsi qu'aux parents
d'élèves pour plus de synergie autour de l'oeuvre
éducative avec en toile de fond l'impératif de la
décentralisation de notre système éducatif. Celle-ci
permettra à coup sûr une meilleure gestion des ressources
éducatives.
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